La difficulté de communiquer.
Michael Tymn est un chercheur assidu et érudit, très averti et discriminant en matière de manifestations psy et de médiumnité; son blog que je lis régulièrement est une mine. Dans un de ses récents posts il s’appuie sur les communications de Sir William Barrett, physicien et cofondateur de la Society for Psychical Research, pour décrire la difficulté à communiquer via un médium.
Quelques temps après sa mort, William Barrett commence à communiquer avec son épouse - docteur en médecine et doyenne de la faculté de médecine pour femmes de Londres - à travers plusieurs médiums, dont Gladys Osborne Leonard. Il l’informe qu’il lui a fallu apprendre à ralentir ses vibrations pour pouvoir communiquer avec elle. Il dit ‘’perdre parfois sa mémoire des choses quand il vient ici’’ et ajoute ‘’des choses dont je me souviens dans mon état propre, mais pas ici. Dans les rêves on ne sait pas tout, on capte seulement des bouts. Une séance est identique, quand je retourne dans le monde spirituel après une séance telle que celle-ci, je sais que je n’ai pas su transmettre tout ce que je voulais dire. C’est dû à mon mental qui se sépare à nouveau ‘’.
Il explique que dans notre corps physique le conscient et l’inconscient sont séparés, mais quand nous transitionnons ils se joignent pour former un seul mental qui sait et se souvient de tout. (C’est ce qu’énonce la psychanalyse, l’inconscient n’oublie rien, l’oubli est un refoulement.) Quand il refait une incursion dans la sphère physique, le conscient et l’inconscient se scindent à nouveau et il oublie donc beaucoup de choses. ‘’Je ne peux pas venir avec la totalité de mon être. Je ne peux pas’’, dit-il.
Questionné par son épouse, il explique qu’il dispose d’un soi quadridimensionnel qui ne peut se réduire à trois dimensions. ‘’C’est comme mesurer une troisième dimension en mètres carrés au lieu de mètres cubes; il n’y a aucun doute que je laisse un peu de moi derrière, cependant ça me réintègre dès que je me réajuste à ma condition’’.
Lors d’une autre séance, William Barrett énonce qu’il se souvient parfaitement d’un nom quand il se trouve dans sa propre sphère et peut l’oublier quand il se trouve en situation de séance. ‘’Les choses les plus simples à saisir sont ce que nous pouvons appeler les idées. Un mot isolé ou un nom propre ne participent à aucun enchaînement de pensées, c’est beaucoup plus difficile que de se souvenir ou d’associer des idées. Si vous consultez un médium qui nous est nouveau, je peux me faire reconnaître par vous via ce médium en communiquant une impression de mon caractère ou de ma personnalité, de mon travail sur terre, etc. Tout ceci peut être suggéré par des impressions de pensées, d’idées. Mais si je veux dire ‘je suis Will’, je trouve ça beaucoup plus difficile que de vous donner une longue et complète étude de ma personnalité. ‘Je suis Will’ a l’air simple mais comprenez que dans ce cas ‘Will’ est un mot isolé’’.
Lady Barrett lui demande pourquoi il s’ėtait identifié comme ‘William’ alors qu’elle l’appelait ‘Will’ et pourquoi il l’appelle ‘Florrie’ alors qu’il l’appelait ‘Flo’. Il explique que c’est une question de pouvoir transmettre certains noms plus facilement que d’autres via un médium donné. Ça dépend beaucoup du médium.
Il ajoute que s’il voulait exprimer un concept d’intérêt scientifique, il pourrait le faire de vingt façons différentes. Il pourrait commencer en montrant des livres, puis donner une impression de la nature du livre, et ainsi de suite jusqu’à construire une impression psychologique de lui-même, mais dire simplement ‘je suis Will’ présente une réelle difficulté.
Dans un premier temps, lady Barrett se montrait très sceptique et demandait quantités de preuves pour s’assurer de l’identité du communiquant. Pour la convaincre, il mentionna lors d’une séance une poignée de porte cassée et une déchirure dans le papier peint de sa chambre car ils avaient parlées de ces deux choses, à présent réparées, quelques temps avant sa mort. Puis elle lui demanda de lui communiquer les circonstances de son décès. Il répondit qu’il était mort au salon dans son fauteuil alors qu’elle-même raccompagnait un visiteur jusqu’à la porte du rez-de-chaussée, et elle le découvrit sans vie en revenant. Il précisa qu’il n’avait ressenti aucune douleur et qu’il avait tout de suite été accueilli par ses parents.
Lady Barrett, persuadée que Gladys Leonard ne pouvait connaître ces détails, fut convaincue que le communiquant était bien son défunt mari.