Prière Exaucée
Un autre aspect de la prière qui mérite d'être examiné est le suivant : 'la prière reçoit-elle une réponse ?'. C'est une question qui préoccupe beaucoup d'esprits sur terre.
Certains affirmeront avec insistance que la prière reçoit une réponse, ils évoqueront une expérience personnelle pour étayer leur affirmation. D'autres, moins chanceux, nieront que la prière reçoive une réponse car il n'en ont pas l'expérience. De ces témoignages opposés, l'incarné peut répondre à notre question initiale de cette façon : 'la prière reçoit quelquefois une réponse, ça dépend entièrement de la volonté de Dieu'.
Si nos suppliques conviennent à Dieu, notre requête sera exaucée. Si elles vont à l'encontre de la volonté de Dieu, elles seront rejetées. Si seulement nous pouvions avoir une petite idée (pourrait ajouter l'incarné) de ce qu'est la volonté de Dieu, alors nous pourrions trouver la solution à tout le problème de l'efficacité de la prière.
Encore une fois nous introduisons la volonté de Dieu pour élucider une question spirituelle qui ne reçoit pas d'autre réponse - cette fois pour expliquer l'échec ou le succès de la prière. Cette raison est si insatisfaisante que la volonté de Dieu se trouve traduite en caprice de Dieu, du fait de l'apparente partialité et des lubies dont Dieu fait usage dans l’exercice de sa volonté.
La plupart des gens prient le Père avec une intention déterminée, tout en étant complètement incertains du résultat, succès ou échec. On peut alléguer que l'échec est dû au manque de foi, mais le suppliant peut rétorquer qu'il avait une foi absolue que sa prière serait entendue. Rien vraiment n'est plus aléatoire que le résultat d'une prière de requête. Bien des âmes pieuses cacheront leur déception et leur tristesse dans ces mots Que ta volonté soit faite. Et avec ce cri de détresse tous les espoirs s'envolent, et vers qui maintenant peut-on se tourner ? Pour quelque insondable raison, Dieu n'a pas jugé approprié de répondre à la prière et il n'y a rien de plus à faire.
Dans le monde spirituel nous n'utilisons jamais les mots 'Que ta volonté soit faite'. Nous leur préférons 'Que ta sagesse prévale'. Et la sagesse de Dieu prévaut partout – sans exception. Cette sagesse se manifeste chez les illustres personnages qui peuplent les plus hautes dimensions, et vers qui nous nous tournons en cas de grande difficulté. Quand nous faisons une requête la réponse nous arrive dans l'instant, que ce soit 'oui' ou 'non'. Mais ceci sort du champ de notre sujet car vous n'habitez pas encore ici.
Écartons pour toujours la notion que la volonté de Dieu soit responsable du résultat de vos prières, et examinons plutôt la manière dont il leur est répondu ; ainsi nous comprendrons immédiatement pourquoi, quelquefois, elles ne reçoivent pas de réponse.
Nous examinons les prières qui contiennent une demande spécifique, d'ordre spirituel ou d'ordre matériel dans des périodes difficiles. Nous ne nous occupons pas ici des prières de grâce et autres pieux blablas imprimés dans les missels.
Tout le monde pense que Dieu, omnipotent et omniscient, répond Lui-même aux prières des incarnés. Et si une prière portant sur une affaire ecclésiastique est exaucée, alors le cas est qualifié de 'miracle'. Et pourtant, ça peut ne pas être dû à l'intervention directe de Dieu. La réponse à la prière peut aussi être l'intervention bienveillante d'un des saints de l’Église. La croyance que les prières sont exaucées grâce à la directe intervention de dieu fait naître beaucoup d’incompréhensions.
Les miracles ne se produisent pas. Rien ne se produit sur terre ou dans la dimension spirituelle qui soit au-dessus ou au-delà des lois naturelles. Il n'existe aucune chose ou aucun état 'sur-naturel'.
Certains esprits sur terre adorent taxer de 'sur-naturel' tout ce qui touche au monde spirituel. Des apparitions dans le ciel jusqu'aux maisons hantées, tout est 'sur-naturel' ; 'fantômes', 'korrigans', 'apparitions', et un chapelet d'autres appellations choisies sont utilisées pour nommer un résident des dimensions spirituelles.
À ceux qui utilisent ces mots de manière offensante ou par pure inconséquence, je dirais ceci : 'faites attention'. Souvenez-vous que chaque âme qui a vécu sur terre vit maintenant dans le monde spirituel et pourra se réclamer de la hauteur spirituelle des 'saints', d'autres millions vivent dans des dimensions légèrement inférieures. Faites attention aux mots que vous utilisez avec dérision offensante pour décrire une entité spirituelle, ils pourraient un jour être utilisés pour parler de vous.
Cette vision terre-à-terre du monde spirituel est entretenue par les incarnés, car ils se pensent supérieurs aux résidents des dimensions spirituelles du seul fait qu'ils sont encore sur la terre, le bon plancher des vaches, 'la' réalité. Ils vivent 'la' vie normale. Dans le monde spirituel il en est tout autrement. C'est vague et ombreux, invisible et lointain ; les résidents de ces régions sont des fantômes, des spectres, des ombres. Le pays même qu'ils habitent doit être sans substance car, comme ses habitants, il ne peut être vu de la façon saine dont tout peut être perçu sur la terre matérielle.
Le monde spirituel, pour ces gens rationnels, est un endroit malsain, et moins on en parle - ou même y pense – mieux c'est. Beaucoup de gens qui vivent sur terre pensent comme ça. Ils y en a des millions dans le monde spirituel qui ont pensé comme ça quand ils étaient incarnés. Ils ont tous eu un choc quand ils ont découvert la vérité des choses en arrivant ici. Mais je digresse, reprenons.
Examinons le protocole de réponse à nos prières et nous pourrons ainsi voir pourquoi certaines prières restent sans réponse.
D'abord, une supplique est adressée au Père. Pour des raisons que vous comprenez, je ne peux entrer dans les détails de chaque type de requête. Il y a des millions et des millions de requêtes envoyées vers le monde spirituel, et chacune a des intentions, des conditions et des circonstances singulières. Chaque prière est considérée individuellement. Si les pensées sont concentrées sur les mots ou sur l'intention exprimée en mots, et si la force directive est adéquate alors la prière atteint immanquablement sa haute destination.
Considérons donc que la prière a atteint les dimensions de lumière. Le premier point de contact se fera avec le guide spirituel de la personne qui a envoyé la prière. Je dois ici dire que chaque être humain sur terre est à la charge spirituelle d'une âme sage et expérimentée, le 'guide spirituel'. Il appartient à un ordre de nobles êtres du monde spirituel. Tous résident ici depuis plusieurs centaines d'années et ils sont soigneusement choisis pour cette tâche grâce à leur haut degré de sagesse, entre autres qualités. Les guides veillent sur leur protégé depuis son enfance et sont donc au fait de toutes les circonstances de sa vie. Heureux les incarnés qui, encore sur terre, ont déjà rencontré et parlé à leurs guides.
Votre guide connaît très bien votre prière et sa requête. C'est de ce fait au guide d'entreprendre la tâche, souvent extrêmement difficile, d'y répondre.
Mais le guide ne si risque pas tout seul ; il est assisté d'un certain nombre de volontaires – souvent des amis et de la famille du requérant. Ces amis peuvent être dans le monde spirituel, ou pour certains encore sur le plan terrestre. Le processus pour répondre à une prière consiste donc à influencer, par suggestion ou par inspiration, les personnes sur terre qui se trouvent en position de réaliser les souhaits du requérant, directement ou indirectement.
Le guide, dans tous les cas, use de son jugement et de son appréciation pour décider si une prière sera exaucée en totalité et rapidement, ou seulement en partie et sous condition de faisabilité, ou si elle doit être remise à plus tard quand les conditions et circonstances seront propices. Et finalement, le guide usera de sa sagesse pour décider si les souhaits du suppliant doivent être vraiment exaucés. La sagesse du guide l'avertira que certains souhaits seraient néfastes au requérant et ne seront pas exaucés ; de même pour les souhaits dont l'accomplissement serait néfaste à d'autres.
Je dois dire que des milliers et des milliers de prières sont entièrement exaucées, bien plus que celles laissées sans réponse. Si elle est sage, possible et faisable, la requête sera accordée sans l'ombre d'un doute. La volonté de Dieu n'y a pas sa place mais bien la sagesse de Dieu. Cette sagesse se manifeste par l'intermédiaire du guide spirituel de l'incarné, et s'origine chez les êtres les plus hauts. Mais souvenons-nous que les guides spirituels n'ont pas des pouvoirs illimités bien qu'ils tirent leurs pouvoirs du Père Lui-même.
Quand un guide met en mouvement les diverses forces pour influencer par suggestion certaines personnes sur terre, il est toujours conscient du libre arbitre de cette personne. Il doit le respecter et ne rien faire qui attenterait à ce droit.
Jusqu'à présent, j'ai traité le sujet de manière abstraite. Je vais prendre un exemple. L'éventail de requêtes contenues dans les prières est sans fin, à l'image de la multiplicité des affaires et circonstances des gens sur terre. Chacun a ses désirs et ses ambitions, et bien que nombre de gens ne pensent pas à prier, beaucoup le font. Voici donc un exemple simple et courant.
Un fils et une fille prient avec ferveur pour que leur mère, très malade, ne leur soit pas 'arrachée par la mort'. Pourquoi cette requête ne leur fut-elle pas accordée alors que la guérison de leur mère aurait apporté tant de joie?
Si nous sommes de sensibilité religieuse, et dans l'orthodoxie, nous répondrons que ce n'était pas la volonté de Dieu que la mère reste sur terre, que Dieu l'a 'rappelée' à lui, etc...tout ça est loin du compte. Voyons plutôt ce qui a pu arriver quand la prière a été émise.
Avant – et peut-être bien avant – que les prières de guérison n'aient été formulées, le guide spirituel de la mère était déjà à son chevet avec des médecins spirituels. La prière dans ce cas ne serait ni perdue ni redondante mais servirait à réunir la patiente, le guide et les médecins, dans un contact rapproché, et s'il était donc possible de mettre en œuvre une cure, celle-ci adviendrait.
Ou alors, la patiente était tellement déconnectée de son guide qu'il n'était pas en mesure de s'approcher du fait de la barrière matérielle les séparant, une barrière érigée par les pensées matérialistes de la patiente, son mode de vie, son mépris des choses au-delà du plan d'existence terrestre, ou autres. La prière peut finalement dissiper tout cela mais c'est trop tard, la maladie a déjà trop progressé pour répondre à quelque traitement de quelque monde que ce soit, le mien ou le vôtre. Le résultat est inévitable et elle fait sa transition, malgré l'aide apportée par le monde spirituel et non parce que l'aide à été retenue.
Vous voyez donc que nous avons là ce qui paraît être, du point de vue terrestre, un cas évident d’échec de la prière. Mais la prière n'a pas échoué car elle a reçu la meilleure réponse possible à la mesure des compétences de ceux qui y ont répondu. Le véritable échec n'est attribuable ni à la prière ni à ceux chargés d'y répondre. Dans ce cas – comme dans des milliers d'autres – la faute incombe aux incarnés.
Le pouvoir des guérisseurs et des docteurs spirituels n'est ni infaillible ni total. Dans tous les cas ils travailleront jusqu'aux limites de leurs possibilités pour prolonger la vie terrestre de la personne en leur protection, mais ils ne peuvent la prolonger indéfiniment. Les tissus s'affaiblissent et la transition advient.
Il y a quantité de personnes encore sur terre qui doivent cette extension de vie aux docteurs spirituels et à leurs intermédiaires terrestres. Certains en ont conscience et sont hautement reconnaissants. Beaucoup d'autres ont eu l'immense bénéfice de ces soins mais n'y croient pas ou trouvent le sujet de mauvais goût. D'autres prient pour leur guérison et espèrent être reconstruits par l'intervention directe de Dieu. Mais ils ne font aucun effort direct pour aider les entités spirituelles invisibles, qui pourtant font tout leur possible pour rétablir leur pleine santé.
On pourrait multiplier non seulement les différents cas mais aussi les différentes circonstances. Ce que les gens ne réalisent pas, c'est que la plus petite demande contenue dans une prière peut signifier une énorme quantité de travail pour les entités spirituelles chargées d'accomplir les souhaits du requérant. Et ce que beaucoup ne comprennent pas, c'est que quand les prières contiennent une requête de nature matérielle, leur réalisation dépend finalement d'une ou de plusieurs personnes encore incarnées. Et ce n'est pas tout. Le degré de sensibilité de ces personnes aux suggestions venant du monde spirituel influence l'issue de la prière.
Il est très simple de dire une petite prière contenant quelques demandes, mais obtenir une réponse implique d'influencer un certain nombre de gens sur terre, le requérant inclus. Il peut se révéler nécessaire de guider ce dernier dans la bonne direction, de l'influencer pour qu'il entre en relation avec certaines personnes qui le mettront en contact avec d'autres, créant une chaîne, de telle sorte qu'à la fin la bonne personne est atteinte et la prière exaucée.
Ça peut reposer - ça repose très souvent - sur notre habileté à instiller nos pensées à la dernière personne, avec suffisamment de vigueur pour réaliser notre intention et l'intention de la prière. Toute la chaîne de contact peut être rompue par l'incapacité du dernier maillon à recevoir notre influence. Nous pouvons avoir à revenir sur nos pas pour trouver une autre personne moins matérialiste d'esprit et dont les facultés psychiques sont plus aiguisées, afin de reconstruire une chaîne de personnes, un autre groupe de maillons.
Non, vraiment, mes amis, répondre à une prière n'est pas un jeu d'enfant. Ça demande souvent beaucoup de travail de notre part.
Quelquefois nous pouvons nous entretenir avec les personnes qui visitent nos dimensions pendant leur sommeil, et leur faire part de nos demandes. Nous recevons rarement un refus à nos souhaits pour nos amis dans le besoin sur terre. Ces personnes en visite onirique sont souvent heureuses de pouvoir nous aider. Leurs intentions sont pures, sincères et honnêtes, mais hélas, de retour dans leurs corps terrestres et à leur état de conscience physique, elles n'ont plus souvenir de leurs bonnes intentions et résolutions d'accomplir nos souhaits. Nous persévérons néanmoins jusqu'au succès, ou jusqu'à être contraints d'abandonner en attente d'une occasion plus favorable.
Les peuples de la terre ont une notion erronée de la prière. Les incarnés attendent trop de la prière. L'Orthodoxie serine aux oreilles des 'fidèles' que la prière est omnipotente. Il n'en est rien. Dieu exaucera vos prières, vous dit-on, si c'est Sa volonté et que votre foi est suffisante. Ainsi la prière est mise en avant et entretenue, et les échecs sont imputés à la volonté de Dieu ou au manque de foi.
La foi en quoi ou en qui ? Vous pouvez voir par vous-même ce que la foi a à voir avec le succès de la prière. On peut avoir une foi absolue et la prière sera quand même en échec. Mieux vaut une bonne intention forte et constante. La foi est trop vague, sans substance. Mais la forte résolution d'aider la prière au mieux de ses possibilités terrestres, d'être positif, plein d'espoir, d'avoir confiance et certitude, déclencheront - si la demande ne nuit à personne y compris au requérant- un grand déploiement d'assistants et d'amis spirituels travaillant sans relâche à la réalisation des souhaits exprimés dans la prière. Ceci ne requiert pas d'avoir la foi.
Le fait de trop attendre de la prière, allié à la conception erronée des moyens mis en œuvre pour sa réalisation, est responsable de l’inefficacité des prières collectives, telles que les prières pour la pluie, ou autres conditions météo. ...Comment pourrions-nous influer sur le temps depuis le monde spirituel ?... Les changements de temps sont le fait des lois naturelles qui gouvernent l'atmosphère du monde matériel. L'altération de l'atmosphère et des températures produit ses effets divers et ne peuvent être influencés depuis le monde spirituel comme certains semblent le croire. Certains suggèrent même que les éléments seraient sous le contrôle d'âmes avancées des dimensions spirituelles. Ce n'est pas possible...
...L'Orthodoxie n'a pas encore appris à prier. Comment peut-elle instruire les autres quand son ignorance et son manque de connaissance sont si abyssaux ? L'Église terrestre a pris, de son propre chef, les commandes du monde spirituel. L'Église a de fait élaboré un code de lois compliquées qui voudraient gouverner l'âme des mortels. Elle a élevé la terre à une position largement plus importante qu'il n'est justifié. Le monde terrestre a quelque importance pour l'évolution de l'âme, et bien sûr a toute sa place dans le schéma existentiel. Mais la terre n'est qu'une marche d'accès à une vie plus élevée, la vie dans le monde spirituel. La vie 'religieuse' de l'homme sur le plan terrestre devrait être aussi libre que l'air qu'il respire.
SUITE : Chapitre 6 Le Baptême