01 L'immortalité

A travers les âges, l'homme a éprouvé à la fois effroi et sainte terreur à la perspective de la fin de sa vie sur terre. La plupart des cultures l'ont encouragé à croire en une vie après la mort; mais il lui faut mourir pour la découvrir et de ce fait il est dans la confusion et la crainte.

La peur aurait sans doute été grandement atténuée si un mot bien malheureux n'avait été attribué au fait de quitter le corps physique. Ce mot mal choisi, 'mort', est un obstacle pour tous. Ce mot est devenu effrayant et chargé de peine, de tristesse et de démonstrations émotionnelles car les implications du mot même sont 'fin' de vie, le terminus absolu de la vie. Le manque de compréhension, les larmes et le chagrin de ceux qui restent ont transformé depuis des siècles cette circonstance en expérience païenne.

L'une des définitions du dictionnaire pour 'mort' est 'cessation définitive de l'existence'. On a souvent entendu dire que rien n'est impossible. Ce n'est pas totalement vrai. Il vous est impossible de concevoir votre propre non-existence. Certains pensent que cette incapacité suffit à établir une base pour l'acceptation d'une philosophie de l'immortalité.

Le raisonnement sous-jacent est le suivant : tout ce que le mental humain peut concevoir est réalisable. Tout ce qui ne peut être conçu, ipso facto n'existe pas. Donc, puisqu'il est impossible de concevoir sa non-existence, cet état n'existe pas. Il ensuit qu'une existence continue, c'est-à-dire l'immortalité, existe. Il a été énoncé qu'être en vie, c'est être immortel.

Toute discussion sur le bien-fondé du concept d'immortalité se doit de mentionner que toutes les cultures du monde croient en une forme de survie personnelle à la mort. Notre culture occidentale a embrassé cette croyance jusqu'au XIX°siècle quand la pensée matérialiste a induit les gens à rejeter toute notion d'un quelque chose après la mort. Cela ne fit qu'augmenter les incertitudes et la confusion et, chez beaucoup, la peur même de cet événement. Et pourtant, mêlé aux incertitudes et aux peurs, l'un des plus ardents désirs de l'homme concerne sa propre immortalité.

La profusion de 'juniors' portant le nom du père; les nombreuses fondations portant les noms du bienfaiteur; et tout autre effort pour perpétuer le nom – tout ceci est preuve du profond désir d'immortalité. N'est-il pas raisonnable de dire que l'on ne peut désirer une chose qui n'existe pas, n'a jamais existé, et n'existera jamais? Ce n'est que parce qu'il s'enracine dans le réel et le vrai, qu'un tel concept peut servir de base au désir.

Simplement dire que quelque chose n'a 'pas de sens' est loin d'être 'scientifique'. Pourtant bien des individus se trouvent spirituellement rassurés et satisfaits d'accepter la notion d'immortalité par le seul raisonnement que rien d'autre n'a 'de sens' pour eux. Il ne leur paraît pas raisonnable de supposer que le court temps dévolu à l'existence terrestre, dans un vaste océan sans commencement ni fin, est tout ce qui constitue une existence. Les formules scientifiques ont leurs nécessités, mais également le 'raisonnable' qui peut et doit prévaloir.

Vous avez sans doute entendu parler d'un état mental/émotionnel appelé 'conscience cosmique', atteint par quelques individus au fil de l'histoire humaine. St Paul l'a sans doute atteint; Socrate en a fait l'expérience; Dante, poète italien du XIII°s; Sir Francis Bacon, Walt Whitman sont des exemples édifiants, parmi beaucoup, qui ont atteint cette rare conscience spirituelle.

Mais qu'est-ce que la conscience cosmique? C'est un état d'Être, au-delà de toute description en mots. Les mots et le langage sont des inventions permettant de communiquer dans le cadre de notre monde en trois dimensions. La conscience cosmique est un état bien au-delà de la conscience humaine tri-dimensionnelle.

Vous pouvez facilement imaginer qu'une cellule individuelle, disons d'une fleur, possède sa propre forme rudimentaire de conscience? Comment pourrait-elle autrement se développer et s'épanouir en sa beauté? Bien au-dessus de cette simple cellule de conscience se trouvent les invertébrés, et aussi le genre vertébré animal. Il vous sera difficile d'imaginer et de vous identifier à la conscience d'un poulet, par exemple. On peut facilement mépriser un poulet, mais essayez de vous projeter dans la direction opposée. Essayez de concevoir une conscience autant au-delà de la vôtre que la vôtre l'est de celle du poulet. Ceci est une analogie grossière pour illustrer ce qu'est une petite étincelle de conscience cosmique.

La conscience cosmique est la réalisation de l'unité de l'univers et de l'affinité de tout ce qui existe. Il ne peut perdurer un sens de 'séparation' ou le sentiment que l'univers et la vie seraient contraires à notre bien-être. Ceux qui ont fait l'expérience de la conscience cosmique ne s'y trouvent pas en continu. Elle descend sur eux, comme une colombe de la paix, pour un bref moment ou quelques heures. Pendant ces périodes, l'état ou la qualité d'être est totalement non-verbal; au-delà du pouvoir descriptif des mots. Ceux qui en ont fait l'expérience ont vaillamment mais vainement tenté de la décrire.

Quel est le rapport entre cette conscience cosmique et l'immortalité? Un de ses aspects est l'affranchissement du temps. Nous sommes normalement prisonnier du moment présent et nous ne savons comment nous en libérer. Pris comme dans une bulle, nous sommes trimballés par l'instant présent le long du cours de la vie, tantôt calme, tantôt turbulent, à une vitesse décrétée par le temps, sur laquelle nous pensons n'avoir aucun contrôle.

La conscience cosmique nous libère de cet emprisonnement dans la bulle du moment présent. Elle nous permet de faire l'expérience d'une intemporalité (timelessness) au-delà des mots. Une des conséquences de cet affranchissement du temps et de ses entraves, touche à l'immortalité. Dans notre état de conscience ordinaire, nous nous disons que nous croyons en l'immortalité et que notre foi exclut toute possibilité de nous défaire de cette conviction.

Mais celui qui a éprouvé la conscience cosmique ne croit pas en l'immortalité, il en fait l'expérience. Il ne l'éprouve pas comme quelque chose qu'il atteindrait dans le futur mais comme quelque chose qu'il vit maintenant. Il l'éprouve de façon totalement différente d'une simple croyance ou conviction, et ce 'connaître' ne peut être transmis. Ceux qui ont l'expérience de la conscience cosmique n'ont aucune peur de la mort; ils savent que ce n'est qu'un passage vers un autre état d'être.

La communication entre les deux mondes offre une autre importante source de conviction concernant la survie de la personnalité à la destruction du corps physique. La communication à travers le voile séparant la 'vie' de la soi-disant 'mort' est connue et répertoriée depuis la nuit des temps. Le vingtième siècle est certes le siècle des guerres, et des rumeurs de guerres et de soulèvements, mais c'est aussi le siècle de la re-découverte de la vérité spirituelle. Une partie de cette renaissance concerne la communication accrue entre les deux mondes.

On ne peut, bien sûr, pas dire que la communication inter-plan est une cause de la croyance en l'immortalité, puisque l'une présuppose l'autre. Mais avec une certaine prédisposition à accepter l'immortalité, cette croyance se trouvera renforcée par l'étude sélective de communications entre les deux côtés du voile. De la même façon que l'une présuppose l'autre, l'une renforce l'autre.

Il y de nombreux genres de relations inter-plan, certaines sont hautement constructives, et d'autres n'ont pour motivation que la satisfaction indirecte de désirs égoïstes. Certaines personnes, dont l’œil spirituel est ouvert, peuvent voir les êtres de l'autre côté. Ainsi certains voient des 'fantômes' et ce depuis la nuit des temps. De même, certains dont l’ouïe spirituelle est ouverte, entendent les êtres de l'autre côté et bénéficient de messages transmis. Certains prêtent leur cordes vocales à des 'personnalités spirituellement agréées' de l'autre dimension, ainsi celles-ci peuvent parler à travers la personne physiquement incarnée dans notre dimension. Cette forme de communication est la source référentielle principale de ce livre.

Suite : 02 Le groupe Imperator