Chapitre 2 Justice et Miséricorde

Justice et Miséricorde

Il semble n'y avoir aucune limite au nombre d'interprétations ingénieuses attachées aux plus simples énoncés que Jésus a émis durant sa courte vie terrestre. Très souvent, ces interprétations reposent sur des prémisses erronées.

Tant de religiosité a été tissé dans presque chaque mot des évangiles que la vérité des simples déclarations a été noyée dans les formulations extravagantes des théologiens et des docteurs de l’Église.

Il peut être objecté que les béatitudes, et c'est mon hypothèse, sont des extraits de discours extensifs, et donc les théologiens ont fait de leur mieux avec le peu à leur disposition. On ne peut leur demander de connaître le contenu de tout ce qui a été exposé. De plus, ils n'auraient aucun droit à supposer ce qui a été dit alors qu'il n'en existe aucune preuve. Ce serait un exercice dangereux et condamnable.

Dans le monde spirituel, nous voyons comment les autorités ont procédé avec leurs interprétations. Les prémisses erronées auxquelles je faisais allusion découlent de l'assomption que les évangiles sont la parole inspirée de Dieu, et que Jésus est Dieu lui-même.

Les évangiles sont devenus la fondation principale de la plupart des religions du monde. La religion s'est séparé de la vie de l'homme sur terre et peut être pratiquée ou ignorée, selon chacun. Religion, pour beaucoup, veut dire aller à l'église à intervalle régulier, ou croire aveuglément chaque mot du Nouveau Testament, qu'on le comprenne ou pas.

Qu'une religion veuille introduire un petit rituel dans son service et celui-ci est immédiatement étiqueté superstitieux par les sectes opposées. La vérité, telle que nous la voyons dans le monde spirituel, c'est que la plupart des religions du plan terrestre ne sont que superstitions. Une superstition issue de l'ignorance ou du manque de connaissance des vérités de la vie vécue dans le monde spirituel.

L'après-vie est tenue par les non-éclairés comme un lieu sacré, d'un côté le paradis et de l'autre l'enfer, pas agréable à imaginer. Néanmoins, l’Église le garde actif dans l'imagination des 'croyants' comme instrument de peur, pour les inciter par la crainte à vivre dans le droit chemin sur terre.

Le paradis est dans l'esprit des pratiquants un lieu religieux où l'âme sera de toute éternité prise dans une extase de pieuse ferveur, en 'prière et louanges' pour toujours, etc... Si nous nous tenons bien sur terre et faisons de notre mieux, alors quand notre heure viendra, aussi effrayant que ce soit, nous pourrons quand même nous en remettre à la miséricorde de Dieu : 'bénis soient les miséricordieux car ils recevront la miséricorde'.

L'interprétation est très simple, disent les hommes d'église. Si nous accordons notre miséricorde aux autres sur terre, nous recevrons de même sur terre et ainsi Dieu aussi sera miséricordieux avec nous.

Puis nous lisons 'Bénis soient ceux qui ont faim et soif de justice car ils seront comblés'.

Certaines traductions préfèrent 'droiture' à 'justice'. La droiture dans ce cas est celle d'une personne en quête de la réalisation spirituelle que nous appelons 'piété', un mot que nous n'aimons pas dans le monde spirituel. Il s'apparente trop au fait d'être moralisateur ; croire que la piété apportera dans le monde spirituel des bonheurs indicibles à ceux qui la pratiquent sur le plan terrestre, nous rappelle trop les abominations qui ont été perpétrées au nom de la religion.

Dans le monde spirituel, la piété n'a pas de nom. Si 'piété' signifie vénérer Dieu, alors nous 'vénérons' le père de l'univers sans besoin de récompense ni de menace. Nous le faisons sans qu'on nous dise que c'est Son dû, Son droit, ou Son commandement. Peu de gens, s'ils sont totalement honnêtes avec eux-même sont remplis de piété et ils ne souhaitent pas l'être.

Dans le monde spirituel, Dieu n'est pas un être d’effroi qui doit être constamment apaisé, amadoué, et redouté à cause des punitions terribles qu'il peut nous infliger à chaque instant. C'est un fantasme délirant, l'Être Supérieur ne désire que le bonheur de tous les êtres sentients . Sur terre, Dieu est conçu comme le Grand Juge Effroyable de l'humanité, mais un Juge néanmoins miséricordieux si nous méritons la miséricorde et la Lui demandons.

Mais si la miséricorde était ainsi dispensée, que vaudrait la justice ? La justice, la justice stricte - et c'est la seule qui vaille dans le monde spirituel - ne se conjugue pas avec la miséricorde. La miséricorde appartient au monde terrestre, pas au monde spirituel. Sous quelle forme, sous quelle condition, en quelle circonstance pourrions-nous dans le monde spirituel, accorder de la miséricorde à quiconque ? Aucune forme, condition ou circonstance ne prévaut. La miséricorde implique la rémission de toute ou d'une partie de la sanction occasionnée par une faute. Si une personne a commis une faute à notre égard, cette personne n'a qu'elle-même à blâmer pour les conséquences. Nous pouvons sincèrement pardonner mais la sanction se maintient. C'est une sanction auto-infligée. Dieu ne l'a pas décidée. Ce n'est pas une offense contre Dieu.

Personne sur terre ou dans le monde spirituel ne peut offenser l’Être Suprême. Aucune vile pensée ou idée, aucun acte, mauvais ou barbare, aucun vice, aucune obscénité, aucun blasphème ou malédiction ne peuvent atteindre le Père de l'univers. Il suffit de l'une de ces horreurs pour blesser très certainement un être mortel, et surtout pour blesser les auteurs eux-mêmes. Mais ils n'auront pas offensé Dieu ; ils auront attiré sur eux-mêmes ce désastre. Ils auront transgressé les lois du monde spirituel, et principalement la loi de cause à effet. Le Père Céleste peut-il altérer un tant soit peu la sanction encourue pour avoir transgressé une des lois naturelles ? S'il le faisait, qu'en serait-il de la justice ?

La notion que l'homme offense constamment Dieu est grossière. Et la notion que Dieu inflige des châtiments non seulement à l'individu, mais aux nations et aux continents entiers est tout aussi primaire. Des théologiens très savants nous disent que les guerres menées par les hommes sur terre sont les punitions infligées par Dieu en conséquence des méchancetés des nations belligérantes.

Tous les opposants font l'objet de cette condamnation si bien que nous avons le spectacle de deux ou plusieurs nations s’entre-tuant et tout ceci est présenté comme la méthode d'un Être suprême très-sage dispensant la sanction à une humanité à la dérive. Quelle grotesque parodie ! Et les tempêtes et ouragans et les épidémies ravageant la terre, laissant derrière eux désastre, désolation et tristesse, cela aussi c'est le produit de la même Intelligence Infinie ? Encore une énorme mascarade !

Je le redis : du Père de l'univers ne peut venir que le meilleur. Les guerres, les tempêtes et les ouragans ne sont pas le fait de Dieu. La guerre est le fait de l'homme, et les perturbations météorologiques le fait des éléments.

Le Père de l'univers n'est pas un affreux Juge qui viendra juger les vivants et les 'morts'. Il ne juge personne. D'où, alors, vient la miséricorde et pour quelle raison ? A quelle occasion, dans le monde spirituel, pouvons-nous montrer de la miséricorde ? Nous ne pouvons juger, nous ne pouvons condamner, nous ne pouvons rendre sentence. Pardonner une offense – oui, et nous le faisons du fond d'un cœur sincère. Mais malgré notre pardon librement et totalement accordé, nous ne pouvons ôter un élément des effets que certaines causes ont déclenchés chez celui qui nous a offensé.

Nous pouvons – et nous le faisons- aider cet individu en lui exprimant notre pardon total. Nous pouvons l'aider à rédimer le terrain spirituel perdu. Le pardon ne fait rien de plus que rétablir une relation assainie entre les parties. Nous pouvons souhaiter de tout cœur avoir le pouvoir d'améliorer son triste sort ; nous pouvons être empli de miséricorde pour ceux qui nous ont blessés. Ce sentiment de miséricorde se manifestera par une profonde empathie et compréhension, mais pas plus. La sanction auto-infligée restera la même ; on ne peut la diminuer d'un iota.

La miséricorde est une qualité qui ne se pratique que sur terre, et nous méritons une grande récompense quand nous en faisons preuve durant notre vie terrestre. Mais dès que nous passons dans le monde spirituel, la miséricorde cesse et la Justice la remplace, et la justice est l'expression de la loi de cause à effet. C'est une justice incorruptible, infaillible, impartiale, indéfectible. On n'y échappe pas ; elle est égale pour tous, quelque soit la nationalité, la croyance, l'âge ou le sexe.

Bénis soient les justes car ils seront comblés. Beaucoup réclament justice sur terre et ne la trouvent pas. Dans le monde spirituel, ils seront comblés. Je vous assure que la coupe en est pleine et déborde.

Quant à ceux qui ont refusé de rendre justice sur terre, eux aussi feront face à la justice. Ils verront ce qu'est la véritable justice. Jésus le savait quand il a énoncé ces mots. Il voyait l'injustice autour de lui et il savait où la justice pourrait être trouvée - dans le monde spirituel.

Mais il savait aussi que la miséricorde ne vient pas de Dieu mais des hommes. Ce sont les théologiens qui ont élaboré cette conception singulière de Dieu. Ce sont eux qui ont métamorphosé le Père en un juge sévère et épouvantable.

Va loin de moi, maudit, dans le feu éternel, préparé pour le diable et ses anges. Extraits de l'évangile, voici donc les mots avec lesquels Dieu condamne le transgresseur. Dans le monde spirituel, nous sommes horrifiés par cette monstruosité : des gens en position d'autorité enseignent que notre Père à nous tous pourrait proférer de tels mots chargés d'une si effroyable condamnation. Et ces mots sont mis dans la bouche de Jésus. Je dois dire qu'enfin quelques doutes commencent à s'insinuer dans la tête des hommes d'église quant aux paroles attribuées à Jésus, qu'il n'a en fait jamais prononcées.

Cette sentence diabolique concernant le transgresseur est tout en haut de la liste des propos jamais tenus par Jésus. En vérité, il n'aurait pu prêter sa voix à une telle contre-vérité éhontée. Elle ne contient pas une once de vérité. De même, aucun des énoncés du Nouveau Testament prétendant que l'homme est condamné pour l'éternité, quels que soient ses péchés, ne contient de vérité.

Je vous le redis, il n'y a pas d'horrible Jugement Dernier, qu'il se tienne immédiatement après la transition ou plus tard à une date non spécifiée. Je prends le risque d'être redondant, mais je dois le redire.

La crainte du Jugement Dernier ou d'une convocation devant une Haute Court Céleste pour y être jugé et condamné – ces deux croyances scandaleuses - sont le fléau de l'humanité depuis des centaines d'années. Elles ont frappé d'accablement des âmes estimables. Beaucoup d'âmes sensibles ont vécu dans un état de terreur spirituelle à cause de ce jour redouté, censé les attendre à la fin de leur vie terrestre.

Mon travail dans le monde spirituel consiste à assister les personnes qui arrivent ici, je parle donc d'expérience quand je vous informe sur la terreur abjecte qui consume tant d'âmes au moment de leur transition. Plutôt que de laisser l'hiver de leur vie terrestre se transformer doucement en printemps de leur nouvelle vie dans cette dimension, ils arrivent avec la terreur chevillée en eux. Ces croyances ont des relents de paganisme et cette méchante fiction a été entretenue et disséminée par les Églises de la terre dans le but d'instiller la peur dans le cœur des 'fidèles'. En tant qu'ancien prêtre de l’Église, je regrette profondément et sincèrement d'avoir prêté ma voix à ces enseignements délétères. Et je ne suis pas le seul.

Les théologiens font de l'homme un être mauvais ; tant d'accent a été mis sur 'l'homme pécheur', et le Père de l'univers présenté comme si sévère et effrayant (le Grand Juge Effroyable) qu'on ne s'étonne pas que l'homme se tourne avec vain espoir vers quelque dispensation de miséricorde.

L'homme ordinaire sur terre peut, au mieux, espérer que les choses ne seront pas aussi terribles pour lui, dans l'autre monde, que ce qu'on lui a fait croire. Il n'a aucune certitude, et l’Église dira qu'il ne doit pas, mais il peut néanmoins, de temps en temps, penser par lui même. Et de ses calmes pensées il peut obtenir quelques mesures d'intuition spirituelle ; il peut recevoir l'inspiration d'amis dans le monde spirituel – et laisser à leurs croyances incompréhensibles, à leur dogmes et à leur présomption spirituelle, les théologiens et autres maîtres spirituels patentés.

Il n'y a pas plus présomptueux qu'un théologien qui, ne sachant que peu ou rien de la vérité spirituelle, professe en savoir beaucoup.

La peur est la meilleure arme, et la plus mortelle, dans l'arsenal théologique. De tout temps l'Orthodoxie a brandi cette arme pour instiller la peur dans le cœur des hommes – le châtiment sera leur terrible malheur dans 'l'autre monde' s'ils ne marchent pas dans le droit chemin sur terre. La pire punition est d'être condamné à l'enfer éternel, le pécheur y sera pour toujours jeté dans un feu étrange qui brûle mais ne consume pas.

Mais n’en déduisez pas qu'il n'y ait pas d'heure de vérité pour les hommes. Bien sûr, elle existe. Et elle se présente dès que vous délaissez votre corps physique au moment de la 'mort'. Dès ce moment et tous les jours – pour utiliser une notion terrestre – chaque moment de la journée devient notre heure de vérité. Nous nous jugeons au fur et à mesure dans le monde spirituel. Nous ne nous présentons pas devant un tribunal qui questionne nos actes mais l'inévitable loi de cause et effet nous offre la substance même de notre progression. Nous fournissons la cause et mettons donc la loi en mouvement. Et la loi produit les effets. Voilà comment nous progressons dans le monde spirituel. Personne ne nous juge, que nous-mêmes, et nous pouvons être sévères et implacables avec nous-mêmes.

Je veux être bien clair : quand je dis que l'homme se juge lui-même, je ne parle pas au figuré, et je ne suggère pas non plus que l'âme en arrivant dans le monde spirituel devient immédiatement si éveillée qu'elle perçoit avec une compréhension totale toutes les erreurs de sa vie. S'il en était ainsi, les domaines obscurs et les zones grises auraient tôt fait de se vider de leurs habitants. Je dis ceci : la loi de cause à effet agit en continu, perpétuellement, en chaque être né sur terre dès le tout premier moment dans cette dimension, pendant toute sa vie terrestre, et après sa transition dans le monde spirituel. L'action de cette loi, dans ses effets, est exactement comme un procès présidé par quelque individu. Nous en sommes nous-même le président.

Prenons une analogie simple. Si nous choisissons volontairement de plonger notre main dans les flammes, nous souffrirons la douleur causée par nos doigts brûlés. Pouvons-nous blâmer quelqu'un d'autre pour cette témérité ? Non, car nous l'avons fait de notre propre chef. Nous savions que c'était folie mais nous l'avons fait quand même. Pouvons-nous blâmer le feu de nous avoir brûlés ? Non, puisque c'est la nature du feu de brûler et c'est simplement l'action de cause à effet. Mon analogie est élémentaire mais elle a une application directe : une vie mal vécue, une vie passée sur terre à transgresser, aura sur nous les même effets – qui nous serons dévoilés quand nous passons dans le monde spirituel – que si nous mettions notre main au feu. Nous voyons nos actions et nous voyons le résultat de nos actions. Nous voyons qui blâmer ; nous voyons ce que nous nous sommes fait. Nous percevons sans erreur que nous sommes responsables, personne d'autre que nous, et donc nous ne blâmons personne d'autre. Ce que nous avons fait, nous l'avons fait délibérément et de notre propre chef. Notre intention était mauvaise ou du moins pas bonne. Appliquer cette règle à la vie terrestre – car je traite ici de nos vies terrestres – permet de voir où Dieu se manifeste dans notre évaluation spirituelle. Nulle part. Il ne nous juge ni ne nous jugera, ni au moment de notre transition ni à une date ultérieure. Il n'y a en fait aucun besoin de Lui – ni de personne- pour rendre jugement. Nous sommes obligés de le faire nous-mêmes et très efficacement.

Pour reprendre mon analogie, il nous suffit de regarder notre main brûlée pour que toute l'histoire se dévoile à nous dans toute sa vérité. Les autres aussi peuvent voir ces horribles brûlures mais ils n'ont pas à savoir comment elles ont été causées. Nous ne sommes pas obligés de le leur dire, mais viendra un temps où nous serons heureux de pouvoir soulager nos esprits troublés par ce fardeau de malheurs et de tristesses.

Si mes bons amis sur terre devaient me comprendre trop littéralement ou appliquer mon analogie à mauvais escient, je m'empresse de leur assurer qu'il n'y a pas de flammes dans le monde spirituel. Ces effroyables flammes de l'enfer n'ont aucune place dans l'économie du monde spirituel !

Je m'étends sur ce point du Jugement et du Jugement Dernier car j'ai en mémoire ma propre expérience terrestre, et je connais comme vous, l'étendue universelle de cette croyance et la peur qu'elle instille. Je veux ôter cette peur autant que possible et apporter clarté et joie dans les vies et les pensées de mes amis sur terre. Mais surtout, c'est mon plus grand souhait que mes amis aient une meilleure compréhension du Père de l'univers, que les religions orthodoxes de la terre ont abominablement et scandaleusement transformé en Juge sombre et horrifiant dont on ne peut, au mieux, espérer que miséricorde.

De notre discussion sur la justice et la miséricorde peuvent surgir une ou deux questions auxquelles je vais répondre maintenant. Par exemple, vous pouvez vous demander : comment la justice opère-t-elle dans le monde spirituel ? La justice telle que nous la connaissons sur terre est dispensée par un autre. Elle n'est pas issue d'elle-même.

Voilà une question difficile pour qui n'est pas un expert spirituel ou un technicien. Supposons que je vous demande comment le feu brûle la main ? Ou de quoi est composé la flamme et comment brûle-t-elle ? Il me semble que nous sommes là dans la même position relative. Nous pouvons tous dire ce qui arrive et nous sommes très familiers avec certains effets, mais nous ne connaissons pas les forces en action ni comment elles agissent. Je peux néanmoins éclaircir un peu la question.

La justice, telle que nous la considérons ici, est une notion très compréhensible. Dans le monde spirituel, ça veut dire que non seulement le transgresseur recevra son dû mais aussi que tous ceux qui ont souffert sur terre du fait d'actions méchantes par autrui, ou de stress ou de circonstances adverses ou de maladie ou d'invalidité, se verront accorder une compensation par les moyens naturels qui sont nombreux, et généreux, dans le monde spirituel. Une longue chaîne de circonstances et d’événements a pu causer l'affliction d'une personne mais justice lui sera entièrement et librement rendue. Vous connaissez peut-être déjà les myriades de délices disponibles dans ces dimensions de lumière, et la joie suprême qu'elles nous apportent et apporteront aux millions d'âmes qui y viendront. Là se trouve la compensation à tout ce qu'ils auront subi, et nous sommes tous de tout cœur d'accord pour reconnaître que ce bonheur compense largement les malheurs endurés au cours de la vie terrestre. Les incarnés n'ont aucune peur à avoir à ce sujet. La compensation est généreusement allouée. Mais la justice vient aussi au faiseur de tort.

Les actions et les pensées de notre vie terrestre sont enregistrées en nous et donc l'histoire de notre vie est gravée de façon ineffaçable dans notre indéfectible mémoire. Pour comprendre, il vous faut connaître une simple vérité spirituelle : spiritualité rime avec lumière, l'absence de spiritualité rime avec obscurité. Je ne parle pas au figuré, mais littéralement. La lumière est vraie lumière, comme celle sur terre à midi un jour d'été, et n'est pas une espèce 'd'expérience' spirituelle. L'obscurité est stygienne, absence totale de lumière, elle peut être plus noire que l'obscurité profonde d'une glauque nuit d'hiver sur terre, ou que les ténèbres d'un donjon souterrain. Les individus qui vivent dans ces deux états opposés de lumière et d'obscurité sont en parfaite résonance interne avec leur environnement. Leur corps et leurs atours correspondent minutieusement à leur habitat. Dans les dimensions lumineuses, où j'ai la joie de résider, nos habits et notre corps sont aussi lumineux que notre environnement, de même dans les dimensions les plus exaltées à un degré indescriptible en termes terrestres. De plus, la face même de ces êtres ascensionnés reflète la haute spiritualité des dimensions élevées qu'ils habitent.

Dans les dimensions sombres, c'est le contraire. Les habitants sont laids dans leurs formes et leurs traits, quelque fois tordus au delà de toute ressemblance avec leur apparence humaine d'alors. Vraiment, quand ils étaient sur terre ils ont pu être élégants et beaux mais ils sont maintenant réduits à leur état véritable. Leur accoutrement est fait de guenilles. Ils présentent un spectacle si révulsant que l'on évite naturellement leur contact. Les actes vils de leur vie ont déteint sur leur corps et leur esprit. Ils ne possèdent aucune lueur en eux et leur habitat est de même vide de lumière. Vous voyez ce que je veux dire quand j'affirme que spiritualité rime avec lumière et absence de spiritualité avec obscurité. Vous constaterez aussi l’imbécillité monumentale de l'Orthodoxie quand, dans son aveuglement, elle déclare de façon péremptoire que les êtres du monde spirituel qui reviennent sur terre pour communiquer sont des démons de l'enfer déguisés en anges de lumière ! Il n'y a pas de tel déguisement possible ici, je vous l'assure mes amis. Nulle part dans le monde spirituel, il n'est possible, pour quiconque, de quelque sorte, de simuler même une étincelle de lumière qui ne serait pas complètement et absolument la sienne. Personne ne peut doter un autre de lumière, de façon temporaire ou permanente. La lumière qui émane de nous est le résultat de la loi de causes et effets – ce qui est justice.

Vous pourriez aussi soulever la question suivante : comment chaque personne se rend-elle, pour ainsi dire automatiquement, à l'endroit exact qu'elle a mérité? Qui en décide ?

Pour répondre d'abord à la dernière question : personne ne décide pour personne ; la personne décide pour elle-même. Elle va automatiquement à sa juste place car c'est la place pour laquelle elle est exactement ajustée. Elle est ajustée à cette place d'une façon que je vais expliquer, de la même façon un individu ne peut franchir ou s'échapper des dimensions sombres auxquelles il s'est condamné. La raison est la suivante : la vie que mène chaque âme sur terre est en interaction directe avec sa contrepartie spirituelle ; autrement dit, le corps spirituel d'un être possède juste le degré de lumière résultant de sa vie sur terre.

Si sa vie a été mauvaise en tous points, alors son corps spirituel ne possédera que peu ou pas de lumière. L'espace où il se rendra dans le monde spirituel possédera exactement le même degré de lumière que son corps spirituel, ni plus ni moins. Les deux coïncident parfaitement, ils sont ajustés.

Faisons une simple analogie avec les océans de la terre. La mer a des densités variées où des myriades de créatures vivent, sélectionnées selon les différentes densités. Elles sont, de par leur structure physique, adaptées à la pression de l'eau. Si les créatures adaptées à une densité essayent de pénétrer une autre densité, elles amèneront leur propre perte. Elles seront prévenues de leur empiétement et de leur dérive hors de leur espace adapté par un inconfort aigu ou de la douleur.

Les barrières entre ces densités sont invisibles mais bien réelles. Maintenant, laissons les océans et prenons la terre ferme. Les humains éprouveraient un intense stress et pourraient même mourir s'ils pénétraient dans des régions où ils ne sont pas habitués à la pression atmosphérique et ne se sont pas équipés pour la contrebalancer.

Peut-être auriez-vous beaucoup de mal à respirer au sommet d'une haute montagne. Quand vous volez dans les airs, vous devez vous protéger ou votre vie terrestre se terminera vite. A nouveau, les barrières sont invisibles mais bien réelles. De même dans le monde spirituel. Dans les régions obscures du monde spirituel, la densité, si nous pouvons ainsi l'appeler, est énorme selon vos critères d'évaluation. Les habitants des sphères supérieures ne peuvent y pénétrer que protégés par 'l'équipement' spirituel adéquat. J'utilise le terme 'équipement' au figuré. Nous ne revêtons pas un scaphandre ou autre. La protection nous est accordée par la force de notre mental. Nous devons apprendre à développer cette force mentale avant de nous aventurer dans les dimensions sombres, mais un cicérone expérimenté est néanmoins nécessaire.

Lorsque nous sommes conviés à visiter les dimensions supérieures à celles que nous habitons, des résidents de ces dimensions nous accompagnent pour nous épauler pendant le séjour. C'est un processus que nous ne pouvons entreprendre par nous-mêmes car il demande une force que nous ne possédons pas.

En traversant notre propre dimension, nous pouvons nous retrouver à un endroit où nous ne nous sentons pas aussi à l'aise. Nous voyons et sentons que la lumière s'intensifie et nous ne pouvons le supporter. C'est là l'une des barrières invisibles de cette dimension (l'intensification de la lumière ne constitue pas, per se, une barrière). C'est là que la densité relative commence à se transformer.

Il en est ainsi à travers tout le vaste territoire du monde spirituel. Chacun habite la région où il se sent le mieux. Cette loi s'applique aussi dans les dimensions sombres, bien que parler de 'se sentir le mieux' dans ces régions répulsives puisse paraître étrange à vos oreilles terriennes. Quelque soit la détresse qui échoie à une âme dans l'obscurité, celle-ci n'émane pas tant de l'environnement que de l'état mental de cette âme. L'environnement ne lui inflige aucune torture. Ses comparses le font. Personne n'est inévitablement condamné à vivre là. Son propre état spirituel l'y maintient tant qu'il ne ressent pas l'urgence d'évoluer.

Ainsi vous voyez que la justice dans le monde spirituel est le fait de la loi de cause à effet, et qu'elle ne demande d'autre administrateur que nous-mêmes. Nous nous sommes infligés la condition dans laquelle nous nous retrouvons. Auprès de qui pouvons-nous pleurer miséricorde ? Le pardon, que nous pouvons recevoir d'un tiers, ne nous avancera en rien. Nous payons jusqu'au dernier sou.

Les blessures sont auto-infligées ; ne blâmons que nous-mêmes. Le Père ne nous a pas jugé ; il ne nous a pas condamné ; nous ne l'avons pas offensé ; il n'a rien à nous pardonner. Nous avons transgressé les lois spirituelles. C'est tout. Pourquoi quémander la miséricorde ? De quel droit ? Nous savions que le feu brûlait – pour reprendre notre analogie – et pourtant nous avons délibérément plongé les mains dans les flammes.

Bénis sont les miséricordieux sur terre. Bénis sont ceux qui cherchent la justice car ils seront comblés dans le monde spirituel.

SUITE : Chapitre 3 La prière