Expérience de milgram:
L'expérience de Milgram est une expérience de psychologie réalisée entre 1960 et 1963 par le psychologue américain Stanley Milgram. Cette expérience cherchait à évaluer le degré d'obéissance d'un individu devant une autorité qu'il juge légitime et à analyser le processus de soumission à l'autorité, notamment quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet. De nombreuses variantes ont été conduites pour étudier différents facteurs qui influent ou contrarient la soumission.
L'analyse fait ressortir notamment le rôle de l'autorité (reconnaissance, pression, environnement) et un état dit agentique du sujet (se place comme simple agent de l'autorité abandonnant son libre arbitre, tente d'échapper à la responsabilité de ses actes par des comportements secondaires (ricanement, silence consterné, négation,...)
Ce type d'expérience a fait et continue à faire controverse, mais reste un référent en psychologie sociale et même en divers autres domaines.
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> Expérience du Jeux de la mort / La Zone Xtrême
Le Jeu de la mort est un documentaire produit en 2009 et mettant en scène un faux jeu télévisé (La Zone Xtrême) durant lequel un candidat doit envoyer des décharges électriques de plus
Un candidat au faux jeu télévisé ZoneXtrem applique une décharge électrique à son coéquipier à la demande de l'animatrice ("l'autorité") - soumission à l'état agentique Un candidat au faux jeu télévise ZoneXtrem applique une décharge électrique à son coéquipier à la demande de l'animatrice ("l'autorité") - soumission à l'état agentique en plus fortes à un autr e candidat, jusqu'à des tensions pouvant entraîner la mort. La mise en scène reproduit l'expérience de Milgram réalisée initialement aux États-Unis dans les années 1960 pour étudier l'influence de l'autorité sur l'obéissance : les décharges électriques sont fictives, un acteur feignant de les subir, et le candidat n'est pas au courant de l'expérience. Il a signé un contrat pour le droit à l'image, qu'il participe au développement d'une nouvelle émission. L'objectif est de tester la capacité à désobéir du candidat qui inflige ce châtiment, et si jusqu’où un TV réalité extrême peut influencer nos comportements. La différence notable avec l'expérience originelle est que l'autorité scientifique est remplacée par une présentatrice de télévision, Tania Young et qu'il y a un public.
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Image: (YT0:23:23) Un candidat au faux jeu télévisé ZoneXtrem applique une décharge électrique à son coéquipier à la demande de l'animatrice ("l'autorité") - soumission à l'état agentique
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Article sur le Le jeu de la mort (documentaire) - YT20120708 (Emission 1h30, et commentaire EB)(commentaireEB/FB suite à Roxanne)
* Une mise en scène visuelle de l’expérience de Milgram qui a la vertu d’être diffusée et très correctement expliquée. Avec l’ajout d’un public dont le rôle n’est néanmoins pas trop expliqué, et même minoré. De quoi comprendre l’holocauste, avec la responsabilité majeure d’Hitler et ses sbires versus son peuple. La bouffée du FN ou d’autres extremismes. Le pétinisme ou tout autre régime autoritaire. De quoi aussi éclairer le comportement humain, de la délation à l’aveuglement d’un Panurge.
Gageons que ce documentaire éclaire tout un chacun, soit un avertissement pour nos consciences comme pour la TV et la société.
Il ne suffit pas de le décrier comme une TV realité, ou que ce documentaire se prétende décrier les TV réalités.
Discutons...
* le comportement des spectateurs de l'expérience...
On pourrait trouver dans les spectateurs de cette vidéo tout le pannel des réactions filmées… Quelques pourcents passeront à l’acte de rébellion dès le titre ou plus ou moins tardivement des propos et actes vus, par ex en écrivant leur contribution constructive ici, diffusant le documentaire, s’engageant pour faire interdire ce type d’émission TV... Une autre minorité ne percevra pas le sens du documentaire, s’enfuyant aux 1eres images choquantes, alléguant ne pas avoir le temps de voir plus loin, ou au contraire déboussolé, fasciné par l’esprit malin, sans oublier un pathos qui y trouvera satisfaction ou la justification de ses actes ! Pour la majorité, ce sera l’échappatoire, rire, silence consterné, négation (« c’est un docu-fiction ? » puis, « c’est un docu-fiction » !), l’affrontement à l’autorité balayé à 5 niveaux (soit même « c’est à vous de voir » ; la norme « c’est la règle du jeu » ; autrui « le public vous le dit » ; l’alter ego « le questionné vous remerciera » ; l’autorité « j’exige que vous continuez »).
* le comportement dans l'évolution de la société
Cela fait froid dans le dos que l’on soit si peu capable d’agir de son libre arbitre, sous couvert de jouer un jeu, de l’appât d’un gain (d’ailleurs fictif : ils savaient ne rien gagner), de l’injonction de l’autorité, du conformisme au publique, …
D’autant que les conditionnement sociaux s’exercent de façon de plus en plus raffinée, coercitive et puissante, dans un cadre de plus en plus libre : on SE soumet, plus qu’on obéit A …
Le pire est que la virtualisation d’une part croissance de nos activités ne devrait que renforcer notre disposition à se soumettre, dans une situation réelle, quand on est isolé :
les media sociaux internet donnent l’occasion certes de contester et se rebeller, le plus souvent sous couvert d’anonymat et pour la forme, mais surtout le web construit une nouvelle autorité, virtuelle, qu’il est facile de manipuler par les plus informés et intéressés à dominer, à force de buzz, manipulations de l’information, sollicitations indésirées,…
Bref, les mass média industrialisent le canular et la rumeur, et contribuent à ce que, pris dans la réalité individuellement et de facon publique, à brule-pourpoint, on se soumette ou obéisse, plutôt que s’en remettre à son libre arbitre et ne s’oppose. Les escroqueries se font au grand jour, et disparaissent avant que la contestation n’arrive à les prévenir, pour se renouveller sous de toujours nouvelles formes.
* Pourquoi ces comportements?
Au-delà de la motivation de l’argent à gagner, de l’image donnée à l’autorité et au publique,
Car l’homme est un animal social d’abord, certes, mais qui paradoxalement cultive l’individualisme ! Alors que l'individu use de sa liberté et ses bénéfices personnels, il n’est que rarement directement et pleinement confronté aux conséquences négatives qu’il induit. La société elle-même n'y est confrontée qu'à long terme, et parfois l'en protège. Et alors l'individu en reporte volontiers la responsabilité sur la société qui lui a fournit de quoi exercer cette liberté, qui « seule peut vraiment agir ».
Comparons aux animaux:
La fourmi par ex est totalement conditionnée par la société, l’autorité étant la reine, via les phréromones. Mais elle ne fait pas de mal envers ses co-sociétaires comme dans ‘zone extrême’, car « elle ne voit pas plus loin que le bout de son herbe » (Maurénas). Pas d’enjeu social pour elle (pas de gain, promotion,…).
La mante religieuse femelle, à titre d’exemple pour l’individualisme, bouffe son partenaire sexuel après l’acte, mais n’obéit pas à une autorité. C’est un comportement inné, induit par l’évolution, le bénéfice est immédiat et personnel (alimentaire).
Dans ces 2 cas, les principes de sélection naturelle limiteront ce comportement au niveau évolutif si la cohésion d’espèce venait à défaillir.
Entre ces extrêmes, l’homme joue un jeu de comportements individualosocietaux… parfois aussi extrêmes, dont cette expérience (jeu ‘zone extrème’, pas si fictif…) est révélatrice.
* ou ces comportements nous mènent?
Pas facile de combiner individualisme et collectivisme responsables, notamment pour un individu isolé face à une société pressante (ou à l’inverse pour une société à la merci d’un terroriste !); quand la liberté et le libre arbitre individuels deviennent incompatibles avec la société, ou l’inverse, il faut placer l’inacceptable parfois coté individuel, parfois coté social. Le seul régulateur final est souvent, lointain et brutal, les autres sociétés environnantes ou l’environnement naturel, qui se dérèglent face aux exactions tant individuelles que sociales. A moins que… un régulateur interne à la société intervienne, plus diffus et progressif : le bien, la morale, l’humanisme, l’éthique… Cad la matrice de valeurs culturelles qui enracinent nos comportements dans une société durable, dans la compatibilité avec la biosphère. Ceci face aux pressions et injonctions des autorités temporelles, animées par des valeurs plus souvent dominatrices, profitables, … que progressistes !
* Donner son avis sur cette expérience..
On a tous envie de (se) dire "honnêtement, je ne crois pas que me serait fait avoir, ou alors j'aurais...". Mais que peut on savoir ce qu'on ferai en situation réelle (pas ici sur le web, avec détachement,...).
Dire et pire affirmer qu'on n'aurait pas signé le contrat, ou pas poussé sur la manette, ou pas été au bout, c'est se rassurer voire avoir l'orgueil qu'on est l'exception parmi des millions: penser à la Shoah: combien de rebelles et meme combien de survivants sur combien de Millions... Ceux là n'étaient par forcement les hommes et femmes les plus brillants ou humanistes ou méritants, les plus dociles ou les plus rebelles. C'est parfois le hazard du moment ou d'une rencontre, qui leur a permis, face à l'autorité nazie, de fuir ou survivre (résister, et exceptionnellement résister activement). A leur manière ils ont pourtant aussi été broyés par le système, moralement.
Les ressorts du conditionnement à la soumission sont sans limite, ou à la limite de l'imagination humaine..., qu'il soit médiatique, marketing, culturel même, militaire,... Il faut faire avec, car on on ne peut pas le supprimer, c'est constitutif à la communication entre individus, et ca a aussi souvent du bon (apprendre ou bénéficier du capital savoir de l'autorité); Mais seule nous guident la vigilance et le libre arbitre, la communication libre, le contact direct avec les conséquences de nos actes... pour éviter que le conditionnement social puisse parfois nous mener vers des actes qu'on réprouve pourtant, qu'on n'assume pas pleinement,... avant qu'on soit enfermé dans al soumission totale, sans propre ressort de vie, deshumanisé ...
* Réagir ?
Il est une chose de constater les faits du comportement humain et ses ressorts (le gain que ce soit l'argent ou l'image sociale, le conformisme, la crainte...nous rendent capable de faire le pire), il en est une autre de s'y résoudre, surtout si c'est décuplé par la TV ou l'internet alors que ces médias permettent aussi l'inverse: éclairer et s'exprimer sans la chape d'une autorité.
Pour ne pas s’en remettre à une nature obéissante ou conditionnée de l’Homme, ni se soumettre au pouvoir des mécanismes psychologiques et des techniques de la psy et ses valorisations diverses (du militaire aux sectes, de la télé à internet, du marketing au management,…), il faut compter sur l’éducation, la philosophie, l’esprit de libre arbitre, le décloisonnement des pouvoirs et des situations, contrebalancant le normalisme et le formalisme, les icones culturelles, les idoles religieuses, les chefs idéologiques et politiques,…
* Quel est le sens de l'expérience, à quelles débats mène t elle?
La discussion sur ce type d'expérience est d'amener à se questionner, plutot que s'en réduire à une question ou une autre.
Plutot que vouloir "savoir prendre une décision difficile pour obtenir ce que tu veux" [dans ce cas, la fin justifie les moyens bien sur, que ce soit se soumettre par apathie (état agentique s.s.) ou par intelligence (!?), ou se rebeller pour trouver une autre solution.],
=> la question devient: "Faut il obtenir ce que tu veux, à tout prix, quitte à se compromettre apathiquement ou intelligemment, ou bien échapper à cette situation, ne pas les favoriser, voire les défavoriser?". Dans cette expérience Zone Xtreme, les sujets ont le choix. Lors de la Shoah, le degré de liberté était plus ou moins nul...
Plutot que vouloir juger si c'est bien ou non de se soumettre à une autorité contre son libre arbitre,...
=> la question devient: "Pourquoi se soumettre ou se rebeller?: privilégies ton but commun avec l'autorité mais désservant tes valeurs, car tu l'assumes ou en escomptes des bénéfices, ou privilégies tu tes valeurs, car tu estimes pouvoir différer ou supprimer ton but en te passant des bénéfices de la soumission à l'autorité?"
Ceci permet d'en appeler à la conscience plutôt qu'au débat sur le bien ou le mal qui est un chimère... L'homme, comme tous les animaux et les objets physiques, ne sont ni bon ni mauvais. Ils sont. Et le bien ou le mal vient de leur environnement, en accord ou non avec leur maintenance, pérennité, développement, évolution choisie ou subie... Et pour les vivants conscients en particulier, il est un degré de liberté: c'est le choix entre plusieurs actions motivées par son libre arbitre ou par l'autorité, parfois incompatibles; in fine, c'est de naviguer avec le courant thermodynamique et s'y (con)fondre (dissolution de son individu dans l'autorité), ou a contre courant pour se différencier (affirmer son individualité, avec le risque de se morfondre seul et chétif, et même s'épuiser).
* Que retenir de cette expérience?
On retient les 15 rebelles ou les 80 tortionnaires potentiels, mais retenons plutôt les signes comportementaux qui devraient nous alerter quand l’autorité (au sens large) possiblement abuse notre personnalité et intuition (parfois nos actes): rire mécanique, silence consterné, négation des apparences et même évidences, consultation à l’autorité ou au publique,…
Si le libre arbitre nous engage vers une contestation de l’autorité, timide ou réel affrontement, retenons 5 niveaux de vigilance ou l’on peut être vite balayé :
-soit même «c’est à vous de voir»;
-la norme «c’est la règle du jeu»;
-autrui «le public vous le dit»; l’alter ego «le questionné vous remerciera»;
-l’autorité «j’exige que vous continuez»;
-les conditions et contexte de la situation: ou on est isolé, pressé, stressé,… «il vous faut répondre maintenant».
Distinguer dans ses motivations la part personnelle de nécessité (vitale) ou de besoin (confort, ou de simple convoitise), la dimension sociale (image, gratification), et la part éventuellement altruiste (pour untel, un idéal). Puis relativiser et mettre en concordance les risques réels personnels (mort, perdre ses chers, ses gains ou son image sociale,…) et autres (son partenaire, son coéquipiers, matériel,…). Tout décalage devrait en appeler à différer, fuir ou lutter (pour soi, autrui ou le principe). Vérifier les informations, les sources ; partager avec d’autres sceptiques ;…
Si l’on s’en remet ou résout à la soumission, d’autant qu’elle soit mal acceptée, garder l’esprit critique et sa propre normalité, que l’abnégation n’est pas l’adhésion à l’autorité, mémoriser chaque niveau d’acceptation qui est repoussé et pourquoi.