(20181129-Réponse à RB suite à l'alerte de chercheurs de l'INSERM/CNRS/INRA pour le risque sanitaire des pesticides basés sur des SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) - dossier(pétition)/Pollinis)
Il est tentant de parler de " décision prise sans concertation sérieuse ni études fiables", à postériori d'un problème, mais ce n'était sans doute pas le cas lorsqu'il a fallu autoriser les produits SDHI, et meme aujourd’hui de demadne directement un retrait des produits de la vente sur la base d'une alerte telle qu'exposée. Cela me semble justifié de demander d'abord aux fabricants des études/résultat de (non) toxicité pour lever un moratoire court (ca coute rien à l'état) et faire en parallele au moins une rapide enquete publique (et indépendante). C'est moins évident de demander directement un financement d'études complémentaires (sur les deniers publiques), sans avoir quantifié des dommages avérés ou au moins présumés, ni auscultés des résultats de (soi disant) non toxicité des fabricants: il ne s'agit pas de payer pour eux! ca change la donne, et le plus simple serait un moratoire aussi long que les gains qu'ils peuvent escompter. Encore moins évident de demander le retrait direct des produits (hélas, dans le contexte) même si ca semble une bonne précaution: il faudrait demander aussi de retirer totalement bien d'autres pesticides, des déodorants, les cigarettes, les voitures,... Par contre ca change la donne si les fabricant ne veulent pas investigue/montrer de non toxicité, ou ne répondent pas ou tardent à ce sujet.
Bref, j'ai signé, mais les demandes de la petition me semblent devoir etre inversées en ordre/priorité, car ca risque plus de rencontrer un mur (coté état et fabricants) ou alors couter cher à l'état à la place de couter aux industriels.
Rem: l'ANSES ne se porte pas garant de l’innocuité d'un produit, elle se fie aux infos du fabricant, avec un role qui reste disons (hélas) surtout administratif. Le produit se retrouve autorisé sur le marché si le fabricant, qui n'a pas fait d'étude de toxicité ou en a fait et rien vu de méchant, ne fait ressortir que des éléments anodins ou genre "ingrédients non répertoriés dans la liste des substances xx [reglementées, toxiques (pour l'homme), à danger/risque environnemental, canceriqènes, REACH, à risque sanitaire infectieux, ..." - ce qui est le cas de toute nouvelle molécule!
Ce qui est revoltant, c'est qu'en cas d'alerte (d'orga de recherche, d'assos, de consommateurs,...) l'ANSES n'ait pas la volonté de suspendre l'autorisation à titre de précaution, argumentant qu'on ne peut pas bloquer la liberté d'entreprendre, de bloquer un business, et elle s'abritera -certes- sur le manque de moyens pour creuser le sujet elle meme (ainsi Interchim recoit bien qq commandes de produit R&D par l'ANSES, mais leur capacité de travail labo (11) est faible par rapport au besoin (très diversifié), l'essentiel est externalisé, et donc contrôlé par des budgets et en amont des histoires de priorité economico-politiques; nous y voilà, aux gros sous et arbitrage hors sol - et non à la sécurité).
Bon avec x M€ pour l'ANSES (santé et alimentation-environnement) on peut quand meme faire plus d'études et moins d'administratif ? ( ne serait-il pas "économique" de regrouper l'ANSES avec l'ANSM( 137 M€ ) qui traite (que) les médicaments pour l'homme, mais pas les medocs véto! ni un pesticide ou un engrais qui sont pour moi(bio-chimi-logi-quement) comme un médicament antibio ou une vitamine (pour l'homme)!.
Revenons à bloquer l'autorisation de mise sur le marché; ca requiert un temps peu compatible (euh, incompatible dira t on) avec les investissements et enjeux de la société privée: des mois et plus: plus on creuse le sujet, plus on doute ou voit d'autres risques alors ca finit par bloquer pour un temps indéterminable (car prouver une toxicité peut etre difficile: toxicité a faible doses ou selon le rythme ou mode d'exposition), subcritique, long terme).
Il est sur que, dans une flot de 10000 nouveaux produits par an, s'il faut bloquer l'autorisation de mise sur le marché de 100 ou 1000 nouveaux produits pour 1 seul reconnu toxique à postériori, le cout économique (privé, puis publique; assez immédiat) va sembler aberrant ou du moins primer, comparé au cout social futur (publique, dilué,...): on crie à l'asphyxie administrative ou antilibérale, voire à la manigance: quand les alertes sont intriguées par les concurrents qui financent des recherches académiques pour valoriser leur molécule comparée au celle décriée...