Un humanisme basé sur guerre/force? > sur la connaissance?
* "Humanisme équivalent de la guerre"... kesaco? Une idée proposé par Idriss H (vidéo20170217: Le pouvoir de la connaissance), inspirée de la "morale équivalente de la guerre" proposée par James W et ses prolongements pacifistes ou progressifs et humanitaires: James constatait que la guerre a été (et reste?) une motivation et activité 'formidablement' durable, puissante et autant destructrice que progressiste. En dépit d'effets (et dérives) parfois barbares, dictatoriaux et totalitaires,... les luttes pour le pouvoir (par la force) s'avèrent avoir structuré le monde avec globalement plus d'égalité, liberté,.... La force amenerait (paradoxalement) une évolution des mentalités plus respectueuse de l'homme (à la faveur de révolutions, dont 1789/fr), de l'environnement (prise de conscience actuelle), plus humanitaire?!. Cette interprétation est très discutable (nous y reviendrons), mais admettons et suivons:
Idriss, passionné par la connaissance, se questionne "comment pourrions nous mobiliser autant d’énergie, d'inventivité, d'efforts (que la guerre), pour des buts positifs qui ne "rompent pas les reves des enfants et les savoirs des scientifiques", et j'ajouterai moins de dommages à l'environnement. Il transpose l'idée de James quand au role évolutif/humaniste de la force/guerres, sur la connaissance, qu'il voit se transmuter à devenir le principal élement structurateur du monde et donc de pouvoir (à la place de la force), avec un idéal que les connaissances partagées soit porteuses non seulement de pouvoir partagé mais d'un humanisme, plus efficacement que le pouvoir par la force/guerre.
* Quelques notes au fil de la reflexion d'Idriss(vidéo20170217: Le pouvoir de la connaissance):
-La plupart des grands génies de l'humanité ont servi la guerre, volontairement ou à leur insu (Leonard de Vinci, Einstein, Nobel,...)
-Elon musk(Tesla) est un peu le Leonard de Vinci actuel.
-La première guerre mondiale n'a "servi à rien" (de bien): ce fut un projet à 60millions de morts qui a invité au un 2m gd projet, de 90millions de morts (la 2m guerre mondiale). La 1ere guerre mondiale a ruiné l'alliance germano ottomane pour l'exploitation et l'acheminement du pétrole... qui a menacé la primauté du charbon, essentielle à l'époque à la marine anglaise, induisant la deuxième guerre mondiale... Une autre lecture, tout aussi pessimiste au final, est que la 1r guerre a disloqué des empires coexistants, ce qui était une relatif progrès et stabilité de l'humanité: l'empire austrohongrois d'abord, puis l'empire prussien, l'empire ottoman, l'empire du Japon. Aujourd'hui encore la Syrie, Irak, Libye Venezuela... la guerre tourne autour du pouvoir, qui repose beaucoup sur l'énergie. D'un équilibre mosaique, on a gommé (du moins temporairement) un équilibre de bloc Est(USA)/ouest(Russie), favorisant l'entrée de l'empire chinois dans la lutte pour une domination du monde. Avec en toile de fond le contrôle des énergies, des populations, et de plus en plus de l'information.
-Les entreprise privée de l'information, du numérique, et la connaissance, valent à présent beaucoup plus que celles d'exploitation/production d'énergie (ex Google % PIB du Qatar, Facebook % Exxon...). La Corée du Sud exporte $ à présent 2x+ que la Russie qui a pourtant 'toutes' les ressources d’énergie, avec 171x de territoire et 3x+ de population.
L'idée chemine que l'on est passé d'une économie de l'alimentation, à une économie de la force (guerre), à une économie de l'industrie (technique de fabrication de masse), à une économie de l'énergie, et à présent à une économie de la connaissance. L'information est une une énergie(negentropie) qu'on possède encore quand on la consomme (du moins sa duplication coute très peu), sa ressource est (semble) infinie, on peut la partager,... L'économie basée sur la connaissance, qui se partage à somme positive non linéaire, semble ainsi pouvoir profiter 'gratuitement' à tout un chacun, être plus équitable, durable,... En ce sens elle devrait etre plus humaniste.
On retrouvera des germes d'humanisme/pouvoir dans le passé: à la préhistoire, le feux était partageable, et il a bénéficié à tout homme qui a sur en apprendre les techniques. S'il y a eu un 'pouvoir du feux', il n'y a pas eu monopole et donc pouvoir majeur, mais pouvoir partagé (avec ses catastrophes: feux accidents (incendies) ou armes (feu-menace et feu-dévastateur pour la guerre). Puis il y a eu (et il y a encore) à présent la force des savoirs techn ou culturels..., largement partageables, reproductibles. Elle a manifesté un certain pouvoir d'individus sur d'autres, mais globalement beaucoup plus de 'bénéficiaires', avec peut etre moins de conséquences négatives. A présent émerge particulièrement une force de l'information/connaissance (des savoir tech et culturels), duplicables et distribuables et exploitables aisément, instantanément même,... On peut espérer que ce soit encore source pour plus de bénéfices et équité, d'humanité, ... avec hélas sans doute des dérives et travers.
-Les périodes d'explosion de l'humanité sont le plus souvent liées aux métissages: Badgad la silicone vallée de l'époque (l’astrologie et mathématique: ex sextant pour le commerce qui préfigurait déjà l'économie numérique: un outil + un logiciel + actualisations des cartes)
-Corvée : énorme barrière d'entrée, faible barrière de sortie; La passion c'est l'inverse. On peut y voir un parallele avec le monde/sociétés organisée en système de force et système d'information/connaissance: dans nos sociétés organisées de plus en plus sur l'information/connaissances, la passion (l'humanisme, ou le démons!) à moins de limitation à l'entrée/initiation, mais plus à la sortie/réalisation (ou les principes de réalité sanctionnent).
-Aucune IA n'est capable de battre un jeu vidéo 'relationnel' (alors qu'on sait faire de l'IA qui bat les jeux 'durs' tel les échecs(1995) ou le jeu de Go).
-Le jeu a un meilleur retour sur investissement (Attention x temps) que tout autre forme d’apprentissage et activité, car retour instantané = il faut réduire le temps de feedback.
-L'ikigai japonnais (schéma à 1h04/vidéo): fais ce que tu es, ce que tu aimes/te semble bon, ce dont le monde a besoin, ce qui te paye (et corolaires: passion, mission, vocation, profession)
-Bioinspiration, versus Bioexploitation: n'agissant d'abord que dans le monde matériel, on a spolié et vendu la nature comme on vole ou vend un livre au prix du papier. La transaction est unique, sur une ressource limitée. Il est temps d'agir plus par la connaissance et l'information: cad par ex utiliser le contenu d'un livre, le partager! la transaction est 'gratuite', répétable, evtmt réciproque, la ressource est illimitée.
* Reflexion sur la nature/source de l'humanisme et du pouvoir:
L'homme est motivé historiquement par la facilité (relative!) de la possession, de la conquête, de l'expansion, de la force,... pour assouvir ses passions (pouvoir par la domination et évtltmt la reconnaissance,...). Cela est essentiel, à la base du pouvoir matériel.
Dans la perspective d'Idriss, la motivation/pulsion/force de l'évolution devient la connaissance, source de pouvoir (supposé) plus humaniste. Il en oublie de reconnaitre que c'est actuellement la collecte et possession d'informations qui construit le pouvoir des GAFA par ex, source potentielle à divers égards ou certains domaines d'asservissement et conflits. La naguère guerre/domination de la force physique se reproduit donc au niveau d'une capacité/force/domination intellectuelle! Et elle ne porte pas forcément en soi plus d'humanisme!?
Pour que ce moteur évolutif soit plus fondamentalement vertueux, il faudrait éventuellement préciser 'accès et connaissance et exploitation partagées'. Il reste que la puissance d'exploitation des informations requise désormais échappe à l'individu, encore plus que la naguère puissance de la force. Un pouvoir vertueux de la connaissance passe donc au niveau de communautés organisées pour collecter et exploiter les données, qui ne sont plus guère nationales (représentatives, publiques), mais plutot privées/économiques (les GAFA). Or ces dernières ne sont fondamentalement ni humanistes, ni garantes des libertés individuelles, ni ouvertes à l'expression démocratique et à l'ascension sociale indépendamment du pouvoir de l'argent maintenu et transmis entre leurs leaders/gérants. Une aliénation mentale (ex conditionnement pas la publicité, les réseaux sociaux,...) pourrait remplacer (ou s'ajouter à!) la domination physique de l'ancien monde (& déjà mentale: morale) . Une civilisation de la connaissance, plutot de la force et richesse et possession matérielles, gardera donc probablement ses travers du 'pouvoir' au final centralisé ou du moins controlé par une poignée d'hommes, avec des dérives corollaires pour maintenir leur pouvoir (et revenus, notoriété, force,...), et privilèges à les transmettre sélectivement.
Une critique apparait bien sur, qui va balayer le force physique ou la force de l'information/connaissance comme source d'humanisme, et la relayer comme simple outil/moyen:
Les évolutions humanistes sont apparues de tout temps, sous l'emprise de la domination par la force physique (imposée ou conférée) ou par l'information (censurée, conditionnée). Leur ferment/germe semblent plus attachés à certains esprits remarquables qu'en soit à la force (physique ou informante) meme si cette dernière est utilisée. Le moteur de l'humaniste est affaire d'abord de coeur, de partage, d'inspiration et motivation, alors que la force physique ou informante est d'abord dominatrice ou d'échange, un moyen d'arriver à ses fins (inspirations) (meme si la force peut aussi devenir une motivation/but en soit!).
Bref, il faut relativiser la conception d'Idriss d'un humanisme qui serait plus constitutif d'une société/économie de l'information: l'information peut sans doute plus facilement servir l'humanisme que la force physique l'a fait par le passé, mais cela ne dispense pas l'homme-citoyen d'avoir à cultiver son humanisme par de la culture et de la sagesse (qu'elle soit de bon sens, populaire, sociale, politique, philosophique, métaphysique).