La mort (de l'homme) pose des questions très singulières à notre esprit, et plus largement des questions corrolaires pour les animaux et le vivant en général (d'un plante au microbe ou un forme de vie extraterrestre que nous decouvrir(i)ons), jusqu'à la conscience que nous portons de nos actions sur notre environnement (et le droit moral que l'on s'y donne).
Plan: Les formes/degré de mort et ses questions (mort cérébrale/coma, euthanasie, suicide, choa, IVG,...)
Rites funéraires: inhumation (de la prehistoire aux inhumations modernes et nouvelles: aquamation/resomation/hydrolyse alcaline; humusation;...°
L'aquamation et la resomation sont des néologismes pour qualifier la dissolution accélérée d'un corps défunt par des procédé physico-chimiques impliquant une hydrolyse alcaline mise en œuvre en phase aqueuse (à 90-95°C pour l'aquamation, ou 150-160°C sous pression (qq à 4bars) pour la resomation). Le procédé est largement validé, accepté et utilisé pour des usages en médical et en industrie d’élevage (corps infectés). Comparé à d'autres procédés (inhumation, incinération,...) ce procédé présente des avantages sécuritaires (notamment destruction des prions et virus et agents pathogènes supérieure à l'incinération), économiques (moins cher), écologiques (ex: moindre consommation d'énergie; hydrolysat et broyat des os résiduels utilisables comme engrais), spirituels (acceptabilité de la transformation/recyclage à la Nature). Il peut être aussi critiqué et même décrié (tant coté technique/physique/psychique que moral/éthique): par ex l'aquamation reste moins vertueuses écologiquement que l'inhumation traditionnelle/ou meme 'naturelle'(§ infra). Il s'agirait plus d'instaurer un nouveau lobby economique sur la mort,...
+/wiki.
Quoiqu'il en soit, l'aquamation/resomation présente des atouts certains comme solution excellente pour les corps infectés, et pertinente aussi plus largement pour l'incinération des personnes avec les préoccupation actuelles de moindre empreinte energétique, CO2, économie circulaire,..
L'humusation est un néologisme pour qualifier un enfouissement d'un corps dans un lit de copeaux de bois visant à sa décomposition naturelle et recyclage dans la nature. +/wiki. Ce procédé vis a remplacer l'inhumation classique dans un cimetière qui suppose l'usage d'un terrain dédié pour cà, un cerceuil,... L'humusation revendique être un procédé naturel, impliquant une transformation du corps du défunt en un compost, à l'aide de micro-organismes. Une critique mineure objectera que cette pratique n'est pas si naturelle, relativement à l'environnement, car ajouter des copeaux de bois n'est pas naturel sur certains lieux (non arborés), y fonctionnera mal, et que des µorganismes ajoutés ou présents sur les copeaux pourraient même être mal vus (avec une position intellectuelle extrême, comme une pollution/contagion biologique - ou un 'génocide' de µorganismes!-).
Des formes d'inhumation non conventionnelles: ancestrales, tribales,...
L'inhumation dans l’eau des rivières est largement pratiquée en zone Pacifique Sud, avec des embarcations funéraires.
L’inhumation en eaux marines était pratiquée par les Vikings (Oseberf), en Angleterre et Irlande aux VIIe-VIIIe siècle (culture scandinave), lors d’expéditions maritimes longues (colonialisme occidental), et est encore pratiquée, le plus souvent à titre honorifique dans la marine pour des officiers supérieurs, ou à titre symbolique par des artistes, pécheurs, aventuriers… En général, le corps défunt est vêtu et remis aux fonds marins avec un lest de pierre.
L’inhumation céleste consiste à exposer les corps defunt au grand air, (?parfois) découpé et aux vautours. Elle est pratiquée au Tibet (surtout dans le Sud et Est), qui combine tout un rituel pré- et post-mortem. Dans les Iles Salomon, le corps défunt est exposé sur les récifs et laissé à la nature, aux requins…
Ces pratiques résultent de diverses préoccupations psychologiques (individuelles) formalisée dans les pratiques sociales et religieuses; elles s’ancrent dans le mythe d’une ablution/purification (corps immergé), d'une purification transcendante (par le feu), d'une transformation/immortalité (en eau riche, en cendre). Au final, et pour rejoindre une préoccupation renaissante de nos sociétés modernes, les pratiques d'inhumation prennent le sens symbolique d'un retour à la Nature, auquelles s'adjoignent des raisons économiques et désormais écologiques. Le devenir du corps humain mort (et meme d'animaux) est à présent si fortement encadré par les règles sociales, qu'il est exclu (ou réduit à l'exception) de la possibilité qu'un corps d'homme décédé puisse retourner 'librement'/naturellement à la terre (et la Terre), sauf à reformaliser la chose, après la possible 'dispersion terrestre des cendres', en "inhumation naturelle".
L'humusation, tout comme l'aquamation/resomation/hydrolyse alcaline, traduit des préoccupations sociétales encore anecdotiques, mais intéressantes en regard des évolutions psycho et socio-écoloqiques.
Il est d'ailleurs surprenant qu'il faille forger un néologisme comme l' "humusation" pour (disons) rénover une méthode si simple et naturelle que l'enfouissement/enterrement. Les néologismes aquamation/resomation ne font aussi que formaliser des processus naturels (transformation du corps en éléments organiques et minéraux recyclables), accelérés à force énergie et chimie ajoutées.
Venons en donc a une 'inhumation naturelle' : des 'cimetières naturels' (Parc cimetière de Souché - cf infra).
La France semble très rétive à de nouvelles formes d'inhumation, arguant de risques sanitaires qui ont assis l'inhumation dans des cimetières, puis l'incinération, et d'un conservatisme des idées et pratiques de la mort. A présent l'inhumation en foret, sans caveau/tombeau, se développe, mais restreinte essentiellement à l'inhumation ou dispersion des cendres, et sur des terrains dédiés pour ça (cimetières). Une étiquette en bois pour fait office de stèle, et la notion de concession/durée d'un endroit réservé perdure. On parle de 'parc cinéraire', ou 'cimetière forestiers', de 'forets cinéraires'. On en trouve au Luxembourg (le 1r en 2010 à Betzdorf, puis une 10n), en France (Eloie(90), Bono(Morbihan 1998), à Arbas(Haute-Garonne)....). Ceci traduit le besoin de lieux de mémoire, très prégnant dans nos sociétés. Les pelouse cinéraires, tout comme le tombeau du soldat inconu, perdurent cette dimension symbolique sacrée de mémoire. Le devenir de nos défunts peut il s'en affranchir?
Alternativement, il y a la 'dispersion terrestre' des cendres du défunt, autorisée en France (loi du 19 décembre 2008). Notons que le lieu n'est pas si anodin juridiquement (ex: pas dans une rivière, ni un jardin ou champ cultivé que ce soit publique pour privé), et "il faut en informer le maire de la commune où est né le défunt ainsi que celui de la municipalité où se situe le lieu de dispersion retenu, cela afin d’obtenir les autorisations adéquates". Je le découvre, et réalise que mon feu père n'a pas eu cet honneur, et ne s'en porte que mieux dans un certain golfe chéri, sans omettre la symbolique de mémoire attachée cette fois au lieu naturel, non sacralisé en cimetière. +/GuideObseq.
En France, l'inhumation du corps (non incinéré) sur un terrain privé est possible en théorie, mais est rendue exceptionnelle, et dissuadée car soumise à des 'conditions hydrologiques particulières' du terrain (et donc expertise), une autorisation préalable du défunt, une taxe, une histoire/antériorité(terrain d'église),... et au final autorisation préfectorale (Code général des collectivités territoriales : articles L2223-1 à L2223-12 et R2213-31 à R2213-33). Il y semble aussi obligé de placer le corps dans un cercueil. Le lieu d'inhumation doit par ailleurs être facilement accessible à tous (d’où difficulté supplémentaire pour un terrain privé; et en pratique qu'il soit 'publique'!), sous raison qu'après vente le nouveau propriétaire des lieux pourrait s’opposer à la visite des proches. On ne se pose pas tant de scrupules dans d'autres cas (mort accidentelle isolé dans la Nature,...), m'enfin...
Au final, pour répondre à autant de conditions parfois contradictoires, aux "besoins/nécessité" de sécurité, rapidité, rentabilité économique et désormais aussi (un peu) écologique, nos sociétés préfèrent hélas mettre en avant des solutions sophistiquées, et à cet égard il faut reconnaitre que l'aquamation/resomation a ses atouts. Du moins pour une société urbanisée qui ne permet plus la dissémination des des défunts dans une Nature habitée (et non colonisée, ou investie, ou domestiquée).
Mais peut-être (re)découvr(ir)ons nous enfin une facon simple de disparaitre, à la fois respectueuse de la Nature, du corps humain (sans transformation par le feux ou des alcalins, fut elle vue comme transcendante/subliminatoire/dénaturantes?!) ), et de la mémoire humaine, plutot économique, sans virer au pur 'abandon' en pleine nature: l'"inhumation naturelle": Citons le 1r (et unique?!) cimetière (publique) d'inhumation du corps entier dans la terre (en linceul, biodégradable) sans aucune construction (stèle, tombeau,...): il s'agit du 'cimetière naturel' de Souché (Niort - Deux-Sèvres) crée en 2014. +/wiki.