Germain Lefevre

Germain Lefevre, curé d'Agimont, décapité à Brandeburg

André-Germain Lefevre, né le 18 avril 1892 à Treignes de parents entrepreneurs et commerçants, très chrétiens, fait ses études d'humanités et de philosophie Floreffe et sa théologie Namur. Ordonné prêtre en 1916, il devint vicaire Glaireuse, puis curé Porcheresse en Ardenne et enfin Agimont. Le jour de sa première messe, ce fut grande fête Treignes où se perdait dans la nuit des temps, le souvenir de la dernière ordination sacerdotale. Son caractère et son action ont été parfaitement décrits par le chanoine Collart dans son éloge funèbre prononcé Agimont l'issue du Service solennel célébré pour le repos de son âme, le 13 septembre 1945.

Homme de Dieu et homme d'église, il était de son temps. Attentif aux besoins spirituels de tous ses paroissiens, il n'hésitait pas adopter les méthodes modernes de l'apostolat pour pénétrer dans tous les milieux. Il est un domaine dans lequel il excellait et c'est là sans doute que se trouve le secret de sa destinée la charité et l'hospitalité qu'il pratiquait et pour lesquelles il dépensait tout ce qu'il avait. Faut-il s'étonner dès lors que sa maison s'ouvrit toute grande devant les prisonniers français qui regagnaient clandestinement leurs foyers et les parachutistes qui cherchaient un toit. Bientôt, il acceptait de faire partie d'un service de renseignements. un confrère qui lui recommandait la prudence, il répondit simplement qu'il ne laissait personne sur terre et qu'il avait fait son sacrifice.

Il devient agent de renseignements et rejoint l’organisation ABC d’aide aux aviateurs et aux jeunes gens désireux de rejonidre les forces belges en Angleterre. Que de fois vers 4 heures du matin, cet homme de Dieu admirable, éveillait les jeunes hommes, les faisait déjeûner et les guidait vers la frontière où ils étaient pris en charge par les réseaux français. Son groupe comptait 30 membres dont 15 sont morts et 5 sont revenus des gagnes allemands.

C'est animé de tels sentiments que le curé d'Agimont fut arrêté par la Gestapo le mai 1943. Il connaît d'abord la prison de Saint Gilles où il apprend sa condamnation à trois ans et demi de travaux forcés et son prochain départ pour l'exil. En juin 1943 il est transféré de la prison de Munich. Il est transféré ensuite à la prison de Berlin. En février 1944, il est nouveau jugé et condamné mort pour intelligence avec l'ennemi. Le 24 avril 1944, il est décapité Brandeburg-Gorden. Il été incinéré et ses cendres ont été ramenées au village natal de Treignes.