chronologie 1942

6 mars : première ordonnance sur le Travail obligatoire en Allemagne

8 octobre : 4 ordonnances sur le Travail obligatoire

la 1e phase, celle du volontariat (de août 1940 jusqu’au 6 octobre 1942) aurait entraîné « environ 200.000 personnes à franchir la frontière pour s’engager dans les usines dans les usines du Reich ». Ces volontaires étaient en grande majorité motivés par la nécessité « de gagner leur pain » d’autant que salaires, avantages sociaux et congés contrastaient fortement avec l’aumône que recevait le chômeur en Belgique ».

En 1942, empêtré dans sa campagne de Russie qui n'a pas apporté le succès escompté, les nazis du 3e Reich passent à la mobilisation des réserves de main-d’œuvre disponible des pays occupés ». Le 6 mars, annonce est faite de la mise au travail obligatoire en Belgique ; tout changement d’emploi est soumis à autorisation de l’Office du Travail Belge et les entreprises peuvent être obligées à transférer tout ou partie de leur personnel. Ces mesures provoquent la démission du ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, C.Verwilghen.

Les résultats étant insuffisants, par ordonnance du commandant militaire, le 6 octobre, les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 pouvaient être astreints au travail en Allemagne (pour les femmes, sous la pression, cette décision est annulée en janvier 1943)

Perceptible depuis le début des réquisitions, la différence de situation entre la France qui collabore honteusement et la Belgique allait se confirmer. . « Les secrétaires généraux informaient, par lettre du 15 octobre, que l’administration qu’ils ne collaborerait en aucun cas à l’application du décret ».

Le 25 octobre, le cardinal Van Roey protestait par courrier auprès du gouverneur militaire Von Falkenhauser. C’est à Hitler directement que le roi Léopold III exprimait ses griefs. Indignations vaines mais courageuses, notamment au regard de l’attitude des collabos français

le personnel communal n’offrait aux fonctionnaires allemands aucune assistance dans le relevé des personnes susceptibles d’ être déportées, au contraire ils falsifiaient ou dissimulaient les registres de la population. Quant aux recruteurs procédant au ratissage des entreprises, ils trouvèrent devant eux un grand nombre de dirigeants qui refusaient ces documents ou présentaient de vieilles listes, s’attirant ainsi beaucoup d’ennuis. C'est à ce moment que la mentalité de neutralité des Belges change et permet à la Résistance de s'organiser en profondeur.

Conscients de l’échec, les nazis appliquèrent « la levée des classes d’âge » au milieu de 1943 ; d’abord les natifs de 1920 et 21 puis, à partir de mars 1944, ceux de 1922, 23 et 24… Le laxisme aidant, les résultats escomptés ne furent pas atteints. Ceux qui ne pouvaient échapper au filet « avaient le choix entre le Service Obligatoire pur et simple ou un contrat volontaire. Si bon nombre choisirent cette deuxième option, c’est qu’elle était assortie d’avantages financiers (prime de 750F et indemnités provisoires pour leur famille ». Quelques couvinois partèrent en contrat volontaire avec l'espoir de se cacher dès un retour "autorisé". Un "volontaire" m'a raconté. Je suis parti en Allemagne mais lors d'un retour mon père avait trouvé une cachette et un travail. Je ne suis pas reparti. Les Feldgendarmen sont venus me chercher. Mon père a fait l'étonné puisque j'étais reparti en Allemagne à telle heure avec tel train. Quelque temps après, ils sont revenus ... j'étais porté disparu ..sans aucun doute mort lors d'un bombardement d'un train ou d'une ville. Roger D.de Couvin. Mon Oncle Roger Cabaraux verra venir beaucoup de connaissances dans le bois de Regniessart. Réfractaire et collaborateur de la Résistance.