Maquis de Graive 5 C 5

Le maquis sanglant de Graide (1944) – A.S. 5 C 5

Le maquis de Graide, au fond des bois ardennais, vivotait dans les années 40. Les résistants y évitaient le travail obligatoire au service de l'Allemagne nazie. De temps à autre, ils tentaient, vaille que vaille, sans grand moyen, de déstabiliser l'occupant. C'était le temps, artisanal, de la grenade, de la ligne de chemin de fer endommagée, d'un train de munitions qui déraille, des lignes téléphoniques sabotées... Ceci avec le risque, calculé peu ou prou, de représailles allemandes parmi les populations villageoises, civiles.

Les raisons profondes de l'intervention allemande sur le maquis de Graide restent mystérieuses, aujourd'hui encore.

Maquis de Gedinne (juin 44 - septembre 44).

Photos du Mémorial de Graide, à l'endroit où 15 des 17 maquisards perdirent la vie le 1er septembre 1944.

Le monument est l'oeuvre de l'architecte Daoust de Dinant. Marcel Vincent, chef de la section 1 du Maquis (il y en avait deux) et vétérinaire à Gedinne, coordonna l'édification. Le bas de la stèle elle-même représente

un combattant en action. Idem devant l'autel, accolé à lui. Comment cela se fait-il? On doit à Marcel Vincent d'avoir récupéré auprès de Daoust l'esquisse en plâtre de la sculpture (voir la ressemblance), et de l'avoir fait

consolider grâce à l'apport de couleurs résistant aux intempéries. Il fut un des principaux recruteurs des Gedinnois. En tant que vétérinaire, il connaissait ses gens, car tout le monde "cultivait un peu".

Extraits de : CŒURS BELGES, organe de la Résistance fondé sous l'occupation allemande N° 14 du 15 juillet 1947

EMPLACEMENT DU CAMP.

La sous-section de Graide, forte de 37 hommes, commandée par le lieutenant Robert HUSTIN, avait implanté son camp à la mi-août, sur un versant boisé entre Graide, Haut-Fays et Gedinne, non loin de la ferme de l'Avrainchenet.

Le Refuge de Graide campait au nord-ouest de la commune, aux confins du territoire de Haut-Fays et de Gembes, au cœur d'une vaste forêt appelée les Houlines, non loin d'une ferme isolée dite la Vrainchenet.

Il s'appuyait, au nord, au refuge du Bois de Haut-Fays dont il était séparé par une gorge de pré où coule le ruisseau de Rancenne et que devait traverser leur sentier de liaison.Il est à 350 pas de la lisière qui longe la gorge de pré, "Sous le Tienne", à mi-côte sur le raidillon face à Graide, clans un taillis de chênes et de bouleaux. Il était fait de cabanes en branchages, une au centre pour le Chef de Sous-section et son Adjoint; trois autres, respectivement deux à droite, en montant, pour les escouades de Graide et de Naomé ; la 3e un plus haut, à gauche, pour l'escouade de Patignies ; en outre, une cabane-cuisine avec trois foyers de pierre, avec à sa droite une cabane-chapelle construite par l'escouade de Naôrné.

Au pied du versant, devant la fontaine, où nos soldats descendaient puiser l'eau, veillait une sentinelle, pour observer le chemin venant de Graide et le pont sur le ruisseau de Bièvre. Sur la hauteur, une autre sentinelle guettait vers le chemin, qui est l'ancienne route de Gedinne-Station à Graide.

D'après l'avis des nombreux visiteurs du camp, l'emplacement présentait toutes les garanties de sécurité. Les hommes furent toujours extrêmement prudents.

Mais, hélas! Malgré toutes précautions, l'existence de ce maquis fut dévoilée aux Boches. Il n'existe qu'une seule hypothèse à retenir: la dénonciation.

SON ORGANISATION MILITAIRE.

Les soldats avaient reçu le brassard jaune et le Badge à la gueule de Lion de l'Armée Belge d'Angleterre. Le brassard leur donnait la qualité de combattant.

Ils étaient armés de mitraillettes Sten et de carabines américaines. Le groupe disposait d'un fusil-mitrailleur Bren, de grenades et d'explosifs. Ces brassards, ces armes et les munitions, d'environ 300 cartouches par homme, avaient été parachutés durant les mois précédents.

Le refuge appartenait à un groupe de 8 cantonnements de Sous-sections qui constituaient dans la région le Groupe C du Secteur 5, dit de Gedinne, de la Zone V (5 C 5). La mission reçue d'après les ordres des Alliés de Londres était d'abord d'exécuter des destructions de voies de communication, ensuite, lors du repli des Boches, de déranger leurs colonnes sur les routes, d'inquiéter leurs arrières et de harceler leurs groupes de décrochage. Les soldats attendaient l'heure de passer l'action, en s'exerçant au maniement des armes et en construisant leurs cabanes.

31 août 1944.

Une voiture avec des officiers allemands, est venue dans les environs et même jusqu'à la ferme se trouvant à la lisière du bois dans lequel le camp est retranché. Il semble que les Boches repèrent quelque chose ; sans doute projettent-ils une partie de chasse dans les environs, une battue, comme c'est leur habitude. Prudence !

Le restant de la journée, rien de suspect à signaler. A la nuit tombante, les ouvriers et estafettes partent vers le but qui leur est assigné et tout est calme dans les environs. Le camp s'endort, gardé par les sentinelles qui surveillent toute la nuit.

1 septembre 1944 .

Dès 7 h. du matin, c'est le réveil habituel … Les conversations reprennent là où elles ont été terminées la veille et la nuit portant conseil, on se souvient avoir remarqué déjà que : …«il avait semblé que…» «il se pourrait bien que…». Enfin un déluge de suppositions que chacun a pu échafauder pendant ses heures d'insomnie ou de garde. Mais tout va bien et sur le «Forum» du camp, la place de la cuisine, les nouvelles sont bonnes. L'estafette est rentrée du PC du Groupe qui se trouve à une dizaine de kilomètres, et n'a rien remarqué d'anormal aux abords du camp, ceux qui sont allés au camp matériel – certains camps servent uniquement pour dispatcher le matériel entre les différents maquis armés - sont rentrés également avec les munitions prévues, les sentinelles n'ont rien enregistré d'anormal ni même de suspect. Tout va très bien !

Pendant le déjeuner, assez spécial ce jour, car c'est une petite fête au camp et à cette occasion, chaque homme reçoit une demi tarte ardennaise et du café au lait sucré…

Les ordres principaux pour la journée sont donnés par le Lieutenant Hustin, commandant la sous-section. Une liaison doit avoir lieu avec le camp de Gedinne, c'est la mission de P. et de V. : une équipe ira avec le docteur Jean, chercher le ravitaillement à la sous-section de Haut-Fays. Les hommes de corvée sont désignés. Les sentinelles, relevées, les cuisiniers s'affairent déjà autour de leur foyer, afin de faire du feu sans fumée et de préparer un petit extra pour le dîner. Le Lieutenant reste inquiet au sujet de cette visite, pour le moins bizarre de cette voiture dans les prairies avoisinant le camp.

L'optimisme règne quand même, car le camp est tellement bien situé, loin de tout village, sur la pente d'une petite vallée isolée, loin de tout sentier frayé dans les bois, qu'il faudrait que nous soyons vendus, pour être pris. Il y a bien des traîtres dans les villages voisins, mais voudraient-ils livrer aux Allemands, des compatriotes … ? Et puis, ils ne sont pas légion et les Alliés sont déjà si près maintenant que ces misérables doivent commencer à réfléchir ! Tout en faisant ces réflexions, on prépare activement les armes, munitions et tout le nécessaire pour le prochain sabotage.

Alerte ! Voici les boches !

8h.30. La sentinelle remonte le sentier en courant, mitraillette à la main, fait irruption au P.C. et nous fait bondir en criant : les Boches ! « Où, demande le Lieutenant ? » « Dans la vallée, ils débouchent des bois en avançant dans les prés en direction du camp. Leurs armes sont braquées vers le camp » « Combien sont-ils ? » « Il en vient de partout, par petits groupes de 5 ou 6. »

Au même moment, la corvée eau remonte en silence et rapidement, ayant dû abandonner les récipients au bord de la source. En hâte, nous avertissons les hommes. Le Lieutenant court au point d'eau et la vue des Allemands progressant méthodiquement et lentement lui enlève toute incertitude quant à leurs intentions. Nous sommes attaqués par un ennemi décidé et audacieux, c'est évident. Les maquisards sont réunis en silence et, dans le calme, et sont mis au courant de la situation. Tous sont là, sauf trois hommes partis en corvée à la ferme. Très rapidement, mais dans un calme absolu qui dénote la force des caractères et donne tant d'assurance à l'heure décisive, les baluchons sont ficelés, les armes sont vérifiées et les munitions réparties pour un mieux. Les explosifs sont enterrés pour être soustraits à l'ennemi. Le tout a pris quelques minutes. Les hommes sont réunis au centre du camp.

La consigne ? Celle de toujours : silence absolu. Ne tirer qu’à la dernière minute, suivre le guide à la file indienne, afin d'essayer de décrocher. Tous les visages sont subitement graves, mais résolus. Un ordre … on part. Sur le camp, si animé il y a quelques minutes règne maintenant un silence de mort. En tête, marchent le guide, le Lieutenant Hustin, Romain Brion, adjoint au chef de sous-section et les vétérans de Patignies, maquisards de la première heure. Le chemin de la ferme est libre et, un à un, les hommes, les hommes s'y engagent. Arrêt, on se compte … Trente quatre. C'est juste : trois hommes en effet sont en mission. Deux éclaireurs envoyés en arrière reviennent presque aussitôt : les Allemands montent dans le camp et sont arrivés presque au P.C. ; ils suivent le sentier de la source. Les trois hommes partis en mission dès le matin, reviennent à ce moment et annoncent que les Allemands occupent la ferme et que d'autres montent vers le bois à travers champs.

Cernés de toute part.

Décision, on rejoint le camp d'Haut-Fays et, pour ce faire, on dévale en courant calmement dans un coupe-feu. Afin d'éviter de traverser à découvert les prés et champs de la commune de Gembes, nous suivons la lisière du bois ; sous le couvert et nous remontons la vallée qui nous sépare d'Haut-Fays. Après quelques centaines de mètres, voici l'endroit idéal pour traverser. Cent mètres à faire en pleine prairie et nous sommes dans le versant boisé où se trouve le camp ami. Halte ! A 50 mètres environ, en plein soleil, un détachement de Feldgrau, nous tourne le dos. Nous observons : un officier, d'une voix gutturale distribue les ordres et les soldats se dispersent aussitôt et se tapissent dans les buissons. Il est évident que nous sommes cernés de toutes parts, que nos ennemis sont décidés à nous exterminer. Ils poussent l'audace jusqu'à s'aventurer en plein bois, loin de tout chemin frayé, chose qui ne s'est pas souvent vue dans la lutte contre les terroristes, et qui nous prouve encore que nous avons été vendus. Mais, l'heure n'est pas aux réflexions de ce genre, il va falloir ruser avec l'ennemi.

Une fusillade infernale.

Regagner le camp d'Haut-Fays est devenu impossible. Deux routes sont peut-être encore praticables, l'Est ou l'Ouest, car le Sud et le Nord sont occupés par l'ennemi. Le Lieutenant décide de partir en reconnaissance avec un homme, afin de se rendre compte de la possibilité de passer. Ordre : attendre sur place et surtout ne pas se séparer. Il part et, avançant avec précautions, se rend vite compte qu'il est impossible de passer. Alors, se retournant, il se trouve nez à nez avec un Allemand embusqué qui ne l'a point vu, car il est arrivé par derrière. Une rafale de mitraillette et le passage est libre. Aussitôt, c'est la bataille et en zig-zag, il parvient à se faufiler et à éviter de justesse le gros de la troupe ennemie.

Pendant son absence qui paraît longue aux maquisards, le contact s'est établi avec l'ennemi ; un peloton d'éclaireurs allemands est arrivé à hauteur du groupe et un coup de carabine tiré en l'air signale à l'ennemi où nous nous trouvons. A ce signal, le combat commence. Notre colonne continue à avancer cependant dans le bois et, quittant le sentier, nous traversons une petite clairière. Plus rien, plus un bruit ! Les gris auraient-ils perdu notre trace. Il est 10 h. environ. Peut-être pourrait-on passer par le petit défilé rocheux ? On se compte. Trente-cinq. Parfait ! Bientôt des bruits suspects de brindilles cassées et de pas sur le feuillage se font entendre. De plus en plus distincts, ces bruits se rapprochent : secondes anxieuses, mais nous restons immobiles. Les voici ! Dix, quinze mètres à peine nous séparent les uns des autres. Soudain, un ordre bref. Avant qu'ils ne nous aient remarqués, nous fonçons en tiraillant au milieu de leur groupe afin de passer. Les coups de feu éclatent, mais ils tirent dans notre dos. Nous sommes passés ! Personne chez nous n'est blessé et bientôt, nous sommes hors de portée. Hélas, à la lisière du bois, un feu nourri nous attend et, pendant que nous dévalons vers les Roches, une fusillade infernale fait pleuvoir la mitraille sur nos hommes. On se disperse et seuls, les premiers atteignent la crête des rochers. Un fusil-mitrailleur allemand bien placé, commande l'entrée du passage et le balaie sans arrêt. Personne ne pourra franchir les quelques mètres qui nous séparent des bois de Gembes. Nous sommes dissimulés par groupes dans les replis du terrain et aplatis contre les rochers. Nos positions sont arrosées d'une nuée de balles.

Écrasés par le nombre.

Le Docteur Jean se trouve dans un étroit renfoncement, en compagnie de Brion R., des quatre autres maquisards qui l'ont suivi. En face d'eux, deux têtes casquées mettent un nouveau fusil-mitrailleur en batterie. C'est le vacarme infernal des grandes batailles auquel s'ajoute les cris gutturaux et aigus de la bande déchaînée voulant effrayer se proie et donner du courage à ses membres. Nos armes répondent du tac au tac et les balles s'entrecroisent. Les deux boches sont descendus et paient leur audace de leur vie. Les « Gris » se décident à monter à l'assaut des roches, mais ils sont décimés une première fois par notre fusil-mitrailleur bien placé et bien manié par Camille. Ils se lancent à nouveau en poussant des cris plus perçants et les rafales ininterrompues de notre fusil-mitrailleur, de nos mitraillettes et de l' U.D. (pistolet-mitrailleur) les forcent à reculer encore et à se recompter. Le servant de l'U.D. est tué net par une balle perdue qui lui traverse le crâne de part en part, et c'est notre premier tué ! Nos armes sont nombreuses et bonnes ; elles nous ont été parachutées et sont donc modernes. Elles peuvent tenir le coup contre les armes allemandes. Quant à nos munitions, elles sont pratiquement inépuisables, mais nous sommes très inférieurs en nombre …

La situation devient vite intenable, nous ne suffisons plus à contenir cette marée qui, vague après vague, se rue à l'assaut de notre position. Les grenades éclatent tout près de nous, mais les rochers nous protègent très bien contre les éclats. Les mortiers se mettent aussi de la partie, le vacarme est assourdissant et c'est une pluie de pierres et de mitraille qui nous arrose pendant tout un temps. Nous répondons coup pour coup à l'adversaire et une légère accalmie se produit, avec l'invitation classique : « Rendez-vous ! Rendez-vous ! »

Personne ne répond et ne songe à répondre. On vendra chèrement sa peau, mais on tiendra jusqu'au bout. Plus haut que nous et un peu en arrière, un groupe de sept hommes, conduit par le Lieutenant peut desserrer l'étreinte et s'enfoncer dans le bois pour rencontrer l'ennemi un peu plus loin. D'autres s'éloignent dans une autre direction ; ils ne vont pas loin, mais ils essayent de se disperser afin d'élargir le cercle de combat et de pouvoir ainsi plus facilement s'échapper. Deux camarades décrochent avec le docteur Jean et, de roche en roche, par bonds successifs, parviennent à gagner le couvert plus touffu d'une petite sapinière. Le barrage est très serré, les balles isolées sifflent à nos oreilles, les Allemands tiennent bien leur proie.

Deux hommes sont tués en voulant sortir à tout prix de cet enfer, la sapinière est fouillée de fond en comble pendant une heure par une cinquantaine de « gris ». Ce n'est que par miracle que le Docteur Jean échappe à leurs recherches. Il est caché dans un tas de branches de sapin, coupées depuis peu. Il reste dans une immobilité cadavérique pendant plus d'une heure. Et quand dépités de ne rien avoir trouvé, alors qu'ils avaient vu entrer le Docteur dans la sapinière, les Allemands se retirent, quelle n'est pas la surprise de celui-ci, d'apercevoir non loin de lui, deux autres maquisards échappés comme lui et de façon semblable aux « gris ».

Treize morts … vingt survivants.

Ailleurs, la bataille fait rage également et un as du maquis, Noël, décide, coûte que coûte d'alerter le camp d'Haut-Fays. Il s'avance prudemment jusqu'à la lisière du bois : tout va bien, il n'a que quelques mètres à courir et il est fort et vif. Il s'élance, réussit presqu'à traverser la prairie et tombe sous le feu de l'ennemi. Il parviendra à se traîner jusqu'à l'entrée du bois pour y mourir, le regard tourné vers le Ciel. Peu à peu, la fusillade s'éteint, la bataille est presque finie faute de combattants, du côté du maquis. Les Feldgrauen, massés en grand nombre dans les prés, disparaissent rapidement, comme si un ordre avait été donné. Il est trois heures et demie. Nous apercevons dans le lointain un détachement sur la route. Les Allemands sont partis précipitamment après avoir visité notre camp et y avoir mis le feu. Le silence est tout à coup sinistre. Nos appels encore discrets restent sans réponse. Le Docteur revient sur les lieux avec l'un ou l'autre rescapé qu'il a retrouvé déjà et s'affaire à la recherche des blessés. Ils arrivent sur les roches, là où la lutte a été la plus dure et leurs appels restent sans écho. Aucune voix amie ne répond. Seuls les rochers griffés et lacérés témoignent de l'âpreté de la lutte. Ils descendent dans la prairie, et là, ils découvrent étendus, sans vie, mutilés, treize corps immobiles, baignés des derniers rayons du soleil de septembre qui leur découpe à chacun, une ombre gigantesque.

La bataille de Graide est finie. Les Allemands ont emporté avec eux leur butin, leurs blessés et leurs morts. On dira plus tard (les habitants de Graide où ils sont repassés) que quatre chariots étaient chargés de cadavres ! Chez nous, 20 survivants. On retrouvera plus tard dans la soirée et le lendemain deux cadavres dans les champs de blé. Deux camarades ont été emmenés vivants à Bièvre où cantonnent les « gris » ; Ils se sont faits prendre par surprise pendant la bataille et leur courageux silence leur vaudra la couronne des Martyrs.

Sont tombés au cours de cette terrible empoignade :

Romain BRION, de Graide, adjoint au chef de section ;

BERTRUME Paul, de Graide ;

BRION Jean, de Graide ;

HALLET Léon, de Graide ;

JACQUES Albert, de Graide ;

DENONCIN Jean, de Naômé ;

DENONCIN Maurice, de Naômé ;

DENONCIN Henri, de Naômé : 3 frères ;

BOURGUIGNON Marcel, de Naômé ;

JANSSENS Franz, d'Anvers ;

COLAUX Albert, de Malvoisin ;

COLAUX Camille, de Patignies ;

COLAUX Simon, de Malvoisin ;

GERARD Jules, de Patignies ;

LEGRAIN Noël, d'Auvelais ;

PISVIN Edouard, de Bruxelles ;

STEVENIN André, de Patignies.

C'est de grand cœur qu'ils ont donné leur vie pour la Patrie. Nous ne devons pas oublier leur exemple, mais plutôt en vivre et y puiser l'énergie nécessaire pour vivre dans une charité semblable à la leur au milieu de nos occupations et de nos difficultés. Ils avaient puisé leur force à la source : le dimanche précédent, au passage de l'aumônier, venu leur rendre visite et leur dire la messe, car dans chacun de nos camps, il y avait une chapelle entretenue par des mains d'hommes, d'hommes qui ont su mourir pour leurs autels et pour leurs foyers.

Inclinons-nous et vénérons leur mémoire.