Givet

Résistance à Givet et chaine d’évasion passant par Heer et Agimont en Belgique.

A Givet, la garnison allemande comptait environ 200 hommes : une compagnie de la Wehrmacht et une Feldgendarmerie. Sa mission était de maintenir la paix civile et l'ordre sur les territoires conquis, comme partout ailleurs dans la France occupée. Notons qu’en 14-18, c’est de Givet que tout le sud de Belgique dont Couvin était dirigé par une compagnie venant de Erfurt.

Très rapidement, des prisonniers de guerre français s’échappent d’Allemagne et via le chemin de fer arrivent d’Ai-la Chapelle, Liège, Namur pur rejoindre Givet. Ils sont pris en charge par le réseau Bayard – chaine d’évasion dont l’âme est un prêtre belge qui collabore avec le réseau Comète. Ils arrivent chez le curé du village qui les héberge puis les transfère vers Givet, Doische et autres villages. Ils sont pris en charge par les cheminots en France. Une organisation belgo -française va voir le jour dans le section de Monthermé.

Ce n’est que, vers le milieu de l'année 1943 que la résistance est vraiment structurée avec pour corollaire le développement et l'intensification d'actes dits « terroristes ». L’objectif vise à soulever la population contre l'armée d'occupation, mais l’occupant réagir avec brutalité et cherche à réduire les « terroristes » au plus vite. Pour ce travail de basse police consistant à traquer les « dissidents », les découvrir, les dénoncer, l'occupant utilise la seule arme efficace, à savoir celle de la collaboration, en jouant des rivalités politiques, des ambitions personnelles, des petites et des grandes lâchetés. Sans cette police auxiliaire, pas de résultats possibles : la maîtrise de la langue, la connaissance du « terrain » (au sens propre comme au sens figuré) sont indispensables à la recherche du renseignement. C'est souvent contre ces compatriotes que seront dirigées les armes de la Résistance.

Deux hommes vont incarner l'esprit de résistance dans la région de Givet : Marceau Devie et Jean Vigneron.

Pour le premier, éclusier à Ham sur Meuse, c'est tout naturellement qu'il vient en aide aux prisonniers de guerre évadés, passant de Belgique en France. Devie les abrite, les nourrit, et, grâce à un réseau de complicités, permet leur transfert jusqu'à destination. Ce « passeur d'hommes » diversifie ses activités dans la lutte contre l'occupant à mesure que la lutte s'intensifie : la filière d'évasion se double d'une officine de renseignement au profit des alliés, puis Devie participe aux multiples actions de sabotage dans la vallée avant de combattre avec le maquis pour la libération du territoire.

Le coordinateur de toutes ces activités, c'était Jean Vigneron, dit « Parfum ». Fait prisonnier lors de la campagne de France, il s'évade en février 1941 et rejoint Paris où il rencontre des responsables du mouvement de résistance « Libération - Nord ». Rentré à Fromelennes en octobre 1941, il organise un réseau dont l'activité se limite dans un premier temps à la recherche du renseignement et à la propagande. En 1943, la création du S.T.O. et l'espoir de voir se réaliser un débarquement américain à l'été amène au maquis un nombre grandissant de jeunes gens qu'il faut loger (le maquis investit une ferme abandonnée sur les hauts de Vireux-Molhain), nourrir, armer, entraîner, qu'il fallait contenir aussi, impatients qu'ils étaient d'en découdre avec l'occupant.

Avec l’arrivée de l’Armée Secrète, les Francs tireurs et partisans, différents maquis voient le jour – voir pages spécifiques - Dès 1944, les maquis sont opérationnels et feront beaucoup de dégât. Notons que la Gestapo est présente à Dinant et opère de nombreuses descentes. Ces différents mouvements seront intégrés dans les F.F.I.

2016 ....