Monthermé

C'est l'Abbé Grandjean de Willerzie qui met sur pied un maquis. Il est vite aidé par des douaniers pour le passage de la Belgique à la France. L'Abbé Grandjean est membre actif du réseau belge Comète. Il sera arrêté mais le réseau continuera à fonctionner pour la chaine d'évasion d'abord au profits des prisonniers de guerre évadés, puis pour les réfractaires au travail et enfin pour les pilotes alliés abattus en Belgique.

Abbé Jules Grandjean.

entouré d'aviateurs alliés.

Homme humble et discret, cet humaniste qui se sentit aussi proche des croyants que des athées, fonda une ligne d'évasion qui permit de sauver plus de trois cents personnes: des prisonniers évadés des camps nazis mais aussi des aviateurs. C'est chez lui aussi que plus de 60 patriotes français qui avaient été «brûlés» purent trouver un havre de repos avant de repartir vers la Grande-Bretagne.

Et à de nombreuses reprises, Jules Grandjean devait quitter lui-même son presbytère de Willerzie pour la ligne de démarcation afin de rapatrier des hommes en danger.

Dès le début de la Seconde Guerre, l'abbé met au service du pays, la Belgique.

Né à Bellefontaine (Belgique) le 22 mars 1899, Jules Grandjean fut ordonné prêtre en 1926, nommé professeur à l'Institut St-Pierre de Bouillon, vicaire à Florenville en 1928, curé de Latour en 1931 et en 1936 curé de Willerzie. Résistant, il diffuse d’abord la presse clandestine s’engage dans l’Armée secrète de Belgique, puis rejoint ensuite la ligne d’évasion Comète. Il fonde en juillet 1941 la section "Dragon", qui permet le franchissement de la frontière franco-belge et organise le refuge-relais de Willerzie – Vieux-Moulins de Thilay pour le passage des évadés. À Marguerite Fontaine, il déclare dès les premiers jours : « Nous devons secourir ces malheureux par charité chrétienne, et aussi pour nos patries. En les arrachant à l’ennemi, nous formons des cœurs pour la revanche, pour la liberté et la dignité humaine » .

Le 15 mai 42, le destin basculait: les Allemands investirent le presbytère et le fouillèrent pendant des heures mais ne trouvèrent ni documents compromettants, ni résistants cachés.

L'abbé Grandjean fut détenu pendant quinze mois à la prison de Saint-Gilles. Quinze mois de souffrances mais aussi de grande résistance morale comme en attestent plusieurs écrits transmis clandestinement aux siens. Des temps forts de solidarité aussi: Je suis en cellule avec un aviateur anglais, un anglican, un communiste, un protestant, un libre-penseur qui me sert la messe... Le libre-penseur sonne la messe sur les tuyaux...

Le 28 août 1944, Jules Grandjean fut transféré à la forteresse de Hameln puis à Gross-Rosen. Le 11 février 45, lors du transfert à Dora, en Silésie, il rendit son dernier souffle, mort debout à la tâche d'apôtre, selon la magnifique expression d'une de ses biographes...

Mort le 15 janvier à l'âge de 45 ans lors de la marche vers Dora.