Massacre de Sovet

Nous sommes le 4 septembre 1944, l'armée allemande est alors en mouvement de retraite. Un groupe de maquisards du Front de l'Indépendance se met en route depuis Sovet, pour aller sécuriser le pont d'Yvoir.

« Ils s'arrêtent à la ferme de Salazine, se mettent bien en évidence et abattent deux soldats allemands qui se déplaçaient avec une charrette. Ils sont découverts et regagnent Sovet » propos du Président de la Résistance

Début d'après midi, des membres du Front de l'Indépendance, moins entraînés et moins disciplinés que l'Armée Secrète, poussent sur la route la voiture en panne du bourgmestre. C'est alors qu'ils tombent sur un véhicule blindé léger de l'ennemi, alors en reconnaissance.

« Leur réaction, aussi incroyable soit-elle, est de tirer au fusil sur un blindé. »

Le véhicule repart vers Spontin où est basé le gros des troupes ennemies. Elles reviendront avec une dizaine de chenillettes. Les représailles allemandes seront terribles et se dérouleront en trois phases:

« Ils brûlent d'abord hangars et maisons. Deuxième phase: les Allemands, de retour vers leur base de Spontin, trouvent deux des leurs blessés. La colère va s'amplifier. Ils remettent le village à feu et à sang. Troisième phase: des voitures viennent de Thynes, ce sont des SS allemands qui vont rassembler des habitants du village et fusiller une quinzaine de personnes. »

Certains habitants échapperont à la fusillade notamment dans la cour d'une ferme de Basse Sovet qui avait déjà été brûlée la veille. Pol Martin n'habitait pas à Sovet à cette époque, mais voici le témoignage que lui a transmis un ancien domestique de la ferme:

« lls ont mis le ménage des fermiers et les ouvriers au mur, contre le bac. C'est ce qui m'a été raconté par le domestique. Et c'est lui, en s'expliquant plus ou moins en Flamand, qui a sauvé la bande. Les Allemands ont retourné leurs armes et les a laissés tranquilles ».

Le 7 septembre, une dernière attaque se produit au Château d'Onthaine qui avait accueilli les rescapés. L'armée américaine arrivera peu après, en provenance de Thynes.