Hélène Van Hal

Enfants juifs cachés.

A Cul-des-sarts, au Château Thomas Philippe, une soixantaine d’entre eux sont hébergés à partir de septembre 1942.

En effet, Hélène Van Hal, avec l’aide de ses deux filles, y a installé une colonie scolaire pour les enfants défavorisés de la région de Charleroi, dans lesquels se fondent les enfants juifs. Dans l’institution, quasiment personne n’est au courant de leur secret qu’ils se font bien de garder, en contrôlant leurs émotions, leurs paroles ou leurs gestes pour éviter toute suspicion.

Les plus jeunes y sont scolarisés, les plus grands se livrant à d’autres activités. Petit-à-petit aussi, ils développent des relations avec les jeunes du village. Parmi les différents jeux, le football, un des rares loisirs restant à l’époque, s’avère un important facteur d’intégration. L’arrivée du courrier, anonyme pour des raisons de sécurité, constitue souvent le grand moment de la semaine dans le quotidien de ces enfants, seul lien avec leurs parents dont ils ont été éloignés.

Notons que la poste possède son service de résistance dirigé depuis Namur. Certains courriers sont exfiltrés et confiés à des facteurs du service.

S’ils se situent dans une zone relativement épargnée, cela ne les empêche pas, durant leur séjour, d’être confrontés à deux reprises à la visite de la Feldgendarmerie. Ils peuvent alors compter sur le Dr Georges André père. Outre le fait d’être leur médecin, il s’avère être un protecteur avisé. Rare villageois au courant de l’identité des enfants cachés, il prévient Me Van Hal de l’arrivée des Allemands, dans le centre du village. Tout juste avait-elle le temps alors de les dissimuler dans les bosquets au fond du parc, proposant ensuite un verre aux militaires allemands comme si de rien n’était.

La Libération arrivera, le 1er septembre 1944, comme une délivrance pour ces enfants juifs. Mais à cette joie se mêlera bien souvent celui de la désillusion de ne plus retrouver un parent, un proche, mort dans les camps.

Marcel Frydman, enfant juif caché, devenu professeur de psychologie à l’Université de Mons-Hainaut, exprimera ce ressenti, en 2000, au travers de l’ouvrage « Le traumatisme de l’enfant caché, répercussions psychologiques à court et à long terme ».

Le 18 octobre 1997, à la demande de Monsieur Rydman, une plaque a été inaugurée dans le château Thomas Philippe, actuellement home en présence du Docteur André fils (ancien bourgmestre et parachutiste belge ayant rejoint l'Angleterre pour se mettre au service du S.O.E.)

Au Pays des Rièzes et des Sarts n° 149 de 1998 et archives privées.