Tenue du Résistant

Dès la création de l'Armée secrète, au départ Légion belge, les dirigeants se tournent vers les militaires démobilisés, prisonniers libérés et - officiers, sous-officiers de réserve et miliciens démobilisés.

Entrer en résistance, c'est pour tout militaire en active ou en congé, un devoir sacré. Le résistant n'est pas un terroriste ou un bandit mais un militaire en activité de service.

Pour l'ennemi, le résistant est un bandit. Le Boche peut tuer, voler mais le soldat belge ne peut rien faire, même pas se protéger. Comment faire respecter les articles de la Convention de Genève sur les prisonniers ?

La Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre aborde les mêmes questions que celle de 1929. Le terme « prisonnier de guerre » est défini dans cette convention, c’est un combattant qui a été capturé. Cela peut être un soldat d’une armée, un membre d’une milice, ou encore certains civils comme les résistants.

C’est cette convention qui permet au Comité international de la Croix-Rouge (C.I.C.R) de rendre visite à tous les camps de prisonniers de guerre sans aucune restriction. Le C.I.C.R. peut également s’entretenir, sans témoin, avec les prisonniers.

Cette convention fixe également les limites sur le traitement général des prisonniers comme l’obligation de traiter humainement les prisonniers, la torture et tous les actes de pression physique ou psychologique sur ces derniers sont strictement interdits, les obligations sanitaires, que ce soit au niveau de l’hygiène ou de la nourriture et le respect de la religion des prisonniers.

Le gouvernement de Londres fait donc parachuter des tenues que les résistants doivent porter. Un sigle doit être apposé afin que les troupes ennemies puissent clairement identifier les combattants dits de l'ombre.

La tenue fut surtout mise pour se faire reconnaître des troupes alliées dès l'ordre d'Insurrection. Les résistants ne se sont faits jamais aucune illusion sur la pseudo droiture des nazis quant au respect de la Convention de Genève. Leur sort était connu d'avance. Au mieux une exécution rapide pour les chanceux, une arrestation et la torture pour d'autres avec une exécution à la sortie ou pour les moins chanceux, un voyage au pays des camps de concentration.

Quelques tenues.

Certaines tenues furent parachutées de Londres, d'autres furent confectionnées sur place ... Il fallait équiper 50.000 résistants de l'Armée secrète sans parler ceux des autres mouvements ....soit au total quelque 167.000 hommes ... C'est pourquoi on trouve des tenues en lin écru, en tissus, blanc mais aussi des tenues qui ont été teintées ....avec certaines dont les boutons et les poches sont différentes ... une constante .... le béret dit belge, l'insigne du Mouvement, parfois des galons, la ceinture troupe ou officier et le brassard aux couleurs nationales.

groupe de Bioul

Groupe Marchal

Résistant Pochet

En Belgique Les douze premiers équipements complets: salopettes, bérets, ceinturons, cartouchières et les rouleaux d’insignes avec la tête de lion ont été parachutés en provenance d’Angleterre vers le milieu de l’année 1943.

De ce que nous savons (tradition orale dans nos fraternelles) les brassards furent confectionnés par les épouses qui pensaient que leurs époux, fils seraient protégés en cas d’arrestation par les troupes allemandes ce qui fut rarement le cas. Pour les troupes d’occupation, les résistants sont des bandits, des terroristes et ne méritent que l’exécution sommaire. Seuls les chefs arrêtés ou membres pris méritent d’être interrogés (en français torturés afin de soustraire des renseignements ou retournés pour trahir les camarades). Les troupes allemandes ont peur des terroristes.

Chaque groupe possède son propre brassard soit sur tissus blanc avec le drapeau belge soit tissus aux couleurs de la Belgique avec leur logo. Les brassards ne sont pas uniformisés. Ce n’est qu’après la guerre que les Fraternelles des anciens vont distribuer des brassards uniformisés.