Aouste-Liart

Résistance de la région de Liart

Hommage aux maquis des Ardennes et à tous ces résistants de petites communes unis contre les Nazis. Hommage aux cheminots du nord de la France.

FOURNAISE Adrien, Paul, né le 7 mai 1902 à Mézières, agent de la SNCF à Liart.

Légion d'Honneur

Croix de guerre

Médaille du Résistant

Capitaine F.F.I.

Organisateur de dépôts d’armes, agent de renseignements et chef du secteur OCM de Signy-l’Abbaye (en remplacement d’Henri Moreau). Arrêté par la Gestapo le 24 décembre 1943, il fut incarcéré à la prison de Charleville, puis à Paris. Déporté le 24 février 1944 au départ de Paris, gare de l’Est, vers le camp de concentration de Natzweiler. Soumis au décret Keitel «Nacht und Nebel». En mai 1944, il fut transféré au camp de concentration de Gross-Rosen, en Silésie, puis à la prison de Nordhausen, près de Dora, où il mourut le 18 février 1945.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Aouste. Une plaque commémorative est apposée sur l'ancien domicile d'Adrien Fournaise à Liart.

Son palmarès est impressionnant :

récupération d'armes pour les maquis,

aide aux réfractaires - il sera dénoncé par un réfractaire aidé. Ce réfractaire fut torturé et dénonça sous la torture le capitaine Fournaise.,

sabotage presque journalier du chemin de fer, lignes téléphoniques, etc ... ,

grâce à lui 5 maquis sont ravitaillés.

Nommé à titre postume capitaine des F.F.I.

Ses carnets ont été publiés dans la revue Eu pays des Rièzes et des Carts de 2001.

Aouste village martyr

30 AOUT 1944 : ACCROCHAGES ENTRE RESISTANTS ET SS

Le 30 août au matin, en plein coeur du village, un accrochage oppose de jeunes soldats SS à une dizaine de résistants du groupe de Tavaux partis vers le village voisin de St Pierremont pour tenter d'empêcher le dynamitage du pont. L'accrochage près du café de la place est un échec : si un soldat allemand est capturé, un autre parvient à s'enfuir à travers les jardins en direction de Montcornet. Cet accrochage à peine terminé, arrive, venant de Marle, un camion chargé de fûts d'essence. Nouvel accrochage, échange de tirs, les deux Allemands à bord du camion réussissent à s'enfuir vers Marle non sans avoir blessé mortellement un jeune résistant lancé à leur poursuite. Toujours au même moment, à l'autre bout du village, un résistant ouvre le feu sur un véhicule allemand de reconnaissance venant de Montcornet. Nouvelle fusillade, le véhicule fait une embardée et se retourne, un officier est tué mais le chauffeur s'enfuit et court prévenir ses camarades dans le village voisin d'Agnicourt.

Après cette série d'escarmouches, les résistants se regroupent et décident de déménager leur dépôt d'armes vers la forêt du Val St Pierre. Pierre Maujean, le chef du groupe de résistants, est inquiet, il redoute une opération de représailles, il donne l'ordre à l'un de ses hommes de partir chercher du secours auprès des groupes voisins.

OPERATION DE REPRESAILLES ET MASSACRE DES CIVILS

Vers 14h, en tout début d'après midi, les Allemands, des soldats SS de la division Adolph Hitler et de la division Hitlerjugendvenus de Marle et du secteur de Montcornet, arrivent à Tavaux, qui est bouclé par trois chars « Tigre », des automitrailleuses et des camions de troupes. L'opération de représailles commence.

Systématiquement, toutes les maisons et plusieurs fermes, sont incendiées les unes après les autres. Des otages, des civils sont rassemblés dans la maison du percepteur et à la Poste face à la Mairie. La chasse aux « terroristes » est ouverte !

Dans la partie Est du village, c'est le carnage, le massacre. Les jeunes SS, furieux, tirent sur tout ce qui bouge. Malheur aux habitants qui n'ont pu s'enfuir ou se cacher. Des vieillards sont abattus en pleine rue, des grenades sont lancées dans les caves. Tout près d'ici, quatre personnes dont deux enfants de 6 et 11 ans, réfugiés dans une cave, sont abattus froidement d'une balle dans la tête.

Au total, 20 civils, femmes, vieillards, enfants, sont massacrés froidement. 86 maisons dont plusieurs fermes sont totalement détruites. Dans la nuit, Henri Mourain, le jeune résistant blessé le matin même, mourra faute de soins.

Tavaux brûle, les fumées se voient partout alentours. Tous les survivants demeurent dans leurs abris, dans les bois ou les bosquets alentours où ils vont rester terrés pendant 24h. L'avant-garde américaine est pourtant toute proche, elle est arrivée en fin de journée du 30 août à la ferme de l'Espérance, toute proche d'ici, sur la hauteur. Un jeune résistant de Sissonne, Gabriel Vasseur, venu les guider y est tué car les Allemands sont toujours présents en embuscade.

31 AOUT : LA RESISTANCE LIBERE TAVAUX

En pleine nuit, l'homme envoyé par Pierre Maujean a donné l'alerte à Sissonne et à St Erme.

Au matin du 31 août, tous les résistants du voisinage s'équipent et partent en direction de Tavaux. Arrivés à la ferme de l'Espérance, accompagnés d'une automitrailleuse américaine, ils se regroupent et s'approchent de Tavaux qui finit de brûler.

Arrivés dans le village, la Résistance se heurte aux Allemands encore présents. Des combats sporadiques ont lieu tandis que l'on découvre l'ampleur du massacre. Les services sanitaires sont alertés, on commande des cercueils à la hâte.

Au total c'est près de 300 résistants qui, venus au secours de Tavaux, libèrent le village. Les chars américains, ayant enfin reçus l'ordre d'avancer, passent la Serre, venant de Marle, et font leur entrée dans Tavaux en fin de journée.