Maquis d'Autrecourt

maquis d'Autrecourt

Le maquis d'Autrecourt, fondé par Ernest Cardot, est l'un des premiers groupements de réfractaires après la promulgation de la loi du 16 février 1943 instaurant un Service du Travail Obligatoire (STO). La mort tragique de son créateur met fin à l'expérience et la répression allemande est sévère. Cet épisode révèle les faiblesses de la Résistance organisée et dirigée par des hommes et des femmes dont la guerre n'est pas le métier.

Ernes Cardot est industriel à Douzy (Ardennes), Il est un ancien combattant de la guerre de 1914-1918 (Armée d’Orient en 1913), et propriétaire d’une entreprise de mécanique et de matériel agricole à Douzy, il est mobilisé en 1939 au 136e RIF. De retour dans son foyer, il favorise l’évasion de prisonniers de guerre puis est nommé chef du secteur de Sedan (Ardennes) du mouvement de l’OCM. Au début de 1943, Ernest Cardot crée, avec Jacques Rousseau, Alphonse et René Masier, un maquis à Autrecourt (Ardennes) chargé d’héberger les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO).

Usine Ernest Cardot 1945

trois résistants.

Ernest Cardot avait, dès février 1943, installé un maquis dans les bois d’Autrecourt, où les hommes, sous couvert de travaux forestiers, récupéraient des armes sur les champs de bataille de 1940 et les remettaient en état.

Un des membres du maquis, Charles R., ancien repris de justice au caractère violent et imprévisible, met en danger l’existence de l’organisation. Il fut décidé de l’éliminer. Le 5 juin 1943 dans la soirée, Ernest Cardot, Achille François, Alphonse Masier, sous le prétexte fallacieux d’aller y chercher des armes, emmènent R. au bois de l’Alma, près de Mouzon. Ils doivent l’assommer et l’abattre avec sa propre arme, un revolver qu’il porte toujours sur lui. Une lutte s’engage, des coups de feu sont tirés ; Ernest Cardot s’écroule mortellement blessé, Achille François est tué.

Ernest Cardot décéde le jour-même à l’hôpital de Sedan.

L'assassinat de leur chef Ernest Cardot ayant ameuté la Gestapo, le résistant sedanais Jacques Rousseau, vingt-et-un ans, et ses compagnons du maquis ardennais d'Autrecourt, Paul Moreau et René Masier, fuient les Ardennes. C'est la fin du maquis.

Un parmi d'autres héros.

Mazier Alphonse.

L’enquête mit en évidence le rôle d’Alphonse Masier dans la formation du maquis d'Autrecourt. Masier, pour sauver ses camarades, assume seul toute la responsabilité des faits qui leur étaient reprochés et déclare « être Français et catholique, et prêt à donner sa vie pour ses idées si cela est nécessaire ». Le colonel allemand qui préside le tribunal déclare à l’issue de l’audience : « Vous êtes un héros (« Sie sind ein Held »), j’aimerais avoir un fils comme vous. »

Alphonse Masier est condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand de Charleville le 31 août 1943, et fusillé le 23 septembre, à 7 h 30, sur le plateau de Berthaucourt à Mézières.

Après l’arrestation de son mari qui dirigeait le maquis d’Autrecourt , Madame Cardot reprend le flambeau. Arrêtée à son tour, le maquis est démantelé.