Problématique des maquis

La situation des maquis en Belgique n’est pas simple Dans notre pays qui compte parmi les plus peuplés de l'Occident, rares sont les zones où l'on eût pu organiser, sans que tout le monde le sache immédiatement. L'hébergement de troupes d'hommes relativement nombreuses est impossible. L’histoire du maquis des Manises est un exemple d’une catastrophe - près de chez nous.

Très tôt, cependant, il faut soustraire à la déportation les travailleurs requis par l'industrie de guerre allemande. Mais c’est une forme très particulière de maquis – Les Bois de Regniessart et un grand centre de regroupement dans la région de Chimay - certains s'installent dans la forêt ardennaise à l'écart des grand-routes. Les problèmes du ravitaillement de ces réfractaires se compliquent du fait qu'ils se recrutent dans des milieux où les réserves financières sont minimes. Il a fallu organiser des « allocations aux familles ». C'est le mérite particulier du Groupe « Socrate » qui joua, sous l'autorité de Raymond Schreyven, un rôle considérable en constituant une véritable banque de la clandestinité et de la lutte contre la déportation.

Un autre type de maquis est mis sur pied pour répondre aux besoins de camouflage temporaire ( parfois durable ) de chefs ou d'agents de groupements de résistance qui avaient échappé à une arrestation et qui devaient « disparaître ». Souvent encore il s'impose de maintenir à l'abri des indiscrétions des prisonniers de guerre évadés, des aviateurs récupérés après que leurs bombardiers eussent été abattus à l'aller ou au retour d'une opération sur les centres industriels de l'Allemagne. Curieusement, ces derniers maquis ont souvent été urbains. Dans notre région, certains maquis ont intégré des pilotes alliés. Vers la fin de la guerre, Londres demande à ce que les pilotes ne soient plus rapatriés. Des camps spéciaux sont créés pour les pilotes alliés qui doivent attendre la venue des troupes débarquées en Normandie

La sécurité, si difficile que cela puisse paraître, y a été très largement assurée et ces groupes n'ont connu que des pertes peu importantes. Le « Groupe G », par exemple, l'un des principaux mouvements de sabotage, disposait ainsi à Hatrival de huttes dans la forêt où sous la protection des gardes forestiers conduits par l'un d'entre eux, Camille Hermand, se cachèrent des agents recherchés par les polices d'occupation.

La ligne « Comète » dut vers la fin de la guerre construire elle aussi des camps dans les forêts normandes pour les pilotes et les prisonniers évadés qu'elle récupérait. Les événements militaires ne lui permettaient évidemment plus de les conduire, comme cela avait longtemps son plan, vers l'Espagne.

Parfois, enfin, on dut recourir à la véritable technique du maquis, c'est à dire à des concentrations de partisans armés au sein des forêts peu pénétrables.En Ardenne se sont ainsi formés plusieurs maquis. Ils étaient constitués de commandos qui préparaient, en liaison avec un état-major national et avec l'état-major allié, à des opérations de guerre sur l'arrière des troupes ennemies. Citons le Docteur André de Cul des Sarts adjudant de l’armée belge – S.A.S. parachuté dans le maquis pour y mettre de l’ordre ( l’entente parfois laissait à désirer entre groupes).

Deux groupes principaux de maquis de cette espèce ont été organisés en Belgique: ceux de « l'Armée Secrète » et ceux des « Milices Patriotiques » Socialement parlant, les « Milices Patriotiques » rattachées au « front de l'Indépendance » se recrutaient dans des milieux plus modestes ou plus progressistes, tandis que les anciens militaires, des membres des divers groupements scouts, une jeunesse plus traditionnelle, préféraient un encadrement assuré par des officiers recrutés au sein de « l'Armée Secrète ». L’Armée Secrète avait un avantage : la discipline. Le Front de l’Indépendance en avait un avantage de taille : l’expérience des communistes ayant combattus en Espagne.

Dans notre région arrondissement de Philippeville section sud, nous trouvons :

Chimay : centre de regroupement des réfractaires et maquis.

Bois de Regniessart : camp de réfractaires.

Silenrieux : maquis servant au parachutage

Sud de Couvin : maquis Hotton

Viroinval - camp du M.N.B.