Aubrives

Aubrives joue un rôle important pour le transfert des prisonniers de guerre échappés des camps nazis. Le rôle des cheminots fut d'une grande importance. Sans eux, rien n'était possible. Dès 1944, ils sont souvent les principaux saboteurs des chemins de fer. Dès le 6 juin 1944, ils empêchent de nombreux convois allemands de rejoindre la Normandie, privant les Allemands de renforts. Ils obligent les Allemands à mobiliser leurs troupes à se battre contre la résistance ce qui est d'un grand soulagement pour les Alliés qui viennent de débarquer en Normandie.

Parler d'Aubrives, c'est évoquer le réseau Bayard mais surtout de Marceau Devie,né en 1907 à Hargnies. Il participe à la guerre en 1940, est démobilisé à Montauban le 16 juillet 1940. Il rejoint sa famille réfugiée en Vendée puis rentre clandestinement dans les Ardennes en décembre 1940 pour reprendre son travail au barrage de Ham/Meuse. C'est à cette date que commençe son activité de résistant.

Il favorise dès avril 1941 le passage de prisonniers évadés venant d'Allemagne par la Belgique, les dirigeant vers Paris depuis la gare d'Aubrives avec la complicité d'agents de la S.N.C.F. Nait alors une filière qui fonctionne jusqu'en juin 1944 et qui sert aussi à l'évacuation d'aviateurs alliés. En août 1942, il devient agent de renseignements des réseaux franco-belges "Bayard Poisson Chinois" et de la "Ligne PV " (réseau dont le centre ardennais était le maquis du Banel).

En février 1944 il rencontre "Marco" (responsable des sabotages auprès de l'état-major départemental des FFI) à Charleville, qui lui demande d'accepter la direction des équipes de sabotages dans le secteur de Vireux-Givet.

Devie donne son accord et effectue, avec François Amerand, son premier sabotage sur voie ferrée à Aubrives.

D'autres vont suivre. Deux mois plus tard, en avril, Jean Vigneron, alias « Parfum », chef du Secteur de Givet en fait son adjoint et le nomme responsable départemental militaire du mouvement Libération-Nord sous le pseudonyme de "Firmin". En liaison avec le maquis des Ardennes, Marceau Devie parvient à obtenir, le 8 août, un parachutage sur le territoire de la commune de Vireux-Wallerand (message : « La bécasse trompe son mâle »). Le matériel permet d'équiper un maquis constitué dans la forêt.

Le 4 septembre, après un dernier accrochage avec les Allemands en déroute à Hargnies (où Gabriel Brichet et René Darcourt trouvent la mort), Marceau Devie accueille les Américains à Vireux. Puis il participe aux opérations qui devaient mener, trois jours plus tard, à la libération de Givet.