L'édit de Nantes et sa révocation

L'édit de Nantes et sa révocation

En 1598, Henri IV met fin aux guerres de Religion. L’édit de Nantes pacifie le royaume en instaurant une tolérance civile fondée  sur la reconnaissance de deux religions : le catholicisme, religion  du royaume et du roi, et la religion réformée, tolérée par un régime  de privilèges. Monarque absolu, LouisXIV veut reconstituer l’unité religieuse du royaume selon l’ancien adage « une foi, une loi, un roi ». C’est pourquoi, après avoir persécuté les protestants, il révoque  l’édit de Nantes en 1685.

Comment le pouvoir royal fait-il face aux conflits religieux ?

Liberté de conscience et de culte pour les protestants

La liberté religieuse accordée aux protestants s’ac-compagne, à l’inverse, du rétablissement du culte catholique dans les territoires protestants du royaume, où il était interdit. 

« Art.VI. Et pour ne laisser aucune occasion de troubles et différends entre nos sujets, avons permis et permettons à ceux de ladite religion prétendue réformée de vivre et demeurer par toutes les villes et lieux de notre royaume et pays de notre obéissance, sans être interrogés, vexés, molestés ni astreints à faire chose pour le fait de religion contre leur conscience, ni pour raison de celle-ci être recherchés dans les maisons et lieux où ils voudront habiter, en se comportant au reste selon ce qui est contenu en notre présent édit. 

Art.IX. Nous permettons aussi à ceux de ladite religion de faire et continuer l’exercice de celle-ci en toutes les villes et lieux de notre obéissance où il était établi par eux et fait publiquement par plusieurs et diverses fois en l’année 1596 et en l’année 1597 […].

Art.XI. Davantage, en chacun des anciens bailliages […] nous ordonnons que dans les faubourgs d’une ville […] l’exercice de ladite religion […] se pourra faire publiquement pour tous ceux qui y voudront aller […].Art.XIII. Défendons très expressément à tous ceux de ladite religion de faire exercice de celle-ci […] que dans les lieux permis et octroyés par le présent édit »

Henri IV,  L’édit de Nantes, 1598

Louis XIV révoque l'édit de Nantes

« Le 22 de ce mois, on publia ici un édit du roi […] par lequel Sa Majesté a révoqué l’édit de Nantes de l’an 1598 […]. Sa Majesté défend par cet édit, de faire aucun exercice public de la même religion1 dans son royaume, et ordonne que tous les temples soient incessamment démolis. Défenses sont faites à tous ceux de la religion prétendue réformée, de s’assembler en aucun lieu ou maison particulière pour en faire l’exercice […].Sa Majesté enjoint à tous les ministres de sortir du royaume dans quinze jours[…]. Sa Majesté défend toutes les écoles particulières pour les enfants de ceux de la religion pré-tendue réformée. Ceux qui naîtront seront désormais baptisés par les curés des paroisses, et élevés dans la religion catholique. Ceux de la religion prétendue réfor-mée qui sont sortis du royaume avant la publication de cet édit, pourront y revenir dans quatre mois : à faute de quoi leurs biens seront confisqués […]. Par le même édit, le roi fait de nouvelles défenses à tous ses sujets de la religion prétendue réformée qui sont dans le royaume d’en sortir sous peine de galères pour les hommes […]. »

Article publié dans la Gazette de Théophraste Renaudot,  27 octobre 1685.

1. La religion protestante