H9 Un embrasement mondial et ses grandes étapes (1914-1918)

Quelles sont les grandes étapes de la première guerre mondiale ?

I) Les origines de la Première Guerre mondiale

Deux systèmes d’alliances antagonistes se font face : La triple alliance autour de l’Allemagne et la triple Entente autour de la France

 

 Déchirés par des guerres localisées (1912-1913), les Balkans constituent une poudrière. À l’été 1914, l’attentat de Sarajevo entraîne les mobilisations en chaîne conduisent à la guerre.

 II) Les phases de la guerre sur les différents fronts européens

 L’Europe se met sur le pied de guerre rapidement à l’été 1914. Mais la guerre de mouvement connaît vite un coup d’arrêt : à l’est, avec la bataille de Tannenberg ; à l’ouest, avec le miracle de la Marne.

 Pour l’Entente, sortir de cette impasse impose de créer de nouveaux fronts. En 1915, la bataille des Dardanelles étend le conflit en Orient.

 Sur le front occidental, la guerre s’enlise dans les tranchées. La bataille de la Somme, lancée en juillet 1916, échoue à percer le front.

 La désintégration de l’Empire russe donne à l’Allemagne une supériorité numérique qu’elle tente exploiter, en vain, lors de l’offensive de mars 1918. Le 11 novembre 1918, l’Allemagne signe l’armistice.

 III) Quelle mondialisation du conflit ?

 Les mers et les océans forment un espace stratégique dominé par le Royaume-Uni. Le blocus comme la guerre sous-marine témoignent de l’importance de l’accès à l’espace mondial.

 Dans un monde extra-européen sous tutelle coloniale, l’Afrique et l’Asie, mais aussi l’Extrême-Orient ou l’Océanie, sont impliqués dans le conflit. Les territoires sous domination des Alliés contribuent à l’effort de guerre, particulièrement les dominions pour lesquels la Grande Guerre constitue un baptême du feu.

 L’implication progressive des États initialement neutres, comme les États-Unis, participe aussi à la mondialisation du conflit.

Les tirailleurs sénégalais au Chemin des Dames

Ils arrivent le 2 avril au front où, aussitôt, le 66e bataillon est envoyé aux tranchées d’abord pour des corvées1, ensuite en première ligne, le 10, en face du Chemin des Dames, à Plessy. L’effectif, au 2 avril, du 57e régiment était de 654 Européens et 2 324 indigènes. Du 1er avril au 20, on est obligé d’évacuer pour gelure des pieds 233 hommes et 93 pour affections pulmonaires. […] Pour moi, c’est chaque fois un crime contre la défense nationale de traiter ainsi ces hommes, qui viennent ici, n’ayant rien d’autre à défendre que la liberté que vous devez demain leur donner d’une façon complète. Il est inadmissible qu’on les livre aux intempéries de la saison. […]

Alors c’est l’attaque du 16 avril pour ces régiments ; ces troupes ont subi la pluie, la neige, dans des conditions telles que je les retrouve dans une lettre du colonel disant que ses hommes étaient obligés de mettre leur fusil en parapluie sous le bras. Incapables de mettre baïonnette au canon, incapables de se servir de leurs grenades, ils arrivent quand même à la troisième ligne allemande et y subissent la contre-attaque allemande […].

Il faut que je vous donne le chiffre des pertes dans ces deux journées des 16 et 18 avril […]. Blessés : 19 officiers, 124 Européens, 436 indigènes ; tués : 8 officiers, 45 Européens et 541 indigènes ; disparus : 3 officiers, 34 Européens, 304 indigènes. Faites la proportion et vous verrez si c’est là le résultat qu’on peut demander à des hommes lorsque déjà on les a mis dans l’impossibilité de défendre leur pays2.

Intervention de Blaise Diagne en comité secret de la Chambre des députés (séance du 29 juin 1917).

1. Les corvées de bois sont réservées aux tirailleurs sénégalais.

2. 6 000 tirailleurs sénégalais sont tués lors de la bataille du Chemin des Dames, soit 45 % de l’effectif engagé. Le général Mangin, qui assiste le général Nivelle, est surnommé le « boucher des Noirs ».

La guerre chimique

L’article fait le compte-rendu d’un rapport écrit des médecins qui ont pu interroger à Calais 112 soldats français victimes des gaz allemands.

Par des tuyaux espacés de deux à quatre mètres étaient répandues des vapeurs jaunes et verdâtres1 qui s’étalaient sur le sol en avant des tranchées allemandes et qui, poussées par le vent, gagnaient, en vagues rapides et lourdes, nos tranchées. L’action sur nos soldats se manifesta par la série des phénomènes suivants : picotement intense aux yeux, aux fosses nasales et à la gorge ; toux incessante, gêne respiratoire et oppression ; gorge et trachée très douloureuses, brûlure intrathoracique ; toux quinteuse, expectoration abondante et sanguinolente ; obnubilation et sensation de fatigue anormale. Les soldats qui ne purent fuir devant la vague gazeuse moururent, en vomissant du sang. Les autres, qui parvinrent à se traîner jusqu’à l’arrière, furent recueillis exténués, crachant le sang, les yeux larmoyants, les paupières gonflées, les lèvres violacées ; leur toux quinteuse était très pénible, et ils éprouvaient des points de côté fort douloureux.

Le Figaro, 12 mai 1915.

1. Il s’agit de gaz asphyxiants, à base de brome et de chlore.