Bataille de la Somme (juillet-novembre 1916)

La bataille de la Somme

Prévue de longue date par les Alliés, et retardée par l’offensive allemande à Verdun, l’offensive de la Somme est lancée par  les Britanniques à l’été 1916 en vue de soulager les efforts  de guerre de la France. Sous un déluge de feu, quatre millions d’hommes issus de 25 nations sont concentrés sur un front  d’une cinquantaine de kilomètres, entre Amiens et Péronne.  En novembre 1916, la ligne de front, déplacée d’une dizaine  de kilomètres à l’Est, est à nouveau stabilisée au prix  d’un million de vies.

Pourquoi la bataille de la Somme est-elle emblématique de la guerre de position ?

Lettre d’un poilu calédonien

Le 9 septembre 1916, le soldat calédonien Louis Gondelon écrit sa dernière lettre à sa mère. Il est tué lors d’un assaut dans la Somme le 12 septembre.

Bien chère maman,

Je t’écris en pleine offensive. Depuis 3 jours le régiment se bat et se fait décimer. […] nous subissons de lourdes pertes : les Allemands en subissent le double de nous. Mais cela ne ressuscite pas les morts. […] Les Calédoniens se font massacrer. Peu nombreux sont ceux qui sont debout à l’heure actuelle ! La majeure partie a été comptée comme disparus, c’est-à-dire prisonniers ou morts ! Nombreux sont les pauvres petits déchiquetés par les obus et qui gisent dans un coin de terre où jamais ceux qui les aiment ne viendront prier. Pauvre Mère va ! C’est terrible la guerre ! J’ai fait le sacrifice de ma vie ! Peu m’importe la mort à moi qui ai tant souffert.

Hier soir je me suis confessé, maintenant je suis prêt mais ce que je voudrais et de tout cœur, c’est que les générations futures ignorent les horreurs de la guerre. Je voudrais qu’on élève les petits avec l’amour du prochain ; qu’ils sachent bien que leurs aînés, tout en se sacrifiant, du fond du cœur maudissent la guerre. […]

Ne t’en fais pas si je viens à tomber, ce sera en bon Français. Je n’aurai fait que suivre la loi commune à tant de Calédoniens. Je n’aurai pas été un lâche.[…]

Je t’embrasse du fond du cœur.

Ton petit qui t’aime. Louis.

1914-1918. Mémoires océaniennes de la Grande Guerre. Chronique calédonienne,

Musée de la ville de Nouméa, 1999.