L'or et l'argent des amériques

Christophe Colomb en quête d’or

Dans les jours qui suivent son arrivée, Christophe Colomb poursuit son exploration des Bahamas. Le 15 octobre 1492, il arrive sur une nouvelle île.

Il devait être midi quand j’arrivai à ladite île. Puis, comme de cette île j’en vis une autre plus grande à l’ouest, je fis carguer1 les voiles pour avancer doucement tout le jour jusqu’au soir, car à ce moment-là je n’aurais pu encore atteindre le cap occidental de l’île près de laquelle je me trouvais et à laquelle je donnai le nom de Sainte-Marie-de-la-Conception ; c’est donc presque au coucher du soleil que je mouillai2 près dudit cap voulant savoir s’il y avait de l’or, car les gens que j’avais fait prendre sur l’île de San Salvador me disaient que ceux d’ici portaient de très gros bracelets d’or aux jambes et aux bras. Je pensai bien que tout ce qu’ils disaient était tromperie pour s’enfuir. Toutefois, ma volonté était de ne passer devant aucune île sans en prendre possession, quoique, en ayant pris une, cela valait pour toutes.

Christophe Colomb, La Découverte de l’Amérique, 1492.

1. Replier. 2. Jeter l’ancre.

La pénurie d’Amérindiens exploitant l’or

L’or, on le trouve dans les torrents, dans les sables, dans les filons. Il y en a de grosses pépites. La quantité d’or qu’on a retirée de cette province1 est très grande parce qu’elle est toute pavée d’or […]. Il n’y a pas d’autre moyen pour prendre un trésor aussi grand que celui qu’il y a à cet endroit, que d’essayer de le peupler avec des Noirs […]. L’or qu’on en retirera servira pour l’entretien et l’habillement des Noirs et pour le profit du maître […]. Je dis que les habitants de ces terres ont parlé plusieurs fois avec moi, afin que Votre Majesté conduise dans ces terres des Noirs, considérant que les Indiens sont en train de disparaître.

Lettre de Francisco de Anuncibay, auditeur à la cour du roi de Quito, à Philippe II (roi d’Espagne), 1592.

1. Popayán, dans le sud de l’actuelle Colombie.