Les traités de paix 1919 -1923

Les traités de paix 

Le premier traité de paix qui suit l’armistice est signé entre les pays vainqueurs réunis à Paris en janvier 1919. Dans l’optique de construire une paix durable mais aussi d’obtenir des réparations de la part  de l’Allemagne et de ses alliés, la carte de l’Europe est redessinée.  Ce traité, imposé aux vaincus, ne donne pas satisfaction à l’ensemble  des pays. Il est contesté par la force à l’Est de l’Europe et au Proche-Orient et génère d’autres traités jusqu’à celui de Lausanne en 1923.

Quelles sont les ambitions et les limites des traités de paix ?

La responsabilité allemande

Les gouvernements alliés et associés déclarent et l’Allemagne reconnaît que l’Allemagne et ses alliés sont responsables, pour les avoir causés, de toutes les pertes et de tous les dommages subis par les gouvernements alliés et associés et leurs nationaux en conséquence de la guerre, qui lui a été imposée par l’agression de l’Allemagne et de ses alliés.

Traité de Versailles, article 231, 28 juin 1919.



Une paix manquée

Membre de la délégation britannique, le célèbre économiste Keynes a quitté les négociations avant même la signature du traité de Versailles. Dès 1919, il dénonce « l’aveugle passion anti-allemande » et ses dangers.

Le Traité ne contient aucune mesure en faveur du rétablissement économique de l’Europe – rien pour faire des Empires centraux vaincus de bons voisins, rien pour stabiliser les nouveaux États européens, rien pour que la Russie revienne vers nous. Il n’encourage en aucune façon des accords de solidarité économique entre les Alliés eux-mêmes. Aucune disposition n’a été prise pour remettre de l’ordre dans les finances de la France et de l’Italie, ou pour réajuster les systèmes du Vieux et du Nouveau Monde. Le Conseil des Quatre n’a prêté aucune attention à ces problèmes, si préoccupé qu’il était par d’autres – Clemenceau voulait anéantir l’existence économique de l’Allemagne, Lloyd George conclure à tout prix un accord et rapporter en Angleterre quelque chose qui passerait pour acceptable pendant une semaine, et le Président [Wilson] ne rien faire qui ne fût juste en droit. Il est extraordinaire que le problème économique fondamental que posait une Europe qui mourait de faim et se désagrégeait sous leurs yeux ne soit précisément la seule question à laquelle il ait été impossible d’intéresser les Quatre. Leur principale incursion dans le domaine économique, ce furent les Réparations, et ils réglèrent le problème comme s’il relevait de la théologie, de la politique ou de la tactique électorale, adoptant successivement tous les points de vue sauf celui de l’avenir économique des États dont ils avaient en main les destinées.

John Maynard Keynes, Les Conséquences

économiques de la paix, 1919.