H7  L’affirmation de l’État dans le royaume de France

Comment l'état renforce t-il sa puissance et son autorité ? 


I ) Un royaume en voie d’unification et de pacification

• Pour unifier un pays divers, François 1er adopte en 1539 l’édit de Villers-Cotterêts qui fait du français la langue administrative. La centralisation progresse : les décisions royales sont mieux appliquées grâce à des agents plus nombreux, comme les intendants.

• Le territoire contrôlé par l’État  s’agrandit. Des régions périphériques sont annexées, par des mariages royaux, comme la Lorraine sous Louis XV, et par des guerres, notamment l’Alsace sous Louis XIV. Les frontières sont protégées par plus de 150 fortifications conçues ou remaniées par Vauban

• Pour mettre fin aux guerres entre catholiques et protestants, Henri IV instaure la tolérance religieuse avec l’édit de Nantes en 1598.  LouisXIV le révoque en 1685 et impose au pays l’unité religieuse.

II ) L’État en quête de puissance

• Les guerres fréquentes contribuent à renforcer l’État. Pour les financer, les rois augmentent fortement les impôts. Le pays est aussi agrandi, surtout sous LouisXIV, et mieux protégé par les forts Vauban.

• L’État intervient de plus en plus dans l’économie. S’inspirant du mercantilisme, Richelieu puis Colbert veulent enrichir le pays en favorisant la création de manufactures et de compagnies de commerce. 

III) L’État absolu en construction

• Au 17e siècle, le roi devient absolu car il concentre tous les pouvoirs : il ne réunit plus les états généraux et n’écoute plus les remontrances des parlements. L’absolutisme, théorisé par Bossuet, est mis en scène à Versailles et lors de cérémonies comme le sacre.

• L’absolutisme s’impose par la force face aux révoltes, dont la Fronde (1648-1653), mais il est aussi accepté par les élites qui y trouvent intérêt, en profitant du système de prélèvement fiscal.


Centralisation : renforcement du pouvoir central dont les décisions s’appliquent sur tout le territoire, au détriment des pouvoirs locaux, grâce à une administration dépendante du centre.

Commissaire : agent du pouvoir royal nommé par le roi pour une fonction de police, de justice et/ou de finances et révocable à tout moment. Les plus importants sont les intendants, qui cumulent les trois fonctions dans des circonscriptions appelées « généralités ».

Officier : agent du pouvoir royal, propriétaire d’un office, c’est-à-dire d’un poste de police, de justice ou de finances qui peut être acheté et transmis à ses descendants.

Parlement : cour de justice, également chargée d’enregistrer les édits du roi pour leur donner force de loi. Les 13 parlements peuvent protester contre les décisions royales grâce à leur droit de remontrances.


Compagnie de commerce : association de négociants recevant du roi le droit de coloniser une région et le monopole des échanges avec celle-ci.

États généraux : assemblée de représentants des trois ordres (noblesse, clergé, tiers état), convoqués par le roi pour donner leur avis et voter de nouveaux impôts.

Manufacture : entreprise industrielle autorisée à fabriquer un produit et bénéficiant d’une aide de l’État.

Mercantilisme : doctrine économique selon laquelle la richesse d’un pays dépend de l’accumulation de métal précieux. Elle prône l’intervention de l’État dans l’économie en favorisant l’industrie et le commerce, et en augmentant les droits de douane.

Raison d’État : idée selon laquelle l’intérêt de l’État est plus important que toute autre considération, même morale ou religieuse.


Absolutisme : régime politique dans lequel le chef de l’État détient tous les pouvoirs et n’est pas lui-même soumis aux lois.

Lettre de cachet : document du roi permettant d’arrêter et de faire enfermer quelqu’un sans justification.

Lit de justice : cérémonie par laquelle le roi contraint les parlementaires à enregistrer une loi alors que ces derniers avaient émis une remontrance.

Lois fondamentales : ensemble de coutumes qui fixent certaines limites au pouvoir royal en France. Ainsi, le roi doit être un homme et ne peut modifier l’ordre de succession (loi salique); il doit être catholique et respecter les principes du christianisme; il ne peut céder une partie du royaume.

Souveraineté : pouvoir suprême de diriger un État.