Offensive du printemps 1918

La dernière offensive allemande 

Affaiblis en 1917 par la défection russe et les mutineries, les Alliés adoptent en 1918 une stratégie défensiveen attendant les troupes américaines et les nouveaux armements à venir, notamment les chars et l’aviation.  Les Allemands adoptent une tout autre stratégie.  Ils engagent en effet leurs forces sur le front Ouest dans une offensive qu’ils veulent décisive. Menée de mars  à juillet1918, cette opération vise à provoquer un effondrement du front allié. Elle se solde par un échec. 

Comment s’est déroulée l’offensive allemande  de  mars 1918 ?

Le plan du général Ludendorff

Le général Ludendorff évoque ici la situation militaire de l’Allemagne suite au rapatriement des troupes allemandes du front de l’Est vers le front de l’Ouest.

Nous n’avions jamais eu pareille supériorité de forces. La guerre sous-marine n’avait pas encore rendu, du point de vue économique ce que j’en avais espéré sur la foi du jugement des spécialistes. Je dus faire intervenir dans mes calculs l’arrivée des nouvelles formations américaines, à partir du printemps 1918. La situation chez nous et chez nos alliés, et les conditions dans lesquelles se trouvait l’armée exigeaient une offensive qui amenât une décision rapide. Pour cela il fallait un matériel formidable et des troupes solides dont les chefs seraient comme elles dressés à l’offensive. L’instruction exigea de nouveau un travail immense ; il fallut y consacrer l’hiver 1917-1918. Toutes les pensées de l’armée devaient être ramenées de la guerre de tranchées à l’attaque. Nous n’avions pas de tanks en tant qu’arme d’accompagnement de l’infanterie. […] Pour faire appuyer l’attaque d’infanterie par l’aviation, nous créâmes des groupes spéciaux d’avions de combat. L’aviation acquit ainsi un nouveau champ d’action du plus haut intérêt. Les avions eurent aussi comme l’infanterie, l’artillerie et toutes les autres armes, à intervenir dans la lutte sur terre. En janvier et en février, les divisions qui étaient destinées à l’attaque sur le front Ouest furent retirées des lignes. Elles furent remplacées en partie par celles qui venaient d’autres théâtres de guerre. À partir de ce moment, elles durent se consacrer entièrement à leur entraînement et à leur équipement.

Général Erich Ludendorff,

Souvenirs de guerre, 1920.