Des ressources majeures sous pression 


Etude de Cas 2 : En Californie, la sécheresse est devenue le problème n°1  

En 2015 en Californie, la sécheresse est devenue le problème n°1

Aux États-Unis, la Californie affronte une sécheresse exceptionnelle. Pour économiser l'eau, les pouvoirs publics ont décidé d'agir : la consommation devra diminuer de 25% dans les villes.

"Le réchauffement climatique n'est pas un canular" , a déclaré Jerry Brown, le gouverneur de la Californie. Dans le plus grand État des États-Unis, la sécheresse atteint en effet des sommets, et pour enrayer le phénomène, les pouvoirs publics prennent des mesures drastiques. La consommation d'eau en milieu urbain devra diminuer de 25 % par rapport au niveau de 2013.

Un gaspillage aberrant

Alors que les piscines et terrains de golf pullulent, les Californiens ont une consommation moyenne de 800 litres d'eau par jour et par personne, cinq fois plus que les Français, et la sécheresse historique qui affecte la région n'a pas modifié leurs habitudes. Pour beaucoup d'habitants, c'est au gouvernement d'agir : "S'ils savent depuis longtemps qu'on allait être dans cette situation, alors pourquoi on en parle seulement maintenant et pas il y a quatre ou cinq ans ?" déplore une jeune femme.

L'urgence est pourtant réelle. Le deuxième réservoir d'eau le plus important des États-Unis s'est asséché en moins de cinq ans. Et les neiges de Sierra Nevada, qui alimentaient la Californie, ont fondu. Aujourd'hui, les autorités sont bien décidées à agir, mais dans un État où prolifèrent les résidences de luxe, l'idée a encore bien du mal à passer.

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/en-californie-la-secheresse-est-devenue-le-probleme-n1_897695.html


En 2009,  le gouverneur Arnold Schwarzenegger avait déclaré “l’état d’urgence”, débloquant automatiquement une aide économique et financière aux plus touchés et espérant en même attirer l’attention de la population. 

“La Californie affronte sa troisième année consécutive de sécheresse et nous devons nous préparer au pire – une quatrième, cinquième ou sixième année de sécheresse”, a déclaré l’ancienne star de film d’action, aux commande de la (virtuelle) septième puissance économique mondiale.

La sécheresse est la plus durement ressentie dans la vallée centrale de l’Etat : une zone longue de près de mille kilomètres, où sont concentrées les plus grandes fermes des Etats-Unis – surtout des fruits et légumes – et dont le total des productions est évalué à 36 milliards de dollars par an. En 2008, les pertes sèches ont été de trois milliards de dollars et près de cent mille emplois devraient être supprimés dans le secteur primaire dans les mois qui viennent. (….) A l’heure actuelle, les réservoirs et les grands lacs sont descendus à leurs plus bas niveaux historiques, provoquant une baisse de la production d’électricité (…)

Les causes d’une telle sécheresse sont multiples. D’abord, le manque de précipitations est cruel : les statistiques sont largement en retrait par rapport à ce qu’elles devraient être, que ce soit dans la région de San Francisco (au Nord) ou de San Diego (au Sud). Mais surtout, la réserve de neige sur les sommets de la Sierra Nevada – qui fondent quand arrive le printemps et alimentent ainsi toute la région en eau – sont à un niveau de 61% seulement de la normale. Inquiétant. Il faut enfin ajouter le facteur des cours d’eau, qui eux aussi souffrent de la sécheresse. Le Colorado, dont le cours, régulé par de nombreux barrages, est censé arroser tout Los Angeles, se fatigue. Et la Sacramento River, au Nord, est toujours plus pompée par les agriculteurs.

Si la prise de conscience des effets du réchauffement climatique est réelle chez les Californiens, les citadins ont du mal à faire le lien avec la sécheresse actuelle. Gros consommateurs et “gâcheurs” d’eau, les Américains devront vite changer leurs habitudes. Le gouverneur Schwarzenegger a d’ailleurs fixé l’objectif de “réduire de 20% la consommation d’eau dans les grandes villes”. Mais la campagne a du mal à être relayée dans les médias. Pourtant la Californie ne connaîtra pas de solution miracle : pendant que les ressources s’épuisent, la population continue, elle, d’augmenter d’année en année de près d’un demi million d’habitants

Ben Franklin post,  8 avril 2009