Constantin, premier empereur chrétien

Le christianisme toléré (313)

Moi, Constantin Auguste, ainsi que moi, Licinius Auguste, réunis heureusement à Milan, pour discuter de tous les problèmes relatifs à la sécurité et au bien public, nous avons cru devoir régler en tout premier lieu, entre autres dispositions de nature à assurer, selon nous, le bien de la majorité, celles sur lesquelles repose le respect de la divinité, c’est-à-dire, donner aux chrétiens comme à tous, la liberté et la possibilité de suivre la religion de leur choix, afin que tout ce qu’il y a de divin au céleste séjour puisse être bienveillant et propice, à nous-mêmes et à tous ceux qui se trouvent sous notre autorité. […]

De plus, en ce qui concerne la communauté des chrétiens, voici ce que nous avons cru devoir décider : les locaux où les chrétiens avaient auparavant l’habitude de se réunir, et au sujet desquels les lettres précédemment envoyées à tes bureaux contenaient aussi des instructions particulières, doivent leur être rendus sans paiement et sans aucune exigence d’indemnisation […].

Lactance, De la mort des persécuteurs, 48, IIIe-IVe siècles.

La fondation de Constantinople

L’historien grec Zosime explique que la faveur accordée par Constantin aux chrétiens provoque des critiques à son égard dans la ville de Rome.

Supportant mal ces invectives pour ainsi dire générales, Constantin cherchait une ville capable de faire contrepoids à Rome et où il lui serait loisible d’ériger un palais. […]

Séduit par le site de cette ville [Byzance], il décida de l’agrandir au maximum et de la rendre propice à devenir résidence impériale. […] Constantin, à l’endroit où se trouvait l’ancienne porte, fit construire un forum circulaire, entouré de portiques à deux étages et limité par deux énormes hémicycles symétriques en marbre de Proconnèse1, à travers lesquels on pouvait gagner aussi bien les portiques de Sévère que sortir de l’ancienne ville. […]

Il édifia en outre un palais, à peine moins vaste que celui de Rome. Quant à l’hippodrome, ce fut, par ses soins, un ouvrage de toute beauté. Il en destina une partie au temple des Dioscures2, dont les statues sont encore visibles, décorant les portiques de l’hippodrome. D’autre part il plaça également dans l’hippodrome le trépied de l’Apollon de Delphes, portant une image du dieu.

Zosime, Histoire nouvelle, II, 30-32 , début du VIe siècle.

1. Île située dans l’actuelle mer de Marmara, réputée dans l’Antiquité pour la qualité de son marbre.

2. Dieux jumeaux de la mythologie grecque et romaine.