Le tourisme en Polynésie Française

Le rôle controversé d’un espace productif touristique de haut de gamme pour un développement durable de la Polynésie Française

 L’opposition entre tourisme et environnement est loin d’être aussi simple qu’elle n’y paraît dans cet espace insulaire polynésien. Comme toute activité humaine, le tourisme a des conséquences sociales et environnementales sur ce territoire : il transforme les paysages et les écosystèmes, il est une pression sur certaines ressources. Néanmoins, il participe aussi à l’amélioration du cadre de vie des populations, en offrant de l’emploi dans des espaces insulaires aux faibles ressources, freinant ainsi les migrations vers le centre tahitien, et attirant des flux de personnes originaires d’îles voisines. Il est à l’origine d’une meilleure gestion des déchets et d’une politique de l’eau certes perfectible mais beaucoup plus performante que dans beaucoup d’autres îles où non seulement l’eau manque mais en plus n’est pas consommable.

Finalement, plus que le tourisme en général, ce sont souvent les structures hôtelières qui sont pointées du doigt. En Polynésie, certaines îles ont pu ainsi refuser le développement hôtelier, comme Maupiti, île voisine de Bora Bora. Les habitants ont préféré un développement touristique fondé sur des structures d’hébergement chez l’habitant (pensions de famille, fare d’hôtes, etc.). Il est évident que ces structures hôtelières ont une emprise sur terre et sur le lagon plus importante. Pourtant, ne serait-il pas juste de souligner que ces dernières déploient des efforts pour limiter leur impact sur l’environnement, dont elles n’ont pas intérêt à voir la qualité se détériorer pour préserver leur attractivité ? En tout cas, ces dernières, comme beaucoup d’autres entreprises, intègrent des logiques de développement durable que l’on n’observe pas aussi systématiquement dans les structures parahôtelières, sans doute par manque de moyens. Certes, on peut penser que les hôtels, par leur taille, leurs prestations, leurs besoins en eau, etc., ont globalement des effets sur l’environnement plus importants que les structures d’hébergement chez l’habitant. Néanmoins, ils ont aussi un poids beaucoup plus fort en termes de retombées économiques, et notamment d’emplois directs et indirects. On peut donc s’interroger sur leur plus grande force de compensation entre effets positifs et négatifs.

Tourisme, aménagement, environnement et société locale à Bora Bora (Polynésie française) -Caroline Blondy – Mondes du tourisme – Hors série 2016

 

Consigne : Après avoir présenté le document et l’avoir replacé dans son contexte, vous en ferez l’analyse en expliquant le rôle controversé d’un espace productif touristique de haut de gamme pour un développement durable de la Polynésie Française. Vous pourrez montrer les forces et les faiblesses de ce choix orienté vers le luxe en utilisant des exemples précis (recherches et connaissances personnelles du territoire.)