Le Bangladesh : Un espace densément peuplé face au changement climatique 

Les risques d'inondation au Bangladesh

Une bonne partie de la population du Bangladesh est régulièrement exposée à une inondation de ses terres. 20 à 25 % du pays est submergé pendant la période des moussons, mais dans les cas les plus extrêmes on peut arriver à 40-70 % de la superficie du territoire national. En fait, même si les inondations résultent principalement des précipitations élevées d’eau de pluie, des facteurs tels que la pression démographique et le processus d’urbanisation ont rendu le Bangladesh encore plus fréquemment sujet aux inondations.

Les inondations liées aux cyclones produisent ensuite des effets corrosifs significatifs qui sont en train d’aggraver le processus d’érosion des zones côtières. Ce sont les cyclones tropicaux provenant du golfe du Bengale, souvent accompagnés de fortes pluies et de raz-de-marée qui provoquent un nombre élevé de morts. Si les inondations ont affecté une partie importante de la population, ce sont les cyclones qui ont causé le nombre le plus important de dégâts.

Outre les dommages considérables du point de vue humain, des catastrophes naturelles comme les inondations, les cyclones et les tempêtes tropicales entraînent des destructions de cultures, de terres arables et du bétail. La disponibilité réduite des ressources naturelles et l’accès limité à ces dernières provoquent de l’insécurité alimentaire, l’endettement des agriculteurs et plus généralement des familles, la vente des terres et un chômage élevé.

Alfonso et Antonietta Pagano, chercheurs à l’université Luiss de Rome, « Bangladesh à risque entre vulnérabilité et migrations climatiques », Outre-Terre, n° 1, 2013.

Au Bangladesh, une population prisonnière

"Au rythme actuel du réchauffement climatique, le pays perdra jusqu'à 17 % de son territoire d'ici à 2050 et comptera entre 13 et 40 millions de déplacés climatiques (...). Soumis à l'élévation du niveau de la mer, à la fonte des glaciers de l'Himalaya, à la multiplication et à l'intensification des catastrophes naturelles comme les cyclones, à la modification du régime des précipitations provoquant aussi bien sécheresses qu'inondations dévastatrices, le Bangladesh est l'un des pays au monde les plus exposés au changement climatique (...)

Partir à l'étranger coûte trop cher, et une grande majorité des migrants se déplacent à proximité, souvent pour une courte période, avant de revenir chez eux. Chaque jour entre 8000 et 10000 migrants rejoignent les trois grandes villes bangladaises de Khulna, Chittagong et Dacca. À Dacca, mégapole de 16 millions d'habitants, les espoirs de fortune sont un piège qui se renferme sur les migrants. Ici, c'est la marée humaine qui submerge la ville, sature les infrastructures. (...) Le tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. La géographie de la ville porte les stigmates du changement climatique, avec ses bidonvilles qui portent le nom des îles sinistrées par les cyclones. »

Julien Bouissou, "Au Bangladesh, les prisonniers du Brahmapoutre» Le Monde, 31 octobre 2015.


Quel avenir pour le Bangladesh ?

"D'ici 2050, voilà ce qui va se passer : un tiers des habitants va être déplacé. (...) Et où vont-ils aller ? C'est le pays le plus densément peuplé du monde. (...) D'ici 2050, d'un côté nos terres agricoles vont diminuer, à cause de la salinité. Certaines terres seront même submergées. Et de l'autre, la population augmente. Si vous mettez tout ça ensemble... Vous comprenez. Il va y avoir une crise alimentaire sévère. Et ça se ressentira sur la sécurité. À moins que l'on s'adapte vite et profondément."

Le pays aimerait rehausser ses digues sur les zones côtières. Mais l'argent manque dans ce pays, l'un des plus pauvres au monde. Dans la périphérie de Dhaka, des ingénieurs agronomes cherchent aussi à développer des riz résistants au sel. »

Julie Pietri, "2050 : 50 millions de réfugiés climatiques au Bengladesh» France Inter, mars 2015.


Mots-clefs : 

Aléa : évènement d’origine naturelle, technologique ou sanitaire qui a une probabilité plus ou moins forte de se dérouler.

Les enjeux : représentent la nature et l’importance des éléments exposés à l’aléa (les constructions, les personnes, ...)

Vulnérabilité : Fragilité ou la capacité de résistance des sociétés face à un aléa. Elle varie selon leur préparation et leur capacité à y faire face

Risque : Danger qui peut menacer un groupe humain (Aléa + Enjeux + Vulnérabilité). Il est dit majeur lorsqu’il peut faire de nombreuses victimes et occasionner des dommages considérables.

Une catastrophe : évènement brutal qui provoque des victimes et des destructions.