Metternich et l'ordre de Vienne 

Le congrès de Vienne établit un nouvel ordre européen

« Il n’existe en Europe qu’une seule affaire, c’est la révolution. (…) Le but précis des révolutionnaires est unique. C’est celui du renversement de toute chose légalement existante. (…) Le principe que les rois doivent opposer à ce plan de destruction universelle, c’est celui de la conservation de toute chose légalement existante. (…) La première et la plus grande des affaires, pour l’immense majorité de toute nation, c’est la fixité des lois, leur action non interrompue, et nullement leur changement. Que les gouvernements maintiennent les bases fondamentales de leurs institutions, qu’ils énoncent à la face de leur peuple cette détermination, et qu’ils la démontrent par des faits. (…) Qu’ils étouffent les sociétés secrètes, cette gangrène de la société. Qu’enfin les grands monarques ressentent leur union et prouvent au monde que si elle existe, elle n’est que bienfaisante, car cette union assure la paix politique de l’Europe. »

Lettre de Metternich au tsar Alexandre 1er en 1821


La Sainte-Alliance : Autriche-Prusse-Russie

Article 1 : Conformément aux paroles des Saintes Écritures qui ordonnent à tous les hommes de se regarder comme frères, les trois monarques contractants demeureront unis par les liens d’une fraternité véritable et indissoluble, et, se considérant comme compatriotes, ils se prêteront en tout lieu assistance, aide et secours ; se regardant envers leurs sujets et leurs armées comme pères de famille, ils les dirigeront dans un même esprit de fraternité, dont ils sont animés pour protéger la religion, la paix et la justice.

Fait triple et signé à Paris l’an de Grâce 1815.

François, Frédéric-Guillaume, Alexandre

Cité dans Éric Anceau, Comprendre le XIXe siècle,

Belin, 2018.

L’ordre selon Metternich

La première et la plus grande des affaires, pour l’immense majorité de toute Nation, c’est la fixité des lois, leur action non interrompue, et nullement le changement. Que les gouvernements donc gouvernent, qu’ils maintiennent les bases fondamentales de leurs institutions tant anciennes que nouvelles ; car si, dans tous les temps, il est dangereux d’y toucher, ce n’est pas aujourd’hui, et dans la tourmente générale, qu’il peut être utile de le faire. Qu’ils énoncent à la face de leurs peuples cette détermination, et qu’ils la démontrent par les faits. Qu’ils réduisent au silence les doctrinaires1 dans l’intérieur des États, et qu’ils manifestent leur mépris pour ceux du dehors […] Qu’ils étouffent les sociétés secrètes, cette gangrène de la société. Qu’enfin les grands monarques resserrent leur union et prouvent au monde que si elle existe, elle n’est que bienfaisante, car cette union assure la paix politique de l’Europe.

Klemens Metternich, lettre au tsar Alexandre Ier, 1821.