Maria et son mari Charlot
Nombreux sont ceux qui ont connu Charles PILONCHERY.
C'était le plus grand "taureau" de la région: Il était inséminateur avant de devenir maire des Salles.
L'histoire racontée à ses filles
Cela se passe pendant la guerre dans les années 1942,43, alors qu’il y avait un couvre feu et que les allemands, »les boches »avaient envahi la région. Mon frère jumeau Loulou était au Service du Travail Obligatoire et notre frère ainé Antonin était marié.
Nos parents (Amélia et Claude Laurent) étaient partis pour le weekend en visite chez des cousins en demandant à mes frères Joseph et Maurice de « veiller » sur les filles,c'est à dire mes sœurs Cicie, Thérèse et moi Maria.
Samedi soir, les garçons ont eu envie de sortir, ma sœur Cicie et moi étions d’accord à condition qu' ils rentrent avant 23h et nous ne dirions rien aux parents. En compensation j' ai demandé qu’ils me prêtent un jour un de leur vélo (j' ai toujours regretté de ne pas avoir de vélo à moi).
Joseph et Maurice sont donc partis , ils allaient peut être faire la fête chez des copains. Après avoir couché notre petite sœur Thérèse, nous avons passé la soirée à tricoter mais à 23h personne, à minuit toujours personne, nous commençons à trouver le temps long, à 1h encore personne ; vraiment les garçons exagèrent, nous allons leur jouer un bon tour.
Nous avions tué le cochon la veille, il restait du sang. Nous en badigeonnons de grands couteaux de cuisine, en jetons par terre.Nous ouvrons des tiroirs , éparpillons leur contenu au sol, mettons la maison sans dessus dessous. Puis nous allons nous cacher dans la chambre des parents, la seule qui ferme à clé.
Les garçons arrivent enfin et paniquent en voyant ce désastre, ils se précipitent dans toutes les pièces en imaginant le pire, et hurlant « Maria, Cicie, Maria, Cicie, Maria, Cicie …. » . Personne au rez de chaussée..., ils montent les escaliers très affolés, ouvrent toutes les portes et finissent par entendre nos fous rires que nous n'arrivons plus à contrôler . Mais bien sûr nous restons enfermées dans la chambre pour éviter leur courroux.
Maintenant je ne suis pas très fière de moi, nous avons peut être un peu exagéré, nous ne pensions pas que nos frères aient si peur !
Nos parents n’ont jamais eu vent de cette histoire.