L'école ne reprenant que le premier octobre, nous restâmes pour le moment, Yvonne et, moi, à Grand-Ris, mais stupeur.. .une semaine après, le 15 septembre, le facteur apporte une lettre : "Commissariat Général au Service du Travail Obligatoire" . "Le Préfet de la Loire a refusé de vous accorder un sursis; vous devez rejoindre immédiatement votre affectation". Que faire ?...
A cette époque, il faut croire que j'étais inconscient. La lettre n'étant pas recommandée, je décidai que je ne l'avais pas reçue et, comme si de rien n'était, je repris l'école le premier octobre, sans trop d'inquiétude. Un mois encore se passa et quelques jours après la Toussaint alors que j'étais en classe, on frappa à la porte.
C'étaient deux gendarmes de Noirétable qui me dirent: " Vous devriez être au S.T.O. en Allemagne, Vous devez rejoindre votre affectation." Que faire, sinon jouer l'étonnement "Mais j'ai un sursis... le voici". Et je leur montre le papier qui, hélas n'avait plus aucune valeur. Alors, celui qui paraît être le chef :
- "Oh! c'est la pagaille à Saint-Étienne, je prends note de votre sursis, en attendant ne bougez pas".
Ils repartent. Je suis soulagé. Et, miracle, aucune suite ne sera donnée à cette affaire. Comment l'expliquer ? Je ne sais pas. A moins que... les papiers parfois à cette époque troublée disparaissent... peut être de la gendarmerie... ou de la Préfecture...
Quand je vous disais que j'étais protégé !...