Je suis né à Grand-Ris dans la maison où vit actuellement mon frère Joseph, le 23 janvier 1921. Pendant longtemps ma mère m'a dit que j'étais venu au monde le jour de la foire de Saint-Didier, le 21 janvier. Mais au premier extrait de naissance qu'il a fallu demander - sans doute pour une inscription à un examen - j'ai constaté que c'était le 23 janvier à O H 35. Mais, pour ma mère, les douleurs de l'enfantement avaient bien commencé le 22. C'est mon grand-père maternel, Antonin Grange qui fit la déclaration à la mairie le lendemain, à deux heures du soir en présence d'Etienne Thiolier, négociant, et de Jules Combes, plâtrier, le maire étant Pierre Mallet.
En 1920, m'avait précédé un frère aîné, mort à 15 jours, sans doute des suites d'un accouchement difficile.A cette époque, les accouchements avaient lieu à domicile, avec l'aide d'une sage-femme diplômée ou non. Je crois me souvenir que ma mère la prénommait "la Benoîte".
Donc, en 1921, Janvier, coucou, me voilà. Hélas, voilà qu'à quinze jours ou trois semaines, je tombe gravement malade. On désespère, paraît-il, de me sauver, et comme mon frère aîné - prénommé lui aussi Antonin - est déjà décédé à quinze jours, grosse panique à la maison. C'est alors que mes parents, très croyants, font le voeu si je guéris, de me conduire en pèlerinage à Lourdes, l'année de ma communion solennelle. Vœu accompli comme promis, le temps venu. Je garde le souvenir de mon premier vrai grand voyage - une nuit dans le train - les chants - le casse-croûte en commun - la mer aperçue pour la première fois à Sète par un beau clair de lune et l'arrivée au petit matin à Lourdes. Une semaine de vraie ferveur aux Sanctuaires près de la Grotte, les processions aux flambeaux, les processions du Saint-Sacrement devant les centaines de malades en chariots...
Maison natale de Grand'Rïs construite en 1906. Plantation des pommes de terre. Claude Laurent - Antonin