SOUVENIRS
André LAURENT
Mais le plus marquant souvenir est bien celui de ces fruits qui, quand ils étaient bien mûrs tombaient par terre et éclataient en petites graines surmontées d'une petite tige couverte de poils.
C'est là que notre malice d'écolier commençait car nous l'appelions "gratapoil".
Les hostilités commençaient au coup de sifflet qui marquait la fin de la récréation. Et il ne faisait pas bon être devant un copain bien approvisionné à l'abri des regards de l'instituteur.
Un geste rapide permettait de lâcher une dizaine de gratapoils dans le cou, assez profondément entre le corps et les sous-vêtements. Tout mon corps me gratte rien qu'en y repensant. Les démangeaisons étaient assurées tant que ces petites bêtes n'étaient pas chassées. Mais pour les sortir, il n'y avait qu'une solution garantie: c'était d'enlever ses vêtements, de les retourner et enlever une à une ces "urtifiantes" qui grâce à leurs poils remontait tout le corps en faisant des trainées gratouilleuses. Ils fallait souvent attendre la fin de l'école pour pouvoir sortir et aller se soulager.
et des gros tas de feuilles dans tous les coins de la cour.