Une anecdote : Cela se passait au cours des vacances de 1944, dernière année de l'occupation allemande, pendant la colonie de filles du mois de juillet. Les enfants étaient un peu excités par les événements et les monitrices, souvent très jeunes, avaient beaucoup de peine à se faire obéir. Un soir, comme d'habitude, elles les accompagnèrent au dortoir pour le coucher, mais voilà que ces demoiselles, au lieu de s'endormir, chahutaient à qui mieux mieux.
Tant et si bien, que ne pouvant en venir à bout, désespérées, les monitrices abandonnèrent le dortoir et son chahut, descendirent sur la cour et vinrent gémir devant moi, me demandant même si je ne pouvais intervenir. Ce que je fis aussitôt. Je me présentai en coup de vent dans les dortoirs en poussant une "beuglante" bien sonnée et en leur promettant d'emmener chez moi les récalcitrantes. Je n'eus pas à le dire deux fois: au son de ma grosse voix le calme revint aussitôt... Bientôt suivi d'un sommeil réparateur et je n'eus plus qu'à remettre le champ de bataille aux monitrices ébahies devant un tel pouvoir !...