D'ailleurs, pour me perfectionner dans ce domaine, je suivis en 1947 ou 1948 une semaine de stage à l'école d'Agriculture d'Ecully près de Lyon. Les problèmes de surmenage scolaire ne nous inquiétaient pas beaucoup... Il est vrai qu'il n'y avait pas la télévision pour accroître la fatigue.
Le jour de l'examen étant arrivé, il fallait se rendre à Noirétable à l'école publique. Le soir après la proclamation des résultats, les heureux élus achetaient chacun un drapeau tricolore qu'ils brandissaient à la portière de la voiture afin qu'à l'arrivée triomphale au bourg de Saint-Didier
tous ceux qui nous attendaient sachent bien "qu'on avait réussi". Si tous étaient dans ce cas, la joie était complète, ce qui arriva quand même souvent. Sinon, le malheureux qui avait échoué, souvent ne pouvait retenir ses larmes... Mais que dire de la honte de ses parents !
Sauf quelques cas individuels, on peut dire que peu d'élèves poursuivaient leurs études après le Certificat.
L'un des premiers à partir en sixième fut sans doute Joseph Quérat en 1950, qui devint ensuite directeur de l'École Saint-Louis à Saint-Chamond et qui, au moment où j'écris ces lignes se prépare à prendre sa retraite, ce qui ne me rajeunit pas.