Vers la fin de la guerre, très malade, il souhaita me passer le flambeau. Au début, je fis comme lui puis m'efforçai de structurer cette association. J'instituai un "secrétariat familial ", c'est à dire que je recevais tous ceux qui avaient un renseignement à demander concernant les nouvelles lois: Sécurité Sociale et Allocations familiales. Toutes les semaines j'avais des visites surtout de jeunes foyers; je fis de nombreuses démarches auprès des organismes sociaux pour faire valoir leurs droits qu'ils ignoraient la plupart du temps et récupérer les sommes qui leur revenaient. Par la suite notre association adhéra à la Fédération Départementale de la Familiale Rurale à Saint-Étienne dont je devins le Vice-Président. En 1953, nous embauchâmes une "aide familiale rurale" chargée d'aider les familles en difficulté. Pour la gestion de ce service, il fallut fonder une autre association reliée elle aussi à la Fédération Départementale des Aides Familiales Rurales dont je fus également l'un des responsables. Cette charge me demanda beaucoup de déplacements dans tous les coins du département, depuis La Pacaudière à une extrémité jusqu'à Maclas et Véranne de l'autre : Réunions pour aider les responsables locaux à fonder leur propre association ou pour soutenir leur action dans les différentes fêtes organisées ici ou là pour faire rentrer de l'argent dans les caisses, en compagnie le plus souvent du Président départemental, Monsieur Séon de Bellegarde-en-Forez.
Plusieurs fois, il m'a fallu participer à des Congrès nationaux à Versailles, à l'école des Jésuites Sainte Geneviève pendant trois jours consécutifs. Nous voyagions la nuit à l'aller et la nuit au retour; le voyage durait sept heures, c'est dire qu'au retour nous avions des heures de sommeil à récupérer. Mais ces activités furent pour moi passionnantes et très formatrices; elles me donnèrent une certaine aisance à m'exprimer en public et me permirent de beaucoup apprendre au contact des autres.