LE TELECLUB
SAINT-DIDIER-SUR-ROCHEFORT
La première arrivée ou une des premières, de la télévision à Saint-Didier à été celle du téléclub. Je ne me souviens pas sous quelle forme d’association elle a été montée (peut-être loi de 1901) mais je pense que certains s’en souviendront et nous diront.
Un poste a donc été acheté, bien sûr en noir et blanc et avec une seule chaine : La une.
La télé française des années 60
Il a fallut trouver un local que le curé Gourbière a mis à notre disposition dans la cure. Un poële à sciure a permis de chauffer cette pièce pendant la saison froide.
A cette époque (si quelqu’un connaît la date), il n’y avait qu’une chaine qui dépendait de la R.T.F.(Radiodiffusion et télévision française). Les émissions débutaient à vingt heures par le journal télévisé présenté par Catherine Langeais et se terminaient vers 22 heures 30 après l’émission phare qui pouvait être un film (beaucoup de westerns), la piste aux étoiles (le jeudi ? jour des gosses), cinq colonnes à la une (avec les fameux « Pierre »), la vie des animaux, 36 Chandelles de Jean Nohain, La Séquence du spectateur, de Claude Mionnet qui présentait des extraits de films cinémas, l'Eurovision, etc…
Il ne faut surtout pas oublier la fameuse mire qu’on voyait avant et après la diffusion et qui permettait de pouvoir faire le réglage de l’antenne. Une autre chose nous a aussi beaucoup marqué : c’est le fameux petit train rébus qui occupait l’écran pendant les moments de pannes de transmission. C’était : INTERLUDE.
le petit train rébus de la mémoire
La conclusion de ce dernier rébus est qu’il faut 2 ou 3 ans pour apprendre à parler et toute une vie pour apprendre à se taire. Moi, je n'ai apparemment pas fini d'apprendre.
J’en reviens au chauffage. C’était tout un art d’allumer cet appareil. Je me souviens de ce qui aurait pu être un drame par ma faute. Mais vivons l’événement:
Il fait froid dans le téléclub. La télévision est au fond de la pièce et il y a plusieurs rangées de chaises comme au théâtre. A l’entrée de la pièce, sur la gauche, un grand : Je crois que c’était Bernard Quérat, prépare le poêle en tassant la sciure autour du billot de bois. Il enlève le billot et le tiroir au bas du poêle. Un premier essai d’allumage avec une page de journal tordue en torche s’avère être un échec. Il faut employer les grands moyens. Pour cela, il remet un peu de sciure dans le bas du tiroir et prend le litre d’alcool ou d’essence prévu à cet effet et en vide un petit peu dessus. Deuxième tentative échouée : La sciure est trop humide et les flammes s’éteignent en laissant des braises de sciure rougeoyantes. Dans ma tête de préadolescent, en un éclair je me rends compte que la quantité de carburant administrée n’est pas à la hauteur du besoin et je saisis la bouteille, l’ouvre et en vide une goute de plus sur le tiroir. Ouaf ! l’alcool prend feu immédiatement et le contenu de la bouteille aussi.
Heureusement Zorro est arrivé dans le corps de Bernard Il enfonce rapidement le tiroir à sa place et en une fraction de seconde bouche la bouteille avec sa main, la privant ainsi d’oxygène.
Bilan de cette soirée : un petit sermon à mon intention et un poêle allumé. Nous avons passé une bonne soirée et personne jusqu’à aujourd’hui ne s’en est douté.
Moralité : Si ce jour-là il n’y avait pas eu un protecteur dans l’air, aujourd’hui il n’y aurait pas ce site qui relate toutes ces tranches de vie.