Pour une fois, cette page est construite différemment.
Les choses les plus récentes sont placées au plus haut.
Je vous retranscris ici le message que j'ai reçu de Régis CHAPERON(voir articles se rapportant à lui via la recherche). Il a été inspiré par cette fête qui vient de se passer à St-Didier.
Comme quoi il ne faut jamais perdre de vue nos origines.
"Merci André pour ce magnifique texte qui accompagne ton article sur la fête du pain du 25 septembre.
Tout est juste dans ta vision de ce moment de partage. Et j'y étais ce jour là avec mes enfants exactement dans cet esprit.
Je ne suis pas un habitant historique du village, et même si les racines de mon patronyme remontent dans la Loire, je ne suis qu'une pièce rapportée, un "urbain" qui n'habite le village que quelques semaines par an. Cependant j'ai cherché toute ma vie ce que je trouve ici, à Saint Didier sur Rochefort. Et c'est précisément l'héritage que je souhaitais transmettre à mes enfants : Celui du partage de l'effort pour nourrir les hommes réunis d'un même destin. Jadis, les machines ultra modernes n'existaient pas, ni cette société du juste-à-temps et de consommation de masse.
Jadis, nos anciens travaillaient les champs de l'aube à l'aurore pour nourrir les hommes et leur famille au prix d'effort que bien peu connaissent aujourd'hui.
Je voulais montrer à mes enfants qu'une corde, ce n'est pas une succession d'opérations informatiques transmises à des machines qui transforme un mouton en corde synthétique. Je voulais montrer à mes enfants que l'homme est un génie, et que les anciens savaient tout fabriquer eux même.
Quelle leçon de voir sous nos yeux se créer des cordes solides et parfaites dans les mains d'hommes et d'outils en bois façonnés avec talent et une ingéniosité que beaucoup d'entre nous ont oublié.
Quel bonheur de voir des paniers en osiers naître sous nos regards émerveillés de cette agilité, de cette connaissance ancestrale.
Quelle joie de voir ce four à bois s'animer pour recevoir les pains pétris sous des mains expertes, et quel plaisir de déguster un pain cuit à l'ancienne, d'une époque où la vie ne se résumait pas à faire un selfie pour le poster sur internet. Oui, la vie était dure, mais ô combien authentique dans les rapports humains.
Et c'est là toute ma démarche. Ma maison à Saint Didier, c'est une boite à souvenirs pour mes enfants. C'est le lieu de rencontre de ma famille, là où on redécouvre le vrai. Là où les buses survolent les prairies et où les chevreuils sont chez eux.
C'est le refuge.
Et tu le dis toi même, "on ne sait pas de quoi demain est fait", et je sais que mes enfants trouveront ici des hommes de valeur qui nourriront les habitants, des hommes de confiance qui affronteront l'adversité ensemble, et la notion de bien de l'humanité lorsqu'ils regardent une forêt et les vallons de cette région.
Mon coup de foudre pour la Loire remonte à mes 6 ans. Et il aura fallu attendre mes 40 ans pour que j'en devienne l'habitant.
Je ne suis qu'un "urbain" la semaine qui fait triste mine dans une grande ville de béton, et revit les weekend au milieu des prairies à travailler ma terre pour faire pousser mes légumes en bio, et qui fait découvrir à ses enfants une flore et une faune riche et vivante qui n'existe plus depuis longtemps dans nos villes devenues inhumaines et stériles.
Je n'ai qu'une peur : Que ces connaissances des anciens, ces savoirs d'antan, ne se transmettent pas et que nous oubliions comment faisaient nos ancêtres lorsque les derniers à savoir nous quitterons.
Bien amicalement,
Régis."
Et voici quelques souvenirs (merci André BONJEAN)
Le Battage
Pain fait sur place
Affûtage
« Fêtes des battages et du pain » .... Agir Local, Recherche de Sens et d’Humanisme !
Ce n’est pas une fête de la batteuse comme les autres, car l'un des objectifs est bien de trouver le sens que recouvraient ces activités humaines qui étaient essentielles à la vie du quotidien de chacun, sachant que la convivialité festive savait aussi y prendre sa place quand il le fallait !
D'où cette approche originale qui relève d’une forme d’ethnologie appliquée, quasi militante, avec la contribution active de l'artisanat local (Artisanat du Pays d’Urfé et de Cervières) pour faire vivre ou revivre des savoirs- faire hier essentiels ; le souci de leur transmission est bien présent aussi.... qui sait ce que l’Avenir réserve ??
Il en est de même de l’implication solidaire de l’association du Patrimoine Rural en Côte Roannaise qui, en mettant en valeur l’agriculture paysanne d’ hier, aide ainsi son territoire à ne pas se laisser entraîner dans la dérive du dortoir péri urbain. Ils viennent ici épauler les membres et amis du Comité de Fêtes de Saint Didier qui depuis 3 ans font vivre de façon authentique, des moissons jusqu’ au pain, les différentes étapes de cette «économie autarcique » d’autrefois, qui avait l’avantage d’accorder aux choses leur vrai valeur ! Dans ses modalités, elle permettait de bien partager la création de cette vraie richesse indispensable à la vie du quotidien, avec la dignité qui lui est liée...Le pain qui sera cuit sur la place du Village par un ancien boulanger ( Paul DEGOUTTE) fier de son métier, mettra à l’honneur le symbole du pain, toujours respecté.
Et la convivialité qui accompagnait si bien cette entraide qui autrefois s’exprimait spontanément pour mieux faire face tous ensemble aux exigences des travaux des champs, sera bien présente lors du repas de la batteuse grâce à l’implication du Comité des fêtes. Elle résonnera tout au long de la journée, soutenue par l’expression musicale des 2 groupes « Patois de vé SARMAN » et « les Fourinias du Vimont ». La présence d’une conteuse, avec ses « contes paysans », mobilisera dans le même sens notre imaginaire !
On peut donc penser que la conférence qui clôturera cette journée sera le point d’orgue de cette manifestation : Robert BOUILLIER est un véritable ethnologue de la Ruralité, dans une approche à la fois scientifique et humaniste ; grâce à lui et à Alice TAVERNE, le Musée d’ AMBIERLE représente une part importante de notre mémoire collective, et nous rappelle qu’il faut aussi savoir s’appuyer sur nos racines pour construire un réel Avenir à visage HUMAIN, au service de notre société et des générations futures .
Cette fête sera donc aussi l’éloge de la dimension humaine...Tel est aussi le sens de cette Rencontre du 25 septembre à Saint DIDIER, au « pays des caillotés » ! Et cette implication locale nous invite à une réflexion plus globale....Les valeurs qui fondent ce principe de « l’Humain, acteur au service de l’Humain », sont encore bien présentes dans cette Ruralité si méprisée par le système « productiviste/ consumériste » qui nous emmène on ne sait où ! Une forme de résistance constructive est sans doute inscrite dans le subconscient de ce beau projet, qui veut d’ abord soutenir la vie sociale et humaine de ce village de Saint DIDIER/ ROCHEFORT, que nous aimons ! Mais en agissant ainsi ici, « nous pensons aussi notre Territoire, notre Société et le Monde ! »
Photos 2015
D07
D08
D09
D10
D11
D12