Mais elle ne liait pas les gerbes : un homme juché sur un siège en tôle devait, avec un râteau spécial, confectionner les javelles. Je fus consacré spécialiste pour ce travail, si bien que souvent même nous rendîmes service à quelques voisins qui venaient en retour nous aider à lier les gerbes.Celles-ci étant sèches, on les mettait en meules ou plongeons. Ce travail délicat pour que la pluie ne pénètre pas à l'intérieur, était exécuté la plupart du temps par mon père ou l'un de mes frères, Louis ou Joseph.
Après la fin de la guerre on vit apparaître la moto-faucheuse qui permit un travail beaucoup plus rapide quoique pénible dans les pentes. Plus tard, vers 1952, vinrent les premiers tracteurs et autres machines agricoles: monte-foin, trayeuses électriques, etc. La révolution agricole était commencée et avec elle la désertification des campagnes. Mais, pendant toute la guerre et quelques années après, alors que j'étais instituteur à Saint-Didier, je descendais souvent à Grand'Ris après la classe ou au début des vacances, en juillet pour aider mon frère aux grands travaux, foins et moissons.
Mon père mourut le 6 mars 1947, peu de temps après la naissance d'André, après avoir souffert pendant des années et s'être progressivement affaibli, atteint d'une tuberculose pulmonaire contractée en Allemagne pendant sa captivité.
Le 9 Mars 1947: Antonin,Yvonne, Jean-Claude et Christiane