Cet extrait provient du recueil de souvenirs constituées par Jeanne THOLONIAT-CARTON de LA VALLA
Ce livret avait été diffusé lors d'une fête à la maison St-Joseph.
C'est le témoignage d'Yvonne TREILLE épouse LAURENT qui avait enseigné chez les sœurs.
Pour compléter les témoignages de toutes ces anciennes élèves du pensionnat du Sacré-Cœur, voici maintenant celui d'une institutrice, Madame Yvonne Laurent.
Elle commence par m'indiquer: cette année scolaire 1941-1942, à l'école du Sacré-Cœur, il y avait: Mademoiselle Alice Gayte (tante de Madame Messant du bourg), qui était la directrice et qui assurait-1'enseignement en C.M.1 et C.M.2; en tant qu'adjointes, moi-même: Yvonne Laurent née Treille, qui m'occupait des classes de C.E.1 et de C.E.2 ainsi que Sœur Marie Regeiffe (tante de mémène) qui enseignait dans la classe maternelle, sans oublier Sœur Elidie qui était à la cuisine et une Sœur Mère, supérieure des religieuses Saint-Joseph, qui assumait la fonction d'infirmière tout en étant gérante de la pharmacie au service de la population."
Cette année-là Yvonne ne se souvient pas, par contre, exactement du nombre de pensionnaires.
Elle se rappelle, en revanche, qu'elle n'avait pas à assurer la garde aux dortoirs (cette tâche étant remplie par Mademoiselle Alice).
Elle se souvient aussi de sa grande chambre non chauffée donnant sur la cour de l'école, et que Sœur Elidie faisait chauffer des briques.
Elle poursuit en disant: "Les salles de classe étaient, quant à elles, chauffées par des poêles à charbon et à bois, qu'il fallait allumer chaque jour et alimenter dans la journée à l'aide de charbon que nous allions chercher a la cave."
Chaque journée d'école était divisée de la façon suivante: les levers vers 6 heures 30, à 7 heures: la messe, à 7 heures 30: le petit déjeuner, à 8 heures: les cours; et les soirs venus, il y avait étude de 17 à 19 heures; à 19 heures: le souper suivi d'une petite recréation et pour terminer le coucher vers 20-21 heures.
"Après le repas du soir, précise de plus Yvonne, il y avait donc une récréation que je surveillais. Quand il faisait froid, cela se passait alors à l'intérieur, dans la pièce située avant la Salle de classe qui était le vestiaire et qui servait de Salle de jeux. II m'est d'ailleurs souvent arrivé d'y apprendre des danses aux pensionnaires qui aimaient bien cela.
Ensuite, une fois les enfants au lit, je veillais, avec Mademoiselle Alice. Nous nous occupions, en plus, de préparer les cours, nous faisions aussi un peu de tricot, nous répétions encore des chants à l'occasion de certaines fêtes religieuses (fête du Saint-Sacrement, Noël, Pâques...) ou des pièces de théâtre qui se jouaient d'ailleurs dans la Salle de cinéma de l’école des garçons, ou bien, nous allions également jouer aux cartes chez des amis.
Il faut aussi ajouter que chaque rentrée de classe se faisait en rang et en silence. Une prière suivait cette dernière pour le matin ainsi qu'un quart d'heure de catéchisme ou de leçon de morale. Et dans la journée se déroulaient toutes les autres disciplines: orthographe, calcul, français, lecture, géographie, histoire, sciences, dessin, couture, chants, récitations, sport, etc., suivant bien évidemment le programme du jour.
En ce qui concerne les jeudis, il y avait promenade pour les pensionnaires. Et c'est lors des mâtinées des dimanches, que les mamans des pensionnaires leur apportaient nourriture et vêtements nécessaires pour la semaine. Chacune des filles avait également un petit placard situé dans la cuisine, dans lequel elles rangeaient beurre, fromage, ou encore saucissons...etc.
Les repas, préparés par Sœur Elidie, étaient très bons et bien équilibrés (c'était une fine cuisinière).
Durant la même année, poursuivit-elle, je me souviens même qu'à l'école des garçons étaient en place deux classes. L'une était assurée par Monsieur Antonin Laurent (qui devint mon mari par la suite) et l'autre par Mademoiselle Bayle qui en était alors la directrice. Et il y avait aussi des pensionnaires qui allaient manger à la Cantine ayant pour responsable Mademoiselle Vitaline Pouvaret.
Les deux écoles entretenaient de bonnes relations.
A la paroisse, se trouvaient, à cette époque, Monsieur le Curé Rotagnon ainsi que l'Abbé Magdinier, qui s'occupait aussi de la chorale avec l’aide de Mademoiselle Alice jouant de l'harmonium. Cette dernière se chargeait également des représentations théâtrales.
C'est après 1942 que Sœur Paul du Christ (originaire de Saint-Paul-en-Jarez) a pris la relève en tant que directrice de l’école des filles et ceci pendant de nombreuses années. Elle a eu plusieurs adjointes dont Lucienne Champin ou encore Marthe Bartholin... etc…
Pendant la même période, enchaîne Yvonne, à l'école des garçons, Ont exercé mon mari (Antonin Laurent), moi-même, son adjointe, remplacée plusieurs fois, notamment par Germaine Girardin (nièce de 1'Abbé Girardin, curé de Saint-Jean la Vêtre) et surtout par Valentine Combe, du Mâs, sœur de Claudia qui est actuellement au centre d'accueil. (Je cite simplement ces personnes parce que les élèves qu'elles avaient, étaient presque toutes passées par l'école maternelle des Sœurs.)
Après Sœur Paul du Christ, ce fut le tour de Sœur Christine-Marie, qui devint aussi directrice et qui l'était encore au moment de notre déménagement pour Saint Paul en Jarez.