Les registres nous apprennent que vers les années 1760, l’église et le cimetière de Saint-Didier sont frappés d’interdit, mais on en ignore les raisons. Aussi peut-on lire par exemple le 19 avril 1760 : « Baptême de Jeanne-Marie Siveton, fait à Saint-Roch, chapelle rurale dudit Saint-Didier où notre seigneur repose depuis l’interdit de la mère église dud. Saint-Didier ».
La chapelle Saint-Roch a été modifiée au XVII° siècle. Une pierre encastrée dans la muraille porte la date de 1736 ; cette date implique que l’oratoire, comme celui de Cervières, est le résultat d’un vœu fait pendant la peste de 1628 « au grand serviteur des pestiférés » (voir chap. XVI).
L’église de Saint-Didier a été restaurée de 1950 à 1952, sous le curé Gourbière. Elle possède de nombreuses œuvres d’art (voir plus loin).
LA VIE A SAINT-DIDIER DU XVII° AU XX° SIÈCLE
Les registres de la commune sont de précieux documents pour nous renseigner sur la vie du village à travers les siècles. A l’occasion de recherches généalogiques, un instituteur a parcouru, il y a quelques années, ces registres, et a ainsi relevé les différents métiers exercés à Saint-Didier aux XVII° et XVIII° siècles notamment. Voici ce que nous apprend cette recherche :
Les scieurs de long ont été de tous temps assez nombreux. Dans les temps anciens ils allaient travailler en Italie ou en Espagne. C’est de ces scieurs émigrants qu’il s’agit dans de nombreux actes. Ainsi, en 1669, on note les « décès en Italie de Jean Forie et d’André Mangavel ». Il y avait aussi des scieurs au pays : « En 1690, André Desgouttes est scieur de long au Cheffal ! ». « En 1733, mariage de Jean Bonjean, scieur de long de la Coste parr. De la Valla ».
Les artisans étaient nombreux et habitaient très souvent un hameau. Ainsi, à la fin du XVII° siècle, Michel Vial est « meusnier » à Rodde. Claude de Tey est boulanger. Martin et Antoine Siveton tiennent une hostellerie ; Antoine Potard est tanneur au Vernay ; Jean Marvillon et Jean Bartholin sont eux aussi « tanneurs » à l’Arnaudin. Le métier de la tannerie restera assez longtemps dans le pays. Claude Rechaussat est cordonnier au Tey ; Barthélemy de l’Olme « tailleur d’habit » au Rix ; Jean Fanthin est aussi tailleur au Grand Ris. Il y a aussi des maréchaux : Antoine Rochy au pont, Claude Roannet à la Plasse ; Jean Fayard au Ravariou ; des chirurgiens : André Gonin ; les fermiers sont peu nombreux : Didier Chavanerin « laboureur et granger », les journaliers non plus ; on trouve aussi quelques marchands, des bourgeois, des « poilliers » ( ? peut-être des vendeurs de poêle à frire !), Mais ce qui est le plus surprenant c’est de trouver des vignerons à Saint-Didier : André Arnodin, Antoine Valeton, Claude Paradis sont vignerons à Mesmos ; on trouve aussi des vignerons à la Sable, à Ravarioux, au Pont. A noter enfin que la plupart des habitants sont laboureurs.