Antonin GRANGE
Mon grand-père maternel et parrain.
Ma mère était fille unique. Je ne vous dirai rien de ma grand-mère maternelle que je n'ai pas connue et qui se nommait Ponchon. J'ai seulement vu sa photo, agrandie et encadrée, la représentant en coiffe de dentelle comme elles se portaient à cette époque. Je me souviens, par contre, très bien de mon grand-père Antonin Grange qui fut mon parrain, mort en 1932 à 71 ans emporté en huit jours d'un ulcère à l'estomac, sans doute après hémorragie. Le premier dimanche d'août il était à la kermesse et huit ou dix jours après, on l'enterrait. J'avais onze ans et fut beaucoup touché par sa mort. Bien qu'ayant laissé la ferme à mes parents, il participait toujours un peu aux travaux et était d'une très grande bonté. Je ne crois pas l'avoir jamais entendu élever la voix. Il devait être d'une santé un peu fragile car s'il mangeait le même menu que nous, lui seul avait droit au pain blanc - la miche - qu'on achetait chez le boulanger et que nous appelions le "pain parrain". Sa grande spécialité était la chasse qu'il pratiquait plusieurs fois par semaine avec son chien et un voisin retraité qu'on appelait "le grand Camille". Il se levait au petit jour et revenait fréquemment avec un ou deux lièvres ou quelque autre lapin ou perdrix.