Le grand souci et le but suprême de tout directeur d'école primaire à cette époque, et même bien avant la guerre, était la préparation du certificat d'études primaires. Quand j'étais moi-même encore élève dans les années trente, j'avais comme jeune instituteur, dévoué et énergique, Monsieur Décombe qui a laissé un grand souvenir à Saint-Didier. C'est à lui que je dois ma "vocation" d'instituteur. Comme mes parents n'étaient pas assez riches pour me payer des études, il me garda encore un an après le Certificat d'Études Primaire pour me faire gagner une année. Il fit pour moi seul un cours supplémentaire, grâce auquel je rentrai en octobre 1934 à l'École Gerson à Lyon en deuxième année de Brevet Élémentaire, au lieu de première année. Il se débrouilla également pour m'obtenir une bourse - mais pas une bourse d'État, l'Enseignement libre n'y avait pas droit. Et c'est ainsi que je restai cinq ans à Gerson, obtenant d'abord le Brevet Élémentaire, puis en 1939, le Brevet Supérieur des Écoles Normales, examen réservé aux futurs instituteurs. J'ai gardé un très bon souvenir de ces années studieuses et de la pédagogie qui nous était appliquée par nos professeurs, des frères pour la plupart, mais aussi quelques maîtres de l'extérieur. La vie y était bien réglée: coucher à 20 heures 30, réveil à 5 heures 30. Messe tous les jours de 6 heures à 6 heures 30, puis étude. Demi-heure pour le petit déjeuner, sortie à midi. Reprise des études à 14 heures jusqu'à 19 heures entrecoupées bien entendu de récréations. Les deux premières années, je ne revins à Grand'Ris qu'aux vacances de Noël et de Pâques. Les années suivantes on me permit de venir quelques jours à La Toussaint et à Mardi Gras. C'est sans doute à cause de cette vie de pension vécue en commun pendant des années que nous sommes restés avec mes condisciples, encore maintenant, très liés et que nous aimons nous réunir tous les ans et même plus souvent avec quelques-uns.maintenant, très liés et que nous aimons nous réunir tous les ans et même plus souvent avec quelques-uns.