"Penser, c'est dire NON" Alain (1)
"Je pense, donc je suis" cogito ergo sum Descartes (2)
"Qu'est-ce que la science ? Uniquement la recherche de la Vérité" Swâmi Prajnânpad (3)
"Dans le processus de choisir A nous rejetons automatiquement B" Deepak Chopra (7) J.11
L'enseignement de Swami Prajnanpad se résume tient en trois lettres : O U I
Il n'y a pas d'opposition entre science et spiritualité selon Bruno Soft :
"Par ailleurs, alors que beaucoup de spiritualistes ont rejeté Freud et la psychanalyse, lui s'y intéresse, car : « Freud a établi de manière scientifique et rigoureuse ce que les sages des siècles passés ont trouvé par eux-mêmes de manière intuitive, mais non, fondée scientifiquement. ».
Dans son enseignement (Adhyatma Yoga), Swami Prajnanpad développe deux lois : la différence et le changement. La différence est dans les formes et l'apparence, tandis que l'unité est dans la Réalité, dans ce qui est.
Le changement ou deuxième loi de la nature est « la différence dans le temps ». Ce qui vient s'en va. La vie est pour la mort, l'apparition pour la disparition. L'action-réaction est le mode de fonctionnement du changement. C'est l'expression de l'énergie infinie. Dans la manifestation, pour tout effet, il y a une cause. Il n'y a donc ni accident, ni miracle, ni destin. Le karma (poids des actions du passé) est un autre terme pour désigner l'hérédité, puisqu'il n'y a pas de séparation entre ce qui est mental et physique. Tout ce qui nous arrive, c'est nous qui l'attirons. Nous sommes responsables de notre bonheur puisque le monde extérieur est neutre.
Pour illustrer le passage de la dualité à la non-dualité, le maître bengali donne souvent l'exemple du pendule. Le mouvement part de la position d'équilibre et lorsque le jeu d'action-réaction est épuisé, le pendule tend à revenir à cet état neutre, stable, en équilibre.
Mais quelle est la cause de la rupture de cet équilibre ? Prajnanpad l'attribue au refus. Tout est construit sur le refus, créateur de toute dualité. Refuser c'est dire non à ce qui est, au changement. Le refus crée le plaisir et la souffrance aussi inséparables que les deux faces d'une pièce de monnaie. Ils sont produits par un découpage arbitraire, une séparation au sein d'une réalité unique.
Ce découpage est le fait de l'ego dont le maître d’œuvre est le mental : organe central du refus dont l'aspect intellectuel est la pensée, l'aspect affectif, l'émotion et le désir. Pour s'en libérer, il faut le traquer sans relâche en le confrontant aux faits réels". (4)
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Qui était Swamiji ? Qu'est-ce qu'un maître ?
Comme l'avait répondu Ulysse à Polyphème qui lui demandait son nom "Personne".
Et ce nom ?
Swamiji l'avait lui-même aussi perdu avec tout sentiment d'identité séparée le jour où il y avait eu dans sa vie comme une cassure. Le jour où il s'était trouvé comme foudroyé pour se réveiller transformé, libéré.
De cette transformation, de cette expérience il ne s'est pas expliqué. Parce qu'elle n'est pas plus du domaine de la compréhension que la mort. Par laquelle il était alors sans doute passé. Mais il y faisait parfois allusion, disant "En ce temps-là Swamiji n'était pas encore Swamiji". De cet état, les maîtres disent qu'on n'y parvient pas par degrés. Encore bien moins par ses efforts. Que l'accession à cet état est instantanée car on s'y trouve hors du temps total et permanent. (5)
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Transmettre l'enseignement de Svami Prajnanpad ?
Lettre de Svami Prajnanpad à Daniel du 19 janvier 1964 :
"Les lettres sont écrites avec des mots et ces mots sont porteurs de sens. Mais quand le lecteur voit les mots il leur donne le sens qu’il porte déjà en lui. Et il passe ainsi a coté du sens ou des idées exprimées au travers de ces mots par celui qui les a écrits. Il est évident, vous le comprenez, que tant que le lecteur ne donne pas le même sens ou n’a pas les mêmes idées que celui qui les a écrit, il passe à côté de ce qu’on lui écrit et donne aux mots le sens et les idées qui sont les siens". (1) p239
Citations (extraites de lettres ou d'entretiens) :
"D’abord regardez avec lucidité ce qui est, ce que vous êtes, ici et maintenant : pour cela, vous devez être convaincu que la comparaison et les jugements de valeur ne sont absolument pas fondés. Rien n’est ni bien ni mal et vous êtes donc ce que vous êtes, ici et maintenant"
"Tout est neutre, tout est absolu, chaque chose est comme elle est. C’est vous qui la faites apparaître bonne ou mauvaise, agréable ou pénible"
"Celui qui ne se voit pas lui-même n’arrête pas de parler des autres. Il passe son temps à repérer et à mépriser en autrui des fautes et des faiblesses qui sont en fait camouflées et refoulées en lui-même"
"D’abord acceptez-vous vous-même. Quand vous ne vous acceptez pas et que vous vous imaginez être quelqu’un d’autre, un conflit surgit entre ce que vous croyez être et ce que vous êtes vraiment"
"Vous êtes responsable de votre bonheur. Vous seul et personne d’autre"
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Voir aussi "Comment se libérer du mental" d'Eckhart Tolle. (6)
Pour aller plus loin :
ROUMANOFF, Daniel. Swami PRAJNANPAD - Vers la Réalisation de Soi - Citations commentées des upanishad et histoires (2009) Éd. Accarias - L’originel (3)
Propos sur les pouvoirs - Éléments d'une doctrine radicale (1925) (1)
DESCARTES. (1637) (2)
DESCARTES. Les principes de philosophie (proposition 7 et 10) (2)
SOFT, Bruno. Mystiques et maîtres spirituels contemporains éd. Pocket (4)
LEBOYER. Frédérick. Portrait d'un homme remarquable Swami Prajnanpad éd. Critérion, coll. "L'homme relié" p 113 et 115 (5)
TOLLE, Eckhart. Ensignements (6)
CHOPRA, Deepak Déployer le bonheur (17.10.2016) (7)
LE ROY, José La véritable signification de l'acceptation par Jeff Foster (24.04.2014)