“La tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l'évolution créatrice” Jan Christiaan Smuts (1)
"La nature ne fait pas dans le carré, elle fait dans le rond" Raymond Devos (3)
"Nous sommes tous "cause et effet à la fois" Jean Claude Kaufmann (5)
L’origine grec holos du mot holisme qui signifie “la totalité, l'entier” nous renvoie à la la manière de penser qu’un phénomène ne s’explique qu’au sein d’un ensemble indivisible, à l’opposé du réductionnisme qui cherche plutôt l’explication dans la fragmentation du phénomène. (figure 2)
Alors que nous sommes dans un monde globalisé, nos prises de décisions relèvent du réductionnisme dogmatique (figure 2). A l’origine, l’idée n’était pas mauvaise. Effectivement, le réductionnisme méthodologique est une méthode analytique qui explique bien les phénomènes en les décomposant et simplifiant au maximum. Tous les domaines sont concernés dès lors que tout relève de la science : les mathématiques, la physique, la chimie, la biologie, la géographie,
l’histoire... et même l’économie ainsi que les sciences humaines, sciences sociales et sciences politiques. A quand les sciences des religions ?
Pour l’heure, la dérive est bien présente, à force de prétendre qu’il n’y a aucune limite pour l’application systématique de l’analyse compartimentée dans chaque domaine de spécialité : il en est ainsi du dogmatisme réductionniste dans la gestion du monde actuel.
Quand chaque domaine scientifique devient une corporation défendue par quelques actionnaires, force est de constater que nous tournons le dos au vivre ensemble que nous invoquons à tout va.
D’après Patrick Juignet, l’idéal serait de “marier attitude holistique et attitude analytique pour arriver dans chaque discipline à définir l'objet d'étude le plus approprié”. (2)
Ainsi, nous aurons une vision globale qui tiendra compte de tout les paramètres et au final, ne laissera personne à l’extérieur du cercle social constitutif de l’humanité.
Depuis que tout s’explique de manière scientifique nous tournons en rond, incapables de trouver une solution aux problèmes contemporains que nous créons sans cesse par le biais des nouvelles technologies.
Par le réductionnisme dogmatique, nous cherchons la quadrature du cercle, autrement dit nous tentons de "résoudre un problème insoluble”. (figure 1)
Pourquoi alors l’humanité a inventé l’approche systémique sans l’utiliser ? (figure 5)
Ce champ interdisciplinaire est une posture qui admet la complexité des objets étudiés. L’analyse systémique (figures 3 et 6) tente de comprendre l’objet d'étude ainsi que son fonctionnement dans son environnement et même dans ce qui n'apparaît pas en faisant la somme de ses parties. C’est bien une réelle démarche pluridisciplinaire. (figure 4)
L'approche systémique est un “savoir-être” où nous nous contentons d’analyser chaque composante du système, mais d'embrasser par une vision globale chaque sous-système et surtout tenir compte de leurs inéluctables interactions. (figure 4)
1
2
3
"Le carré ment alors que le rond, point !" (4)
4
5
6
"Dans nos sociétés complexes interconnectées, il existe de moins en moins une cause isolable mais un réseau de complicité générale" Jean Claude Kaufmann (5)
"Nous sommes tous responsables parce que nous n'avons pas travaillé à nous même" Annick de Souzenelle (6)
"Je pense que c'est essentiel que la psychologie, l'histoire de la médecine, la sociologie, l'anthropologie soient
non pas au service des neuro-sciences mais qu'ils puissent travailler avec les neuro-sciences et vice versa". Yves AGID (46mn15) (7)
"L'interdisciplinarité existe (...) et d'ailleurs, les grandes découvertes se font souvent à l'intersection de deux disciplines, je prend l'exemple de la physiologie et la biochimie, les sciences du comportement et la psychologie, la physiologie et l'imagerie cérébrale. Nous avons grand intérêt à faire exister cette confrontation des disciplines, je pense à la neurologie et la psychiatrie, un grand avenir devrait avoir lieu en essayant de faire venir les sciences humaines et sociales au contact des neuro-sciences et vice versa". (45mn04) (7)
Après avoir toujours soutenu que la crise ne nous concerne pas (un peu comme le nuage de Tchernobyl qui ne franchit pas la frontière française) la crise socio-économique est bien là. Pour l'heure, nous tergiversons encore. Nous nous contentons de refaire les mêmes constats et surtout nous restons frileux à l'idée de changer notre mode de vie. Le moment pourtant est arrivé pour changer de paradigme.
Auparavant, révisons nos cours de mathématiques pour le plaisir de comprendre via les lettres...
Pour aller plus loin :
psychologies Holistique
SMUTS, Jan Christiaan. “Holism and evolution” (1926) Greenwood Press (1)
JUIGNET, Patrick. “Holisme” (2015) blog (2)
DEVOS, Raymond. "Rêvons de mots" (2007) éd. le cherche midi - page 45 (3) (4)
KAUFMANN, Jean Claude. La guerre des fesses (2013) éd. JC Lattès - p151 (5)
DE SOUZENELLE, Annick. Le bien, le mal, et au-delà... France Culture (24.04.2016) (10mn45) (6)
AGID, Yves. Petite(s) histoire(s) des neurosciences France Culture (2016.07.2016) (45mn15) (7)