Tablettes de Thoth 1.5 suite

Tablettes de Thoth l'Atlante

Livre d’Hermès Trismégiste, Tablettes de Thoth : 1.5 suite.

Pendant une longue période je fus assigné au Temple pour apprendre encore et

toujours plus de cette sagesse divine jusqu’au moment où il me fut possible d’approcher la lumière du grand feu. Le Gardien du temple me montra la voie de l’Amenti, le monde derrière le monde ; là où le grand Roi siège sur son trône de gloire. Devant cette grande sagesse je me suis prosterné en hommage aux Seigneurs de la vie et aux Seigneurs de la mort et pour recevoir la Clef de la Vie qui permet d’entrer dans le cercle de la vie perpétuelle et qui libère de la mort.Dans l'extrait de cette première Tablette de Thoth nous retrouvons la base de tout enseignement véritablement initiatique. Celui qui consiste, par un long travail, à d'abord accéder à la Connaissance, qui je le rappelle encore ne doit pas être confondue avec le savoir sans aucune valeur initiatique. Accéder à la Connaissance est une chose, mais comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire lors de précédents articles, pour que la Connaissance mène à la sagesse et à fortiori à la sagesse divine, encore faut-il qu'elle soit éprouvée par l'étudiant.

L'un des critères qui permettent justement à cet étudiant de savoir s’il a réellement éprouvé cette Connaissance tant qualitativement que quantitativement, réside dans sa capacité d'une part à approcher de la Lumière du grand feu, et d’autre part la capacité à la recevoir autant qu’il lui est possible. Pour parvenir à cette bénédiction encore faut-il être Juste de pensée, Juste de parole et Juste d'action, sujet déjà abordé dans l'article sur l'extrait du premier chapitre du livre d'Enoch.

La Table d'Émeraude nous dit : Tu sépareras le subtil de l'épais avec grande industrie. Celui qui veut accéder à la véritable Connaissance doit en partant de l'œuvre au noir, comme disent les alchimistes, parvenir à maîtriser le combat du lion et de l'aigle, de la lumière et des ténèbres, du bien et du mal, non pas en prenant parti pour l'un des contraires, — ce qui ne serait qu'une illusoire victoire —, mais en parvenant à cette fameuse analogie des contraires, éprouvée dans une pratique individuelle et constante. L'endurance à cette difficile épreuve de l'analogie des contraires ne transforme pas le lion en aigle, ou les ténèbres en lumière, mais par confondement au sein de la conscience de l'œuvrant, elle fait de ce dernier un sage capable de recevoir la lumière du grand feu d'une façon parfaitement homogène et non hétérogène.

Le confondement du lion et de l'aigle nous donnera un lion ailé, comme celui qui sert de symbole à Saint-Marc l'évangéliste ; car les Évangiles, comme l'ont fort bien compris les bâtisseurs de nos cathédrales gothiques, — alchimistes de grands talents —, ne sont réellement compréhensibles que par une lecture Hermétique. Édifices gothiques dont les façades reproduisent un « H » monumental, comme pour indiquer aux initiés qu'ils sont d'abord dédiés à la Science Hermétique.

Lorsque l'œuvrant parvient réellement à la Connaissance, comme je l'ai précisé dans l'article sur le livre d'Enoch, ce qui est appelé dans ce livre les révélations des anges, est ici exprimé par la voie de l'Amenti que montre le Gardien du temple, le monde derrière le monde... Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de reprendre ce qui a été précédemment traité concernant les notions de « normal » et de « supranormal », et des facultés propres à chacun de ses deux états. Pour voir le monde qui se trouve derrière le monde, il faut bien évidemment faire preuve non pas d'une vision organique, mais bien d'une clairvoyance ; faculté qui ne se développe qu'après de longs exercices réguliers et volontaires.

Pour parvenir à cette clairvoyance, qui n'a ici rien à voir avec le vulgaire don de double vue comme le conçoivent les profanes incultes de la sphère de la « normalité », il faut obligatoirement accéder à la connaissance. Cette Connaissance éprouvée sans laquelle il n'est pas possible d'activer cette faculté spirituelle qu'est la clairvoyance repose avant tout sur la pratique équilibrée des Vertus. La célèbre Loi de Maât de l'ancienne Égypte qui se déclinait de la façon suivante :

Juste de pensée, Juste de parole, Juste d'action et trop de Maât n'est plus Maât...

La Clairvoyance est une vision infiniment juste et infiniment subtile, c'est elle seule qui parvient par son niveau vibratoire très élevé, à se confondre avec ce qui le plus s'approche de la Vérité (le grand Feu), et cette vision subtile à la particularité de permettre de recevoir les lumières de la Divine Providence, faisant en retour luire considérablement la conscience qui les reçoit au point de la rendre visible pour le Gardien du Temple, les anges ou les Puissances desquelles nous ne sommes éloignés que par les faibles lueurs d'une conscience ignorante et de faible amplitude, plongée dans les ténèbres de la sphère organique et temporelle.

Comme il est dit dans le livre d'Enoch, cette clairvoyance fait, de celui qui active par un long travail cette faculté, obligatoirement un élu sur lequel s'étend la bénédiction divine. Les versets suivants de l'Évangile de Matthieu sont à interpréter dans un sens semblable :

7.7 Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira.

7.8, Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe.

Il découle tout naturellement de ces principes que celui qui ne fait aucun effort, qui ne cherche rien et qui ne demande rien, reçoit ce qu'il lui est dû en retour c’est-à-dire RIEN ! Et entre ce rien et ce Tout, il y a une infinité de degrés qui fait que chacun reçoit selon ses mérites, en cela réside la Justice Divine.

Mais le présent extrait des Tablettes de Thoth nous donne une autre indication subtile extrêmement importante :

Devant cette grande sagesse je me suis prosterné en hommage aux Seigneurs de la vie et aux Seigneurs de la mort et pour recevoir la Clef de la Vie qui permet d’entrer dans le cercle de la vie perpétuelle et qui libère de la mort.

Parvenir à recevoir les Lumières du grand feu est une chose importante, mais ces Lumières ne sont pas acquises définitivement dès lors où l'on parvient à les recevoir une première fois. C'est un FEU nous indique Thoth dans sa grande sagesse, et comme tout feu il convient de l'entretenir. Recevoir ce Don d'Amour des Lumières de la Divine Providence implique donc que nous soyons capables de manifester notre plus complète gratitude, le seul hommage et la seule offrande qui sied aux généreux donateurs de ces Lumières. Ce n'est que si nous sommes capables de gratitude que notre Connaissance nous permettra de recevoir la Clef de la Vie dont il est question dans cet extrait.

Si pour l'Amour Absolu, aimer c'est donner sans jamais rien attendre, cela ne veut pas dire donner sans mérite, ce qui serait une violation de la Justice Absolue et une imperfection. Et comme le disait si justement cet adage de l'ancienne Égypte :

Donner sans mérite cultive paresse et ingratitude.

Et pour ceux qui ne sont pas capables de cet Amour Absolu, aimer c'est d'abord savoir recevoir, c'est-à-dire avec gratitude.

Formidable Enseignement que contient ce simple extrait des sublimes Tablettes de Thoth...

Enfin pour ceux qui activent leur clairvoyance... ;— ).

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