Le schisme d'Irshou 5

Le schisme d’Irshou.

Telle est la révolution universelle par laquelle, jusqu’à nos jours, fut brisée l’ancienne hiérarchie de Pouvoirs sacerdotaux et juridiques, qui avait, pendant tant de siècles, donné au Monde la plus grande somme de paix internationale, de liberté locale et de bonheur général dont il puisse jouir.

Avant d’entrer, au point de vue des sciences sociales, dans l’analyse des conséquences du schisme d’Irshou, je dois en faire toucher au lecteur les causes, non seulement telles que les livres exotériques de l’Asie nous les présentent, mais telles aussi que les connaissent les Savants religieux de ce Continent, qui, j’en suis sûr, ne me désavoueront pas.

Mais ici, je prie le lecteur de se souvenir qu’au moment de l’Histoire où se placent ces faits indéniables, l’Ancien Monde, l’ancien Cycle fondé par Ram avait atteint un degré de culture scientifique peu ordinaire.

C’est pourquoi nous allons voir Irshou, avant de recourir aux armes, affirmer son opposition dans l’Intelligence pure et dans le domaine des Principes les plus transcendants.

Comme tous les schismatiques, tous les sectaires et tous les révolutionnaires du Monde, sauf de bien rares exceptions, Irshou fut un ambitieux, un impuissant à reconstruire ce qu’il voulait détruire, pour s’y substituer.

Dans un ordre autrement important, il ne fut, comme Luther, que le boute-feu plus ou moins conscient de l’immense incendie qu’alluma son étincelle.

La cause intellectuelle qui rendit possible ce sectaire, remonte plus haut que lui, et nous devons nous y arrêter quelque temps.

Comme il est dans la nature de la sphère de causalité organique, l'humanité passe du plus homogène pour aller vers le plus hétérogène. Lorsque la hiérarchie des pouvoirs sacerdotaux était en osmose avec les lois de la Divine Providence, elle faisait régner ces Lois au sein de l'humanité. Il est même probable qu'à cette époque, il n'était pas nécessaire de parler de religion, tant l'évidence des puissances spirituelles supérieures s'imposait comme une respiration vitale. Croire en l'existence d'un "Dieu" ne s'impose que lorsqu'on l'a perdu de vue. La déclinaison de l'Enseignement des Tables de la Loi du Sépher de Moïse se manifeste admirablement dans les différents travers des civilisations. Lorsque Adam spirituel quitte sa forme glorieuse pour devenir l'Adam intellectuel, il perd la faculté de lire dans les pensées de Lui-les-Dieux. Ce principe d'involution étant intemporel, il se répète quelle que soient l'époque et la civilisation. Le schisme d'Irshou nous raconte les conséquences de ce principe dans le cheminement de l'humanité, d'une civilisation, des Nations, des religions et des individus. Pour parvenir à une paix internationale, il faut que les principes qui gouvernent le Pouvoir de la hiérarchie dominante soient les plus proches de l'Universel, et donc les plus Juste. Pour que cette paix puisse durer plusieurs millénaires, il faut aussi qu'ils s'approchent le plus possible de l'intemporel... Voilà qui nous éclaire sur la réalité des Lois qui étaient celle de la Théocratie de l'Agneau et de la souveraineté de l'Empire du Bélier. Elles étaient celles de la Divine Providence et rien d'autre.

Le schisme d'Irshou nous indique que la plongée dans un état de plus en plus hétérogène, finit toujours par des confrontations, qui de verbales aboutissent invariablement par celles des armes et des destructions massives. Sortir d'une vision universelle, - comme celle qui prévalait dans l'Empire du Bélier, et qui ne devait sa pérennité qu'aux efforts constants des sages qui en étaient les gardiens rigoureux et scrupuleux -, ouvre des espaces d'insignifiances où prolifèrent des vérités relatives, qui feront autant de tribus sectaires qui ne demanderont qu'à croiser le fer à la moindre occasion, pour assurer leur domination sur les tribus environnantes. L'unification des peuples ne peut se faire sans l'unification des principes qui seront communs à tous ces peuples. Cette unification, pour être durable, ne doit pas méconnaître la nécessaire diversité qui découle des climats, des régions, des traditions, des conditions économiques et sociales. Il ne peut donc y avoir unification que sur ce qui transcende ces diversités matérielles, géographiques et ethniques. Et ce qui transcende ces clivages naturels est forcément ce qui est commun à chaque individu d'une même espèce, et pour celle de l'humanité il ne peut s'agir que des principes spirituels.

La encore, les mécanismes qui sont à l'origine du schisme d'Irshou nous renvoient aux Enseignements des Tables de la Loi, dans lesquels nous trouvons le Principe qui sera commun à toutes les formes de la création, et ce Principe n'est rien d'autre que le sceptre de pouvoir que reçoit Adam, et qui lui permet de régner non pas sur, mais dans toutes les formes. Adam qui est l'intermédiaire entre Lui-les-Dieux, les Lois de la Divine Providence, et sa progéniture qui croît et se développe dans la sphère adamique, et qui n'est rien d'autre que celle du Destin, est donc la Conscience. Les trois Puissances si intelligemment évoquées par Fabre d'Olivet, se retrouvent parfaitement dans la déclinaison des Principes des Tables de la Loi dans le schisme d'Ishou. Les Hiérophantes de la Théocratie de l'Agneau avaient su construire une ontologie spirituelle dans laquelle chaque peuple de l'Empire du Bélier pouvait, sans difficulté, se reconnaître et se retrouver. Et cette ontologie, pour atteindre à cette universalité ne pouvait pas être autre chose que celle qui repose sur des principes universels, ce que nous pourrons constater lors de la suite de l'histoire de ce schisme.

Dans l'extrait qui nous sert d'étude du jour, il est indiqué que l'Ancien Monde, l'ancien cycle de Ram avait atteint un degré de culture scientifique peu ordinaire. Voilà qui invalide sérieusement les origines simiesques de l'être humain, comme les sciences modernes tentent de nous le faire croire. L'initiation passe obligatoirement par le recouvrement de sa mémoire. Pas celle d'une vie, mais celle de nos multiples incarnations, car il n'est pas contestable, qu'il n'y a que les multiples incarnations précédentes et celle présente, qui peuvent valablement expliquer les différences constatables, pouvant exister dans le développement des facultés entre les individus d'une même espèce, d’une même génération, d'une même nation, d'une même culture, d'une même famille ou encore d'un même sexe... Croire que ces différences seraient l'effet du hasard remettrait en cause le principe de Justice parfaite qu'il convient d'attribuer aux lois de la Divine Providence. Donc, retrouver sa mémoire, c'est retrouver les différentes incarnations qu'il nous a été possible d'avoir. Comment pouvoir le faire, si dès notre plus jeune âge, nous sommes éduqués dans l'illusion d'une origine simiesque, et que l'humanité va du plus rustique vers le plus sophistiqué de façon linéaire et ininterrompue... Alors que la réalité démontre qu'il en est tout le contraire. Champolion, lorsqu'il étudia les grandes dynasties de l'ancienne Égypte, fit ce constat : qu'il avait l'impression, que plus il remontait dans l'histoire de la civilisation égyptienne, plus il avait à faire à une civilisation hautement développée, et plus il s'éloignait de ses origines, plus il constatait une dégénérescence de cette civilisation ; à croire disait-il, que la civilisation égyptienne n’a été qu’une lente et longue décadence. En cela il rejoignait l'histoire de Moïse, comme l'a si justement expliqué Fabre d'Olivet. Si nous partons du principe qu'une civilisation, comme c'est le cas pour un individu, naît, croit et meurt, pour être remplacée par la suivante suivant le même cycle, alors il convient de prendre en compte que nous ne descendons pas des singes, mais des dieux, et que probablement ce sont les singes qui descendent des hommes. Il convient de considérer que de grandes et majestueuses civilisations ont précédé la nôtre, et qu'il y a tout lieu de penser que nous avons eu des incarnations au sein de ces anciennes et méconnues civilisations hautement développées.

La Doctrine Secrète d'H.P. Blavatsky, qui nous révèle des enseignements d'une origine aussi ancienne que les Tables de la Loi du Sépher de Moïse, s'appuyant sur les annales pieusement conservées dans les sanctuaires Tibétains, fait remonter l'histoire de l'espèce humaine sur terre à plus de 18 millions d'années. Voilà qui nous sort des malheureuses 10.000 dernières années de l'histoire académique contemporaine, qui fait passer l'humanité de la caverne de l'australopithèque à celui du consommateur enragé de notre soi-disant modernité, en considérant malgré tout, que pour que la chose soit possible, il convient d'y inclure un chaînon manquant... D'autres éléments, encore dans le domaine de la science hérétique, comme savent le pratiquer nos dogmatiques mandarins académiques, posent sérieusement la question d'une existence humaine bien au-delà de ces fameux 18 millions d'années, pour aller vers les 30 millions d'années, voire la présence de formes humaines concomitante avec celles des dinosaures...

Fossiles impossibles

Le schisme d'Irshou nous confirme l'existence de civilisations bien plus anciennes que celles qui nous sont présentées comme étant nos origines ; et surtout des civilisations nettement plus développées que celles qui correspondent à la prétendue évolution linéaire de l'humanité. Ces civilisations antérieures auraient même atteint un stade de développement auquel nous ne sommes pas encore parvenus. Comment se faire une idée juste de la grandiose épopée de l'humanité, si l'on reste enfermés dans les limites si étriquées de l'ignorance d'un savoir conventionnel ?... Comment comprendre l'intemporalité des grands Principes en contingence d'être, si l'on n'a pas les éléments de comparaison qui permettent d'en détecter la permanence intangible?... Comment parvenir à se forger un socle de pensées Justes en vertus sans les connaissances transcendantes qui en constituent l'architecture?... Comment comprendre les effets d'une manifestation sectaire, comme l'illustre cet extrait du schisme d'Ishou par sa référence à Luther, sans la capacité d'en remonter jusqu'à la cause originelle?...

Car c'est bien là que réside le principal intérêt de la connaissance du schisme d'Ishou, être capable, en partant de l'estuaire du fleuve de l'histoire qui charrie une eau si chargée de limons qu'elle en devient boueuse, pour en remonter lentement le cours, afin de parvenir à la source d'une eau pure et claire qui lui donne naissance. Derrière l'histoire du schisme d'Irshou, il y a tout le cheminement qui fait passer du Zénith au Nadir, et du Nadir pour en revenir au Zénith. En cela l'histoire de ce schisme manifeste un des principes sublimes de ce trope des Tables de la Loi qui dit :

Ce-qui-sera fut !

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